Tout et son contraire ...
vous trouverez en téléchargement ci-dessous l'abécédaire des propos contradictoires de Nicolas Sarkozy.
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Discours de François HOLLANDE au Congrès du SPD à Berlin
"Chers amis, chers camarades,
Je suis conscient de l´honneur que vous me faites en m´invitant à votre congrès. Je remercie Sigmar Gabriel d´en avoir pris l´initiative et je vous salue fraternellement.
Je viens devant vous comme socialiste, j´ai été pendant 10 ans le premier dirigeant de mon parti. Mais je viens devant vous désormais comme candidat à la présidence de la République francaise, conscient des responsabilités qui sont les miennes, dans un moment d´une considérable gravité pour l´euro et pour l´Europe.
Comme socialiste je veux rappeler l´amitié entre nos deux partis depuis le belle relation qu´entretenaient deux hommes d´Etat exceptionnels, Willy Brandt et Francois Mitterrand. Amitié qui n´a cessé de se poursuivre et de s´enrichir au sein du Parti socialiste européen et dans nos relations bilatérales. Et c´est encore le cas aujourd´hui, aussi bien entre Martine Aubry et Sigmar Gabriel qu´entre nos deux groupes parlementaires avec Franck Walter Steinmeier et Jean Marc Ayrault, ici présent.
Nous avons à proposer ensemble l´alternative. Nous avons à changer le centre de gravité de l´Europe. Le ramener davantage vers la gauche.
Comme candidat à la plus haute fonction de mon pays je veux affirmer devant vous, et à travers vous à tous les allemands, la force que j´accorde au lien entre nos deux Etats.
Au-delà des gouvernements et des majorités qui se sont succédés dans nos deux pays depuis 1945, l´Allemagne et la France ont été capables de dépasser les blessures de l´Histoire et les douleurs des affrontements meurtriers pour donner l´exemple de la réconciliation et de la paix. Le traité de l´Elysée signé en janvier 1963 par Konrad Adenauer et Charles de Gaulle fonde encore les rapports entre nos deux nations.
Mieux que cela, nos deux pays ont puissamment contribué à l´édification de l´Europe. Ils en ont été les moteurs. A chaque étape, ils ont montré la voie, sans dominer, sans obliger, sans contraindre. C´est ainsi que fut bâti le marché commun, puis le grand marché et la monnaie unique. C´est ainsi qu´a été possible, après la chute du mur de Berlin, l´unification de l´Allemagne et l´élargissement de l´Europe.
Je pense aux grands bâtisseurs de notre Europe issus de nos rangs, qui ont fait l´Histoire : Helmut Schmidt, , de notre côté Francois Mitterrand, Jacques Delors. Je n´oublie pas que cette grande aventure dépasse les clivages politiques et que des conservateurs ont pu y jouer leur rôle. Je pense notamment à Helmut Kohl.
Cette amitié franco-allemande nous l´avons toujours voulue dans l´égalité et le respect. Non pas dans l´imitation, la copie, mais dans la reconnaissance de nos atouts mutuels. Non pas dans le déséquilibre mais dans la poursuite d´une ambition commune. Non pas dans la méfiance mais dans la franchise.
C´est ainsi que cette amitié a pu se perpétuer par delà les sensibilités politiques, les frontières partisanes et les caractères parfois tumultueux de nos dirigeants respectifs. Et j´entends bien, si les Français en mai prochain m´en donnent la responsabilité, préserver et même renforcer ce partenariat au service de l´Europe.
Elle requiert confiance et constance. L´Europe pour avancer a besoin d´une relation franco-allemande équilibrée. Elle doit être sans exclusive et banir tout directoire, doit pouvoir constituer la force d´entraînement. Nos deux pays représentent la moitié de la production de la zone euro et le tiers de la population de l´Union.
Nous pouvons avoir des différends. Car nous avons nos traditions. Je sais combien la lutte contre l´inflation est primordiale ici. Vous connaissez notre préoccupation en France à l´égard du chômage. Vous avez fait des réformes importantes ici en Allemagne. En France elles ont trop tardé. Mais nous sommes conscients qu´aucun pays n´a de lecons à donner à l´autre et que l´isolement ou l´entêtement seraient la pire attitude. Nous avons besoin d´un compromis dynamique.
Car l´Europe et d´abord la zone euro affrontent une situation exceptionnelle. Confrontée à la défaillance de la Grèce il y a dix huit mois, elle s´est montrée incapable de réagir avec rapidité et efficacité à la pression des marchés.
Chaque sommet européen a été conclu par des communiqués de victoire, à chaque fois démentis quelques jours plus tard par les doutes des places financières.
Les instruments qui ont été introduits, notamment le Fonds européen de stabilisation financière, sont apparus insuffisants et tardifs. Les euro-bonds ont été écartés. Les gouvernements de nos deux pays portent une responsabilité dans ces atermoiements, ces frilosités, ces hésitations. Le résultat est que la spéculation, loin de fléchir, s´est amplifiée. D´où la tentation de la fuite en avant. Les uns appelant à un recours plus direct de la Banque centrale européenne pour l´achat des dettes souveraines. Les autres à une révision des traités pour mettre de la discipline dans les politiques budgétaires. Avec l´idée d´un troc pour trouver un improbable et inavouable arrangement.
Cette fuite en avant est périlleuse. Pour plusieurs raisons, d´abord parce que l´élaboration d´un nouveau traité prendra du temps. Des mois pour le négocier. Des mois pour le faire ratifier. Durant cette longue période, les marchés seront toujours ouverts et n´attendront pas la conclusion de nos travaux.Parce que des transferts de souveraineté sur l´acte essentiel d´un parlement – le vote du budget – et l´éventuelle censure de la Cour de Justice des Communautés européennes accentuera la crainte d´une dépossession démocratique que bien des peuples n´acceptent plus.
Enfin parce que l´Europe ne peut se réduire à une organisation de l´austérité alors que le chômage progresse et que la récession menace.
