Coupé de ses administrés, il ne rendait pas compte que la ville dont il avait la charge changeait.
Il faut dire qu'il était très très énervé par l'un de ses opposants*, récemment élu sur un canton de la ville ... mais aussi par les luttes intestines qui minaient sa majorité.
Un jour que la ville rendait hommage à ses anciens combattants, il n'en puit plus.
"Je ne veux pas que vous soyez avec moi, allez derrière ! " dit-il à son opposant !
Celui-ci resta fermement à sa place. "Je suis élu. Tout comme vous. Et nous devons respecter la tradition républicaine".
Vexé, le maire se renfrogna : "Alors allez seul devant !"
L'opposant se mit à ses côtés : "mais non, monsieur le maire, le protocole veut que les élus des cantons et de la ville soient côte à côte.
"Le maire éclata alors : "Je suis chez moi, je fais ce que je veux. Quelque soit mon âge, je vous battrai. Vous ne me connaissez pas et vous allez voir de quoi je suis capable. Vous perdez votre temps".
Face aux menaces, l'opposant resta stoïque, à sa place près du maire : "Quand on défend ses idées, on ne perd jamais son temps." Puis il se mit à penser aux soldats morts pour la France, dont les noms s'égrenaient devant lui.
* Toute ressemblance avec des personnages et des faits réels n'a rien de fortuit.
Ah ah ! Bravo. Très drôle. Et bien écrit. Avec toi, Jean André !
Rédigé par : Claire Deschemins | 14/11/2011 à 20:33