L’emploi : l'échec numéro 1 de Sarkozy
Sarkozy avait promis d'être le Président de l'emploi et du pouvoir d'achat, il est celui du chômage et de la précarité. Les chiffres d'octobre sanctionnent l'échec de sa politique : 9,4% des actifs sont sans emploi. Le Président sortant cherche à échapper à son bilan en accusant pêle-mêle les années 1970, la retraite à 60 ans, les 35 heures. Pourtant, la réalité est implacable pour l'UMP et son candidat : depuis mai 2007, la France compte 1 million de chômeurs en plus.
En proposant un sommet social en janvier, Sarkozy essaie de se parer d'une vertu qu'il n'a jamais eue : le dialogue social. Les demandes anciennes et répétées des syndicats de voir organiser une discussion sociale régulière, créant réellement les conditions d’un débat serein sur l’emploi, n’ont jamais été entendues. A 5 mois de la présidentielle et après 5 ans de politique anti-sociale, la droite fait semblant de retrouver le numéro de téléphone des organisations syndicales... La proposition de Sarkozy dans son discours Toulon 2 est une opération de communication à laquelle les syndicats sont presque contraints de participer. Il n'est pas digne pour un chef de l'Etat d'instrumentaliser le dialogue social à des fins électoralistes.
La droite et Sarkozy ont affaibli le dialogue social. En substituant de simples consultations aux négociations sociales. En inversant la hiérarchie des normes pour faire de l’accord d’entreprise le supplétif de l’accord de branche. En refusant l’instauration d’un dialogue social dans les TPE. En ne prenant aucune mesure favorisant l’expression des salariés dans l’entreprise. La gauche, elle, a généralisé les conventions collectives, et c’est toujours la gauche qui a voté les lois Auroux et étendu le bénéfice du droit conventionnel à 3 millions de salariés.
Le discours de Toulon 2 annonce surtout des mesures dangereuses pour l’emploi. L’emploi public reste la première cible de Sarkozy qui ne renonce pas au non-renouvellement aveugle d’un départ sur deux à la retraite, tout en maintenant une politique d’économie budgétaire dogmatique sans orientation stratégique. Pire : en annonçant que le sommet social doit être l’occasion de « lever les tabous sur les freins à la compétitivité », le Président sortant s’entête à vouloir déréguler le travail et à alléger les cotisations patronales sans contrepartie.
Avec François Hollande, la démocratie sociale sera effective. Il est nécessaire de créer durablement les conditions du dialogue social et de les garantir. Une loi du 31 janvier 2007, votée par l’actuelle majorité de droite, oblige théoriquement le Gouvernement à ouvrir le dialogue avant toute loi sociale, mais elle n'a jamais été réellement appliquée. Au contraire ! Elle est souvent contournée par des propositions déposées par des députés UMP – et soufflées par le Gouvernement – ou par des amendements qui constituent de véritables cavaliers législatifs. Avec François Hollande président, toute loi sociale qui n’aura pas donné lieu à une négociation satisfaisante avec les partenaires sociaux pourra être déclarée anticonstitutionnelle.
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