C´est maintenant qu´il faut agir. Car la crise de l´euro si elle se propage risque de tout emporter. Ce sont de grandes économies qui sont désormais exposées : l´Espagne, l´Italie. Le début de l´année 2012 va correspondre à une levée de nombreux emprunts dont nul ne sait s´ils trouveront preneurs et à quels taux d´intérêt. Le système bancaire n´a plus confiance en lui-même. Les agences de notation sont une menace permanente. Bref, il y a urgence. L´euro est notre patrimoine commun. Il est bien plus que notre monnaie. Il nous lie les uns aux autres. Il nous assure la stabilité et nous protège.
Nous ne pouvons pas prendre le risque de l´éclatement. Ce serait une régression au détriment de chacun de nos Etats membres. Il n´y aurait que des perdants, aucun vainqueur, sauf ceux qui loin d´ici n´ont jamais voulu de l´euro. Ce serait l´effacement de l´Europe.
Alors il faut se donner immédiatement les moyens d´en finir avec cette crise de la zone euro.
C’est pourquoi je propose un pacte de responsabilité, de gouvernance et de croissance.
Sans responsabilité budgétaire, il n’y aura pas de sortie de crise. Et ici devant vous, comme devant les Français, je tiens un discours de vérité. Je réduirai les déficits en France: 3% du PIB de déficit budgétaire en 2013, l’équilibre en 2017. Nous maîtriserons ainsi la dette publique. Et nous en terminerons avec les politiques d´allégements fiscaux qui ont été aussi injustes socialement qu´inefficaces économiquement.
Il nous faut aussi une autre gouvernance de la zone euro. Elle ne peut se limiter à quelques réunions de chefs d’Etat et de gouvernement. Elle devra comporter un véritable pilotage des politiques économiques dans la zone euro.
Nous devons aussi créer les conditions de la croissance. Le budget de l’Union européenne, les interventions de la Banque Européenne d´Investissement et un dispositif d’euro-obligations pour des grands projets doivent permettre de développer de nouvelles activités et l’emploi dans l’industrie, les infrastructures et notamment la conversion écologique ou les nouvelles technologies.
Le pacte que je propose comporte quatre évolutions décisives:
Le fonds européen de stabilité financière doit être beaucoup plus fortement doté pour être à la hauteur des enjeux et désarmer durablement la spéculation. Il doit pouvoir travailler avec la Banque centrale européenne et se refinancer auprès d’elle.
La Banque Centrale Européenne doit pleinement jouer son rôle. Je respecte son indépendance, je la voudrais plus attentive à la situation de notre économie réelle, je souhaite qu´elle puisse élargir son rôle de prêteur et intervenir de facon mesurée contre la spéculation dans le cadre de ses actuels statuts.
La taxe sur les transactions financières doit être introduite sans délai. Elle réduira la volatilité des capitaux et permettra de dégager une ressource précieuse pour le budget européen.
La dette européenne doit être partiellement mutualisée par la mise en place d’euro-obligations.
Chers amis, chers camarades, je suis convaincu que rien ne peut se faire, que rien ne se fera sans la démocratie. Je sais que c’est une préoccupation commune à nos deux pays, chacun avec ses modes d’organisation propre. Le renforcement des contrôles démocratiques en Europe est indissociable d’un renforcement de l’action commune. Je veux saluer le rôle du Parlement et le travail de notre ami et futur Président Martin Schultz.
Autant j´accepte une vigilance sur les budgets nationaux à l´égard des Etats qui ne respectent pas leurs engagements, autant je refuse qu´une instance judiciaire décide à la place des Parlements. Je partage les craintes de votre grand philosophe Jurgen Habermas devant le fossé qui s´élargit entre les citoyens et une élite dirigeante. Il a recours à propos de la gouvernance européenne actuelle le terme de « post-démocratie ».
Or, là où la démocratie régresse, où la politique recule, c´est le marché qui avance.
Au-delà de l´urgence, nous devons définir ensemble le projet européen pour la prochaine décennie.
Ce ne peut être simplement une union budgétaire qui, après l´union monétaire, doit être un moyen et non une fin.
Ce que je propose ce n´est pas un fédéralisme de marchés mais un fédéralisme de projets.
L´Europe c´est une somme de volontés pour affronter les défis globaux. Avant hier c´était la paix, hier c´était l´élargissement, aujourd´hui c´est l´investissement dans la connaissance, les nouvelles technologies, la lutte contre le réchauffement climatique, la croissance verte. Une véritable politique commune de l´énergie pourrait trouver sa place dans une Communauté européenne de l´énergie.
La vision que nous devons offrir de notre continent c´est de rester la première puissance économique du monde grâce à l´excellence de nos productions, de nos formations et de nos modes de vie.
Ce qui doit conduire à porter ensemble de nouveaux projets industriels et de nouvelles ambitions en matière d´enseignement supérieur et de recherche. Car depuis Galileo aucune nouvelle frontière technologique n´a été repoussée par l´Europe. Et les générations futures – la jeunesse – doivent être nos grandes priorités.
Le fédéralisme des projets pour la prochaine décennie ne réussira qu´à plusieurs conditions :
de nouvelles ressources : taxes européennes (contribution carbone), emprunts d´avenir (euro-obligations),
une simplification des structures de décision dans le cadre des coopérations renforcées ; l´Europe d´avant-garde,
une régulation financière efficace,
une harmonisation sociale et fiscale,
une démocratisation plus forte de l´Europe.
Voilà l´Europe de demain : claire dans ses objectifs, démocratique dans son fonctionnement, mobilisatrice dans ses engagements.
C´est sur ces bases que je vous propose de travailler ensemble à une alternative.
C´est sur ces bases que j´entends engager dès le lendemain de mon élection, si les Français en décident ainsi, la discussion avec les représentants du peuple allemand au-delà des attaches partisanes.
Je veux conclure en revenant à l´amitié franco-allemande. En 2013, sera célébré le 50e anniversaire du Traité de l’Elysée. Ce doit être l´occasion d´enrichir notre lien. Je veux en donner quelques illustrations:
la jeunesse, avec l’accélération de la mise en place du service civique franco-allemand et la création en partenariat avec l’université franco-allemande d’un Office franco-allemand de la recherche ;
notre sécurité commune, avec la mise en place d’un état-major pour coordonner les opérations menées dans le cadre de la politique européenne de sécurité et de défense ;
la politique industrielle avec la mise sur pied d’un fonds industriel franco-allemand destiné à faciliter la création de pôles industriels communs, entre autres dans le secteur des transports et de l’environnement.
