Lors du dernier conseil communautaire de Seine-Défense, les villes de Courbevoie et Puteaux ont émis un avis réservé au plan du Préfet de Région et de l’Etat qui prévoit la construction de nombreux logements accessibles sur le territoire des 2 communes. La lecture des arguments est édifiante : du logement accessible, oui, mais chez les autres !
Dans le cadre du Grand Paris, un large plan de construction de logements accessible est en préparation. Chaque territoire est évidemment sollicité pour donner un avis sur les propositions de l’Etat. L’ensemble des conseillers communautaires, tous UMP, de Seine-Défense, ont émis un avis réservé.
Au moment où les Français, et les Franciliens et Alto-séquanais en particulier, ont les plus grandes difficultés à se loger, les communes les plus riches refusent de participer à un effort de solidarité minimal.
Les arguments des élus UMP de Puteaux et Courbevoie laissent songeurs :
- Les autres zones du 92 (sud 92 et nord 92) sont moins sollicitées
- L’effort fourni par les 2 communes est suffisant
- Les villes ne disposent pas d’espaces disponibles
- Les villes n’ont pas de connaissance suffisante de leur parc social
Aucun de ces arguments n’est véritablement convaincant.
- La proximité de la zone Défense nécessite une offre accessible importante pour les salariés du secteur, dont beaucoup de faibles revenus dans les services de la Défense (sécurité, nettoyage, etc …)
- L’effort des deux communes, de Courbevoie en particulier, est extrêmement restreint. Grâce aux PLS (Prêt Locatif Social - accessible à 80 % de la population), Courbevoie se maintient tout juste au dessus des 20 % légaux, sans que l’OPH de la ville ne fasse d’investissements significatifs.
- L’espace constructible est disponible pour des promoteurs de petites résidences de standing, ou pour de nouvelles tours de bureaux de la Défense. L’espace existe donc quand la volonté est présente.
- La méconnaissance du parc social montre surtout que ces villes sont mal gérées, au jour le jour, sans vision d’avenir.
Jean-André Lasserre ajoute : « Courbevoie est apparue récemment dans les premiers rangs du classement des villes les plus inégalitaires de France. La majorité UMP, refermée sur son pré carré du 92, refuse de s’ouvrir à la solidarité nationale. Lors de tous nos combats, locaux, départementaux, nationaux, l’ensemble des forces de gauche fait du logement accessible une valeur fondamentale de notre vivre ensemble et une priorité absolue contribuant au bien être de tous. Aujourd’hui, les Courbevoisiens eux-mêmes souhaitant agrandir leurs familles, ou loger leurs enfants devenus adultes, ne peuvent pas trouver de logement accessible sur notre ville. Pourtant, organisée et anticipée, cette offre de logement est évidemment bénéfique, tant pour le pouvoir d’achat des habitants, que pour le dynamisme apporté ainsi à nos territoires. A nous, ensemble, d’en faire un atout pour nos villes. »