Sous couvert de "dire la vérité", le Président sortant cherche à cacher ses renoncements
1/ N. SARKOZY OSE PRETENDRE QUE TOUT A CHANGE DEPUIS SON PREMIER DISCOURS C’EST FAUX : RIEN N’A CHANGE, AU CONTRAIRE
Trois ans après, le candidat Sarkozy est revenu faire un discours à Toulon. C’est pourtant, avec Grandrange, le lieu symbolique de tous ses renoncements. Il affirme : "Grace à ce que j'ai dit en 2008, rien ne sera plus comme avant". Encore une fois, N. Sarkozy cherche à masquer ses échecs par des incantations: la vérité, c’est que dorénavant c’est comme avant. En pire.
Il y a 3 ans, il avait pris 3 engagements, aucun n’a été tenu.
‐ Sur la moralisation du capitalisme financier, rien. C'est même pire aujourd'hui : il est prévu que les ex-dirigeants de la banque Dexia reçoivent pendant 20 ans 50 000 € par mois d'indemnités et de retraites chapeaux alors que la majorité UMP a encore rejeté cette semaine les propositions PS pour limiter les super-rémunérations.
‐ Sur la protection de l'Europe dans la mondialisation : rien. C'est même pire aujourd'hui : il y a un mois, M. Sarkozy à Bruxelles en a appelé à la Chine pour abonder le Fonds européen de stabilité financière - se fermant toute possibilité de pression pour une réciprocité commerciale dans les échanges internationaux.
‐ Sur la croissance et l’emploi, rien. C’est même pire aujourd’hui : nous sommes en récession et depuis qu’il est élu, la France compte un million de chômeurs en plus. Ce n'est pas avec un "sommet pour l'emploi" de pur affichage en janvier que la situation changera.
On nous annonçait un Président qui assume son bilan : on a vu un candidat qui se défausse sur tous les autres - la mondialisation, la crise, les autres pays européens et la gauche.
On nous annonçait un Président qui dise enfin comment sortir de la crise : on a vu un candidat avec une orientation qui va l'aggraver.
On nous annonçait un Président redonnant espoir : on a vu un candidat qui cherche à faire peur – plus que jamais, U-M-P signifiant Un Maximum de Peurs.
2/ N. SARKOZY PARLE DE CONVERGENCE FRANCO-ALLEMANDE, MAIS IL N’Y A QUE LA FRANCE QUI CONVERGE
Il promettait en 2008 de ne jamais pratiquer l’austérité : à Toulon II, il la justifie et il l’amplifie. Avec sa pseudo-règle d’or, il annonce même l'austérité généralisée. Pour mieux la faire passer, il veut la programmer avant l’élection présidentielle, c'est-à-dire avant le vote des Français. En matière de compte public, le futur candidat UMP en 2012 cherche à occulter l’ardoise laissée par le Président élu en 2007 : une dette qui atteint 90% du PIB.
Sous couvert d’amitié entre les peuples et de coordination européenne, c’est au renoncement de la France qu’on a assisté à Toulon. En Europe, c’est dorénavant Mme Merkel qui décide et M. Sarkozy qui exécute. Parce que sa Présidence a fait perdre à la France confiance, croissance et influence, M Sarkozy a déclassé la parole de la France auprès de nos partenaires et d’abord l’Allemagne.
En 2007, quand Nicolas Sarkozy est devenu président, il y avait un couple franco-allemand.
En 2012, quand il quittera l’Elysée, il y aura un déséquilibre franco-allemand.
Nicolas Sarkozy restera comme le Président du déclin : désindustrialisation record (près d’un demi-million d’emplois industriels perdus), déficit commercial record (-75 milliards d’euros), mais surtout chômage record : en juin 2007, immédiatement après l’élection de N. Sarkozy, le taux de chômage était de 8.4% en France et de 8.7% en Allemagne. C’était il y a bientôt quatre ans. En septembre 2011, le taux de chômage allemand était de 5,8%, contre 9,9% en France !
3/ LE DISCOURS DU REDRESSEMENT DE LA FRANCE ET DE L’EUROPE, C’EST FRANCOIS HOLLANDE QUI L’A PRONONCE A BRUXELLES LE 30 NOVEMBRE
Avec Nicolas Sarkozy, on assiste à un éternel recommencement. Après le sommet du 21 juillet 2011, puis le sommet des 26 et 27 octobre puis le G20 de Cannes (3-4 novembre) et avant le nouveau sommet à Bruxelles (8-9 décembre) : on nous annonce tous les deux mois que l'Europe est sauvée, mais les décisions nécessaires arrivent toujours trop peu et trop tard.
Le discours pour redresser la France et relancer l'Europe, ce n’était pas celui de N. Sarkozy à Toulon, mais celui de François Hollande la veille à Bruxelles. Devant les euro-députés du PSE, puis à J-M. Barroso, président de la Commission, François Hollande a dessiné une vraie vision pour l'Europe et une réelle stratégie de sortie de crise, sans qu’il soit besoin de réviser les traités : « Il ne peut y avoir de relance de l'Europe que s'il y a un projet. Or, les sanctions, une politique autoritaire, ce n'est pas un projet ».
Le projet que François Hollande proposera en 2012 aux Français et à nos partenaires européens, l'Allemagne et les autres Etats, c'est un pacte de responsabilité, de gouvernance et de croissance.
Responsabilité pour réduire les déficits et l'endettement. François Hollande prend des engagements clairs pour restaurer la crédibilité des finances publiques de la France et lui permettre de retrouver de la souveraineté face à la pression des marchés financiers et des agences de notation : proposition dès 2012 d’un cadre de responsabilité budgétaire reposant sur des prévisions incontestables ; engagement d’un retour à l’équilibre en 2017.
Gouvernance active et solidaire. A l'échelle européenne, François Hollande veut faire primer la solidarité. Il propose un renforcement massif du Fonds européen de stabilité financière, la mutualisation partielle des dettes nationales par la mise en place d’euroobligations, une Banque centrale européenne au service de l’économie réelle, qui peut être prêteur en dernier ressort pour stopper la spéculation, la création d’une taxation des transactions financières.
Croissance durable et riche en emploi. François Hollande soutient la conversion écologique des économies européennes, porteuse des emplois de demain dans l'industrie, les transports, les énergies, l’agriculture. Les euro-obligations – que nous réclamons depuis des mois – sont en outre, à court terme, la seule solution pour maintenir l’investissement, donc la croissance
En 2012, avec François Hollande, nous ferons tout pour éviter à la France un troisième discours de Toulon.
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