Je veux rebâtir une alliance forte avec l’Allemagne, fruit d’un rapport entre partenaires égaux, pour porter une vision commune de la réponse à la crise et de l’avenir de l’Europe, face à un monde en mutation. C’est ce que les citoyens, les salariés, les ouvriers, les agriculteurs de nos deux pays attendent. Nous devons répondre à leur aspiration à davantage de protection face aux dégâts de la mondialisation.
En France et en Allemagne nous allons connaître dans les 18 prochains mois des rendez vous électoraux majeurs. Si nous réussissons – nous les socialistes et les sociaux démocrates – à l´emporter dans nos pays respectifs, c´est le cœur de l´Europe qui s´en trouve modifié
Nous pourrons alors travailler dans le sens de nos idées : la croissance, l´emploi, la formation, le développement durable, la justice sociale.
Et c´est un nouveau cycle que nous pourrons ouvrir. Alors travaillons ensemble, dès à présent, unifions nos positions, portons ensemble des propositions. Notre cohésion, notre solidarité, seront sources de confiance et d´espoir.
Et comme je suis le premier à rencontrer le suffrage universel, en mai prochain, je ferai tout pour poser le premier acte en attendant que vous ne posiez le second en septembre 2013.
Rédigé à 19:17 dans les discours de François Hollande | Lien permanent | Commentaires (0)
L’emploi : l'échec numéro 1 de Sarkozy
Sarkozy avait promis d'être le Président de l'emploi et du pouvoir d'achat, il est celui du chômage et de la précarité. Les chiffres d'octobre sanctionnent l'échec de sa politique : 9,4% des actifs sont sans emploi. Le Président sortant cherche à échapper à son bilan en accusant pêle-mêle les années 1970, la retraite à 60 ans, les 35 heures. Pourtant, la réalité est implacable pour l'UMP et son candidat : depuis mai 2007, la France compte 1 million de chômeurs en plus.
En proposant un sommet social en janvier, Sarkozy essaie de se parer d'une vertu qu'il n'a jamais eue : le dialogue social. Les demandes anciennes et répétées des syndicats de voir organiser une discussion sociale régulière, créant réellement les conditions d’un débat serein sur l’emploi, n’ont jamais été entendues. A 5 mois de la présidentielle et après 5 ans de politique anti-sociale, la droite fait semblant de retrouver le numéro de téléphone des organisations syndicales... La proposition de Sarkozy dans son discours Toulon 2 est une opération de communication à laquelle les syndicats sont presque contraints de participer. Il n'est pas digne pour un chef de l'Etat d'instrumentaliser le dialogue social à des fins électoralistes.
La droite et Sarkozy ont affaibli le dialogue social. En substituant de simples consultations aux négociations sociales. En inversant la hiérarchie des normes pour faire de l’accord d’entreprise le supplétif de l’accord de branche. En refusant l’instauration d’un dialogue social dans les TPE. En ne prenant aucune mesure favorisant l’expression des salariés dans l’entreprise. La gauche, elle, a généralisé les conventions collectives, et c’est toujours la gauche qui a voté les lois Auroux et étendu le bénéfice du droit conventionnel à 3 millions de salariés.
Le discours de Toulon 2 annonce surtout des mesures dangereuses pour l’emploi. L’emploi public reste la première cible de Sarkozy qui ne renonce pas au non-renouvellement aveugle d’un départ sur deux à la retraite, tout en maintenant une politique d’économie budgétaire dogmatique sans orientation stratégique. Pire : en annonçant que le sommet social doit être l’occasion de « lever les tabous sur les freins à la compétitivité », le Président sortant s’entête à vouloir déréguler le travail et à alléger les cotisations patronales sans contrepartie.
Avec François Hollande, la démocratie sociale sera effective. Il est nécessaire de créer durablement les conditions du dialogue social et de les garantir. Une loi du 31 janvier 2007, votée par l’actuelle majorité de droite, oblige théoriquement le Gouvernement à ouvrir le dialogue avant toute loi sociale, mais elle n'a jamais été réellement appliquée. Au contraire ! Elle est souvent contournée par des propositions déposées par des députés UMP – et soufflées par le Gouvernement – ou par des amendements qui constituent de véritables cavaliers législatifs. Avec François Hollande président, toute loi sociale qui n’aura pas donné lieu à une négociation satisfaisante avec les partenaires sociaux pourra être déclarée anticonstitutionnelle.
Rédigé à 19:15 dans les discours de François Hollande | Lien permanent | Commentaires (0)
Sous couvert de "dire la vérité", le Président sortant cherche à cacher ses renoncements
1/ N. SARKOZY OSE PRETENDRE QUE TOUT A CHANGE DEPUIS SON PREMIER DISCOURS C’EST FAUX : RIEN N’A CHANGE, AU CONTRAIRE
Trois ans après, le candidat Sarkozy est revenu faire un discours à Toulon. C’est pourtant, avec Grandrange, le lieu symbolique de tous ses renoncements. Il affirme : "Grace à ce que j'ai dit en 2008, rien ne sera plus comme avant". Encore une fois, N. Sarkozy cherche à masquer ses échecs par des incantations: la vérité, c’est que dorénavant c’est comme avant. En pire.
Il y a 3 ans, il avait pris 3 engagements, aucun n’a été tenu.
‐ Sur la moralisation du capitalisme financier, rien. C'est même pire aujourd'hui : il est prévu que les ex-dirigeants de la banque Dexia reçoivent pendant 20 ans 50 000 € par mois d'indemnités et de retraites chapeaux alors que la majorité UMP a encore rejeté cette semaine les propositions PS pour limiter les super-rémunérations.
‐ Sur la protection de l'Europe dans la mondialisation : rien. C'est même pire aujourd'hui : il y a un mois, M. Sarkozy à Bruxelles en a appelé à la Chine pour abonder le Fonds européen de stabilité financière - se fermant toute possibilité de pression pour une réciprocité commerciale dans les échanges internationaux.
‐ Sur la croissance et l’emploi, rien. C’est même pire aujourd’hui : nous sommes en récession et depuis qu’il est élu, la France compte un million de chômeurs en plus. Ce n'est pas avec un "sommet pour l'emploi" de pur affichage en janvier que la situation changera.
On nous annonçait un Président qui assume son bilan : on a vu un candidat qui se défausse sur tous les autres - la mondialisation, la crise, les autres pays européens et la gauche.
On nous annonçait un Président qui dise enfin comment sortir de la crise : on a vu un candidat avec une orientation qui va l'aggraver.
On nous annonçait un Président redonnant espoir : on a vu un candidat qui cherche à faire peur – plus que jamais, U-M-P signifiant Un Maximum de Peurs.
2/ N. SARKOZY PARLE DE CONVERGENCE FRANCO-ALLEMANDE, MAIS IL N’Y A QUE LA FRANCE QUI CONVERGE
Il promettait en 2008 de ne jamais pratiquer l’austérité : à Toulon II, il la justifie et il l’amplifie. Avec sa pseudo-règle d’or, il annonce même l'austérité généralisée. Pour mieux la faire passer, il veut la programmer avant l’élection présidentielle, c'est-à-dire avant le vote des Français. En matière de compte public, le futur candidat UMP en 2012 cherche à occulter l’ardoise laissée par le Président élu en 2007 : une dette qui atteint 90% du PIB.
Sous couvert d’amitié entre les peuples et de coordination européenne, c’est au renoncement de la France qu’on a assisté à Toulon. En Europe, c’est dorénavant Mme Merkel qui décide et M. Sarkozy qui exécute. Parce que sa Présidence a fait perdre à la France confiance, croissance et influence, M Sarkozy a déclassé la parole de la France auprès de nos partenaires et d’abord l’Allemagne.
En 2007, quand Nicolas Sarkozy est devenu président, il y avait un couple franco-allemand.
En 2012, quand il quittera l’Elysée, il y aura un déséquilibre franco-allemand.
Nicolas Sarkozy restera comme le Président du déclin : désindustrialisation record (près d’un demi-million d’emplois industriels perdus), déficit commercial record (-75 milliards d’euros), mais surtout chômage record : en juin 2007, immédiatement après l’élection de N. Sarkozy, le taux de chômage était de 8.4% en France et de 8.7% en Allemagne. C’était il y a bientôt quatre ans. En septembre 2011, le taux de chômage allemand était de 5,8%, contre 9,9% en France !
3/ LE DISCOURS DU REDRESSEMENT DE LA FRANCE ET DE L’EUROPE, C’EST FRANCOIS HOLLANDE QUI L’A PRONONCE A BRUXELLES LE 30 NOVEMBRE
Avec Nicolas Sarkozy, on assiste à un éternel recommencement. Après le sommet du 21 juillet 2011, puis le sommet des 26 et 27 octobre puis le G20 de Cannes (3-4 novembre) et avant le nouveau sommet à Bruxelles (8-9 décembre) : on nous annonce tous les deux mois que l'Europe est sauvée, mais les décisions nécessaires arrivent toujours trop peu et trop tard.
Le discours pour redresser la France et relancer l'Europe, ce n’était pas celui de N. Sarkozy à Toulon, mais celui de François Hollande la veille à Bruxelles. Devant les euro-députés du PSE, puis à J-M. Barroso, président de la Commission, François Hollande a dessiné une vraie vision pour l'Europe et une réelle stratégie de sortie de crise, sans qu’il soit besoin de réviser les traités : « Il ne peut y avoir de relance de l'Europe que s'il y a un projet. Or, les sanctions, une politique autoritaire, ce n'est pas un projet ».
Le projet que François Hollande proposera en 2012 aux Français et à nos partenaires européens, l'Allemagne et les autres Etats, c'est un pacte de responsabilité, de gouvernance et de croissance.
Responsabilité pour réduire les déficits et l'endettement. François Hollande prend des engagements clairs pour restaurer la crédibilité des finances publiques de la France et lui permettre de retrouver de la souveraineté face à la pression des marchés financiers et des agences de notation : proposition dès 2012 d’un cadre de responsabilité budgétaire reposant sur des prévisions incontestables ; engagement d’un retour à l’équilibre en 2017.
Gouvernance active et solidaire. A l'échelle européenne, François Hollande veut faire primer la solidarité. Il propose un renforcement massif du Fonds européen de stabilité financière, la mutualisation partielle des dettes nationales par la mise en place d’euroobligations, une Banque centrale européenne au service de l’économie réelle, qui peut être prêteur en dernier ressort pour stopper la spéculation, la création d’une taxation des transactions financières.
Croissance durable et riche en emploi. François Hollande soutient la conversion écologique des économies européennes, porteuse des emplois de demain dans l'industrie, les transports, les énergies, l’agriculture. Les euro-obligations – que nous réclamons depuis des mois – sont en outre, à court terme, la seule solution pour maintenir l’investissement, donc la croissance
En 2012, avec François Hollande, nous ferons tout pour éviter à la France un troisième discours de Toulon.
Rédigé à 19:11 dans les discours de François Hollande | Lien permanent | Commentaires (0)
Le PS de Courbevoie ouvre ces tribunes aux adhérents de la section de Courbevoie. Le premier de ces textes est consacré aux affaires internationales, avec la Grèce.
Par Jean-MArie Demaldent
sur les particularités grecques
Quelques mots sur les particularités grecques sont nécessaires que tout responsable devrait connaître depuis longtemps.
Depuis la formation du petit Etat indépendant issu de l’Empire ottoman en 1830, l’Etat grec dépend de la manne de l’extérieur. Il s’est agi d’abord de celle de la diaspora grecque, commerçante et très riche, de Russie, d’Italie et surtout ottomane (Istanbul, Smyrne, Alexandrie…) dont les dons ont permis à une société toute rurale, la capitale comptant seulement 5000 habitants, de créer une infrastructure minimum. Plus tard, une partie des revenus des très nombreux émigrés grecs (surtout aux Etats-Unis) renvoyée à leurs familles restées au pays s’y est rajoutée. A partir des années 1880, la Grèce a emprunté à tout va à l’étranger pour se moderniser (en particulier en France) et a dû être déclarée en banqueroute en 1893. La même mésaventure se reproduira en 1932.
Après la Seconde Guerre mondiale et la guerre civile, la manne venait du robinet à dollars ouvert en grand par les Etats-Unis, beaucoup plus largement que ce qui aurait dû résulter du seul plan Marshall. Avec de lourdes contreparties : une démocratie limitée pour consolider le bastion anticommuniste issu de la guerre civile, barrant la route de la Méditerranée au communisme, une armée au budget démesuré qui serait un Etat dans l’Etat à l’abri des aléas électoraux, sans parler du putsch des colonels en 1967, même si, dans cette affaire, ils avaient pris de vitesse le coup d’Etat que préparaient les généraux, le Roi et la CIA, plaçant celle-ci devant le fait accompli. Après la dictature des colonels, la Grèce a bénéficié d’énormes « fonds structurels » européens que les gouvernements successifs ont utilisés, comme ils faisaient dans le passé avec la manne extérieure, plus pour le fonctionnement du système clientéliste que pour la modernisation politique et le développement économique.
Initialement, la classe dominante grecque vivait de prébendes publiques. Il n’y avait guère de grandes propriétés dans le petit Etat rural, mais seulement des notables moins malaisés que les paysans, notamment d’anciens intermédiaires des Ottomans pour lever le tribut fiscal sur les paysans qu’ils prétendaient protéger ; notables que les klephtes (bandits d’honneur qui ont joué un rôle décisif dans la guerre d’indépendance) ont empêché de mettre la main sur les « terres ottomanes » qui sont restées publiques. Ils se sont d’abord liés aux protecteurs des Puissances, aux Français, Anglais et Russes pour défendre leurs intérêts auprès de la xénocratie imposée à la Grèce : un roitelet et une administration bavaroise. Avec le suffrage universel (1844) et la monarchie parlementaire danoise (1869), ils ont créé un système clientéliste prébendier.
Les hauts et moyens emplois publics beaucoup plus nombreux que les plus modestes fournissaient les plus importantes richesses du pays, autant que les plus grandes propriétés. Le clientélisme régnait à l’état pur. Les paysans très pauvres votaient pour les candidats de leurs supposés « protecteurs » pour continuer à usurper des « terres ottomanes » qu’ils cultivaient ou pour obtenir des titres de propriété et le moratoire concernant l’emprunt qu’ils avaient dû contracter à cet effet, etc. Ou, tout simplement, pour accéder aux très maigres services de l’Etat qui exigeait notamment la rédaction de papiers en katharevoussa, une langue savante que ne connaissaient pas les paysans qui se croyaient obligés de soutenir leurs protecteurs fidèlement pour qu’ils ne soient pas remplacés par d’autres qui ne leur devraient rien.
Dans les années 1880, les choses ont changé avec l’acquisition par le petit Etat de la Thessalie où existaient des latifundia et avec le développement d’une bourgeoisie commerçante. Un bipartisme avec alternance s’installe opposant des « libéraux » incarnés par Charilaos Tricoupis, insérés dans l’économie marchande et cherchant à moderniser le pays (ex le canal de Corinthe) et les « populistes conservateurs » dont la domination était plus patriarcale, incarnés par Deliyanis et accusant les « libéraux » d’être des « écraseurs d’impôts » pour rembourser les emprunts à l’étranger (ce qui conduira à la banqueroute de 1893). Le compromis qui soutenait le bipartisme à alternance reposait sur le fait qu’on ne touchait pas au clientélisme et au système prébendier, à ceci près que les libéraux exigeaient des diplômes.
Après le coup d’Etat de 1909 qui a imposé le leader crétois Elefter Venizelos, libéral mais plus radical, le système clientéliste demeure mais il devient très instable et se dérègle ;d’où une série impressionnante de prononciamentos militaires, surtout pendant la désastreuse période républicaine (1924-1936). Si le système prébendier et clientéliste restait immobile, le système social évoluait considérablement. Les latifundia ont été démantelées et les terres distribuées au compte-goutte (ce qui constituait une ressource du clientélisme) aux paysans, des ressources ont été allouées aux Grecs d’Asie Mineure après l’échange des populations avec la Turquie ; un impôt sur le revenu a été institué, etc. La modernisation venizéliste s’achèvera lors de la nouvelle banqueroute de 1932. Le putsch fasciste du général Metaxas (1936) mettra fin au bipartisme dérégulé.
Après la Seconde Guerre mondiale et la terrible guerre civile, le système clientéliste a été rétabli. Mais les prébendes ont été en quelque sorte démocratisées. Avant chaque élection, des milliers d’emplois publics sont créés pour les clients, rémunérés façon R.M.I. en plus maigre ; et des ingrédients favorisent la droite : pour obtenir n’importe quoi de l’Etat, un permis de conduire, un permis de chasse, etc., il faut produire un « certificat de probité nationale », ce qui exclut l’appartenance à la gauche. Après la chute de la dictature des colonels, ni Caramanlis, leader de la droite, ni Andreas Papandréou (le père de l’actuel) n’ont rompu avec ce système.
Il est évident qu’on ne sort pas d’une situation historiquement aussi enracinée par un simple claquement de doigts et en très peu de temps. Mais l’Europe n’ignorait rien de tout cela quand la Grèce a adhéré à la CEE et quand elle est entrée dans l’euro.
De la même façon, elle connaissait les bizarreries grecques les plus spectaculaires : un régime fiscal ultra privilégié pour l’Eglise qui possède presque le tiers des terres et d’immenses richesses, la garantie constitutionnelle offerte aux armateurs de ne pas payer d’impôts, un budget militaire à 19 % totalement démesuré, une fraude fiscale généralisée enracinée dans la résistance à l’exploitation par le tribut fiscal de l’Empire ottoman, puis aux impôts uniquement indirects dans un pays qui n’a pas connu d’impôt sur le revenu même proportionnel pendant très longtemps. En finir avec ces bizarreries suffirait presque à résoudre les problèmes ; mais ce n’est pas aussi simple. La guerre d’indépendance s’est quasiment confondue avec une révolte orthodoxe, celle du « millet » chrétien ottoman, communauté disposant de ses propres lois et juges. Paradoxe. C’est sous le gouvernement PASOK de Simitis, menacé d’excommunication par l’Eglise en raison de son programme réformiste, que les actuels privilèges fiscaux de l’Eglise ont été institués. Quant aux armateurs, ils peuvent très bien effectuer leurs opérations pour échapper au fisc grec sans garantie institutionnelle.
Le problème grec en soi est minuscule. Mais on a vu combien il concernait les banques créancières françaises ou allemandes. Bien entendu, la crise italienne aurait des conséquences beaucoup plus graves et insurmontables pour les banques européennes et ainsi de suite. Les technocrates sont censés imposer partout l’austérité que les « politiciens » élus ne pourraient assumer. Mais on mesure immédiatement l’aspect invraisemblable de ces remèdes de cheval appliqués à des situations très différentes. La dette grecque n’a rien à voir avec la dette espagnole. Avant la crise des subprimes, on félicitait l’Espagne et l’Irlande pour leur sur-équilibre budgétaire (« la règle de platine » !). C’est une bulle immobilière gigantesque qui a tout fichu par terre et qui a crevé quand les acheteurs anglo-saxons en raison de la crise n’ont plus eu les moyens d’acheter des résidences secondaires (version moderne des fameux « châteaux en Espagne »). La dette italienne jusqu’à il y a peu était souscrite essentiellement par des Italiens, etc. Plus personne ne contrôle les réactions en chaîne de la crise capitaliste mondiale. Les Américains sont dans une situation pire que l’Europe. Une gigantesque bulle immobilière crèvera en Chine ; on ne sait quand, mais elle crèvera, etc. Et nos banques en si mauvais état empruntent à la BCE à 1,5 % de taux d’intérêt pour prêter à la Grèce avec un taux quasiment à deux chiffres.
Le socialisme n’a aucune raison de s’imposer en pleine prospérité capitaliste et on sait que l’Europe se construit à coups de crise. L’un des problèmes que nous devons surmonter provient du fait que, réformistes ou révolutionnaires, les socialistes comptaient sur les luttes syndicales et associatives couplées avec la conquête du pouvoir d’Etat pour transformer la société. Avec la mondialisation, il n’existe aucun pouvoir institutionnel à l’échelle du marché et celui-ci place les Etats en concurrence entre eux pour la dérégulation et l’abaissement de la protection sociale ainsi que des droits des travailleurs. La tâche la plus urgente est de reconstruire des régulations au niveau mondial et de rebâtir un modèle social et économique européen qui passe par une intégration politique beaucoup plus avancée. La condition pour y parvenir impose la construction d’un véritable Parti socialiste européen, de la base des sections locales au sommet, doté d’un véritable programme de transformation sociale et pas seulement des aménagements institutionnels par traités. Ces derniers devraient aller vers plus de démocratie et non pas, comme aujourd’hui, plus de technocratie. Le ministre CDU allemand des finances vient de proposer l’élection d’un Président au suffrage universel. Mieux vaudrait une commission élue et politiquement responsable devant un Parlement plus fort. L’élection d’un Président représentatif d’un Etat majeur serait inacceptable par les autres Etats et seul un nouveau Van Rompuy serait supportable, mais inopérant.
Jean-Marie Demaldent
Rédigé à 15:49 dans Tribunes (international) | Lien permanent | Commentaires (0)
PS : à l'école des primaires
La chaîne LCP propose ce documentaire sur les primaires ps. Si la video ci-dessous ne fonctionne pas, allez directement sur le site de LCP
Rédigé à 12:16 dans Les Primaires à Courbevoie | Lien permanent | Commentaires (0)
Je viens devant vous, Jeunes Socialistes m’adresser à la jeunesse de France mais aussi, à tous les français pour les convaincre du changement.
Je suis de nouveau à Strasbourg. Strasbourg est une des capitales de l’Europe, avec Bruxelles et Luxembourg. Elle est le siège du Parlement européen, et vous savez combien je suis attaché à ce que ce siège reste ici. Mais aussi parce que Strasbourg, sous l’impulsion de son maire, Roland Ries, est une ville jeune et innovante. C'est une grande cité universitaire et de recherches. Pensez : Strasbourg, qui nous avait déjà donné un Prix Nobel de chimie en la personne de Jean-Marie Lehn, aura donné un Prix Nobel de Médecine à la France, Jules Hoffmann, pour ses travaux sur le système immunitaire. Permettez moi de saluer, et à travers lui toute la communauté des chercheurs et des savants qui travaillent durement pour faire jaillir la lumière du progrès et la diffusion du savoir qui est indissociable de la démocratie.
Je suis venu vous tenir un langage de vérité, d’espoir et de mobilisation.
La vérité, vous la connaissez, car votre génération est lucide. Cette vérité est difficile. La crise est là, brutale, profonde. Elle a son coeur en Europe. Plus précisément, la zone euro est au centre de la tourmente, et donc la France, qui n'est pas épargnée et qui ne le sera pas, parce qu'elle a été gérée sans sérieux, sans clairvoyance et sans justice non plus.
Aujourd’hui notre continent fait face à ses plus graves défis depuis la seconde guerre mondiale. Ses acquis sont menacés: sa monnaie est attaquée ; sa croissance est affaiblie ; ses solidarités sont mises à mal. Sa capacité de décider est mise en question. Un directoire Franco-Allemand s’est installé dans le « sauve qui peut » pour colmater les brèches sans cesse plus béantes, faute de disposer de ressources financière suffisantes pour vaincre la spéculation. Et c'est maintenant vers la BCE que chacun se tourne. Terrible aveu d'impuissance. Le spectre des agences de notations hante la plus part des Etats souverains jusqu’au point de mettre en cause leur souveraineté dans la composition de leur gouvernement. Bref, c’est le modèle européen qui se déconstruit sous nos yeux.
Vous êtes nés avec l’Europe, vous l’avez toujours connue. Pour vous c’est une évidence. C’était le projet de vos parents et de vos grands parents et il est aujourd’hui dans la tourmente. Les jeunes indignés se mobilisent à Athènes, à Madrid, à Lisbonne, à Londres pour dire qu’ils veulent une Europe des peuples et non une Europe des marchés. Je les comprends.
Nous sommes devant notre responsabilité. Un cycle européen s’achève, un autre doit s’ouvrir. J’aurai à proposer en votre nom une relance de l’idéal européen. La crise nous oblige à faire un choix, non pas tant sur le fédéralisme que sur son contenu. Un simple carcan budgétaire avec le risque d’un rejet par les Parlements ou par les peuples ou un nouveau projet européen portant sur les nouvelles technologies, l’enseignement supérieur, le développement durable. C’est la logique d’un premier cercle, d’une avant garde, qui n’écarte personne et nous donne la direction. Une monnaie n’est rien sans une autorité politique, sans une perspective justifiant le dépassement des frontières et des intérêts . La seule réponse face à la volatilité des marchés, c’est la force de la démocratie. Chaque génération a fait avancer l’Europe. C’est à la votre de vous battre pour lui donner un sens ou alors vous serez la première depuis l’après-guerre à vivre sa dilution.
La vérité, c’est aussi la crise qui harasse notre pays : elle a des mots.
- La désindustrialisation, 400 000 emplois industriels supprimés, 75 milliards de déficit commercial,
- La dette : plus de 1.500 milliards, 500 milliards sur le seul mandat de Nicolas Sarkozy, 75 milliards de recettes fiscales perdues. Ce fardeaux qu'il nous a infligé contraint Nicolas Sarkozy en fin de mandat à faire le contraire de ce qu’il avait engagé au début, comme si sa nature était de changer en permanence pour rester lui-même : inconstant. Mon devoir sera de la réduire pour ne pas vous en laisser la charge. Il faudra de l’intelligence pour ne pas pénaliser la croissance de demain. Il faudra du courage, il faudra de la durée. Mais les efforts à faire seront à demander à ceux qui en ont le plus. La réforme fiscale en sera l’instrument. Et si la lutte contre la fraude devra été menée avec la dernière énergie ; elle devra être dirigée vers les paradis fiscaux, les secrets bancaires, la dissimulation des revenus et des fortunes.
- Les Inégalités : avec d’un coté la diffusion de la précarité et de l’autre la protection des privilégiés. C’est ce mur là qu’il conviendra d’abattre.
La vérité c’est qu’aujourd’hui la France doute d’elle-même et de son avenir.
Alors que chaque génération avait la perspective de connaître une vie meilleure que la précédente, le mouvement s’est inversé. Les jeunes s’attendent à connaître un destin plus difficile que leurs parents : je sais la difficulté que vous rencontrez pour vous former, pour travailler, pour vous soigner, pour vous loger. Un jeune sur quatre dans notre pays vit en dessous du seuil de pauvreté, quand un moins de 25 ans sur deux dans nos quartiers populaires est au chômage, quand 150.000 jeunes sortent chaque année du système éducatif sans aucune qualification.
La mobilité sociale s’est elle même ralentie, pour ne pas dire inversée. Oui, il est plus difficile aujourd’hui à un fils d’ouvrier d’accéder à l’université ou aux grandes écoles qu’il y a trente ans.
Alors, quand la République trahit sa promesse, ce ne sont pas les jeunes qui sont défaillants, c’est la République. Et c'est pourquoi promouvoir la jeunesse c’est servir la République toute entière. C'est ce combat que je propose à tous les Français comme ce qui doit nous unir et nous permettre de nous dépasser, nous remettre en mouvement, retrouver la fierté dans notre histoire, la force dans notre présent et confiance dans notre l’avenir.
J’ai choisi de mettre la jeunesse au coeur de mon projet. Ce n’est pas pour la flatter. La jeunesse est un temps éphémère. Picasso disait qu’il fallait beaucoup d’année pour devenir jeune. Ce n’est pas par mode, ni par calcul, j’aurai d’ailleurs pris un risque. J’ai trop de respect pour tous les âges de la vie. Tous veulent la même considération et ont droit à la même dignité. Ce n’est pas non plus parce que je la crois d’un seul bloc, la jeunesse est traversée de multiples inégalités scolaires, sociales, familiales, mais parce que la jeunesse est au coeur de la cohésion sociale et nationale, parce que, au moment ou nous transmettons nos dettes, elle est notre seul capital. Sa réussite sera la notre.
J’en ai fait la grande cause de l'élection présidentielle. Je renouerai avec la promesse républicaine, avec le rêve français, celui qui permet à chaque génération de vivre mieux que la précédente. Ce sont les forces de la jeunesse qui mettent l’histoire en mouvement. Ils étaient nombreux à avoir vingt ans, parfois moins et ils ont changé le monde : les soldats français, qui sauvèrent la Révolution en 1792 au pied du Moulin de Valmy. Ils avaient vingt ans, les jeunes Parisiens qui montèrent les barricades des mouvements populaires du dix neuvième siècle, pour imposer à force d’obstination la République. Ils avaient souvent vingt ans aussi, les étudiants qui furent les premiers à organiser une manifestation dans la France occupée et aussi ces maquisards, ces résistants, qui, avec peu de moyens, au prix souvent de leur vie, ont fait tomber la barbarie nazie et ont fait naître la France du Conseil national de la Résistance, son programme social et les réalisations qui ont changé à jamais notre République.
Et en 1968, c’est l’énergie de la jeunesse encore qui permit de débloquer une société figée. Ils avaient aussi 20 ans, ceux qui se sont levés pour faire reculer les dictatures par delà la Méditerranée. Ce sont les forces de la jeunesse que j’appelle à se mobiliser, à s’organiser pour porter le changement au pouvoir en France et dans le monde dès 2012.
Notre rêve, c'est celui de la république, dont le drapeau doit être relevé... mais souvenez-vous ce que disait Jaurès. Le rêve que je vous propose ne sera, comme disait Jaurès, ni un rêve décevant ni un rêve affaiblissant :
• C’est une action à conduire
• C’est une raison à éduquer
• C’est une justice à retrouver
Votre génération rencontre plus de difficultés que la mienne. J'ai la conviction profonde que la clé du redressement de notre pays se trouve dans sa jeunesse. C'est en s'adressant à elle que nous rassemblerons tous les Français, autour d'un destin commun. Quoi de plus fort que de se réunir tous ensemble pour offrir une vie meilleure à nos enfants ?
C’est avec cette volonté que nous lutterons contre la montée de l’Extrême-droite en Europe. Le projet que je présenterai aux Français sera fondé sur trois grands engagements : redresser la France, restaurer la justice et retrouverl’espérance.
L’urgence, c’est l’insertion professionnelle. Je ne peux pas admettre le décrochage scolaire, la relégation sociale, la marginalisation. Aucun jeune de 16 à 18 ans ne doit être sans solution. C’est une nouvelle obligation qui s’imposera à la société par rapport à ses enfants. Une formation, une alternance, il y aura nécessairement réponse à chaque situation individuelle. Au delà de 18 ans, c’est la construction d’un parcours d’autonomie qui sera proposée. Tous les jeunes n’ont pas les mêmes problèmes, tous ne connaissent pas les mêmes réalités - on ne vit pas sa jeunesse de la même façon à Neuilly et dans le quartier du Neuhof à Strasbourg - mais partout on partage le sentiment que le renouvellement des générations est sans cesse repoussé.
Ce que veulent les jeunes ce n’est pas l’assistanat, mais l’autonomie. Ce parcours d’autonomie concernera les étudiants et les jeunes en formation avec de meilleures garanties contre la précarité pour les jeunes les plus en difficultés, avec les emplois d’avenir dont la durée des contrats et les modalités devront être individualisées pour en faire des instruments efficaces d’insertion à moindre coût pour la collectivité.
Aujourd’hui 1 jeune sur 4 est en emploi aidé. L’intérim et le CDD sont désormais la seule condition pour les jeunes quand ils entrent sur le marché du travail. D’ou l’idée le contrat de génération, cette belle idée qui consiste à inciter puissamment des employeurs à garder des séniors dans l’emploi et à embaucher des jeunes en CDI permettant ainsi la transmission des savoirs et des savoir-faire entre les générations dans nos entreprises. Ce dispositif n’est pas un effet d’aubaine, il ne coutera rien de plus. Ce sera une contrepartie aux 25 milliards d’exonérations de cotisations accordées aujourd'hui aux employeurs sans conditions. Rien ne sera possible sans une grande ambition éducative.
Le défi de la massification a été pour partie relevé : 66% d’une classe d’âge passe aujourd'hui avec succès le baccalauréat. Par celui de la démocratisation : sur 10 enfants de cadres qui entrent au collège, 8 seront étudiants. Sur 10 enfants d’ouvriers, 3 seulement le seront. La scolarité s’allonge, mais davantage pour les plus favorisés. Seuls 3 jeunes sur 10 d'une même classe d'âge vont jusqu'à la licence ! De plus, depuis 2007 Nicolas Sarkozy a supprimé près de 10% des effectifs de l’Education nationale (70 000). Notre taux d’encadrement dans le primaire est devenu l'un des plus faible des 37 pays de l’OCDE. La scolarisation des enfants de moins 3 ans est passés, en 10 ans, de 34% à 10%. Je considère qu'il est de notre devoir, dès 2012, de refaire de l'école une grande cause de nationale. Ce que je veux, c'est un nouveau Pacte entre la nation et son école. C'est refonder l'école de la République, pour refonder la République par l'école.
Je proposerai au Parlement une loi programme sur 5 ans, élaboré après concertation, notamment avec les syndicats, les parents d'élèves, les grandes associations.
C’est un investissement.
Les coûts de l’échec scolaire sont considérables, sur le plan personnel d’abord, mais aussi pour la collectivité. Les corrections, sont beaucoup plus chers que la prévention, ici comme ailleurs. Et c’est pourquoi il faut intervenir précocement. C’est pourquoi la régression que nous connaissons dans l’accueil des petits enfants est un désastre national. C’est pourquoi aussi il n’est pas admissible que notre école primaire soit moins dotée que partout ailleurs. Les difficultés que l’on constate en CP sont plus fortes en fin de 6ème et encore plus en fin de collège : elles ne se rattrapent pas, elles s'amplifient.
J’ai annoncé que dans ce cadre, avec des contreparties en matière de réforme du système éducatif, 12 000 postes seraient ouverts chaque année pendant 5 ans. Qui ne voit pas la nécessité de rétablir une formation des enseignants digne de ce nom, d’accueillir à nouveau les jeunes enfants dans l’école de la République, de décréter la mobilisation générale sur les zones en difficultés, là où se concentrent les échecs, les décrocheurs, les sorties sans qualification, d’assurer les remplacements qui ne le sont plus, de réfléchir à une véritable formation continue, de donner les moyens de travailler en équipes, d’assurer un meilleur suivi individualisé, de permettre un renforcement des personnels, la santé scolaire, et pour l’accueil des enfants handicapés qui doivent être accompagnés par des professionnels ?
Pour y parvenir, il faudra créer ces postes par des concours et par des redéploiement au sein de l’Etat. C’est la condition. Mon concurrent de droite me dis que ça coute cher : 500 millions d’euros pour 2,5 milliards en fin de mandat. Le même qui promet comme perspective de son prochain quinquennat, la création de 30 000 places de prisons pour 3 milliards d’investissement et 1 milliard de frais de fonctionnement !
Pourquoi ce qui serait responsable pour les prisonniers ne le serait pas pour l'école. Promettre des moyens ne sera pas suffisant. Qui le croirait ? Certainement pas moi. Elle doit permettre des réformes de fond de notre système. Elle doit être au service de ces réformes. Ces réformes concerneront les rythmes scolaires, les pédagogies, le métier d’enseignant....
J’ai demandé à Vincent Peillon, et à ceux qui l’entourent pour mener à bien cette tâche, de rencontrer d’ici le 15 décembre l’ensemble des acteurs de l’école, les syndicats des enseignants et des personnels, les parents d’élève, les grandes associations d’éducation populaire afin de préparer ce nouveau contrat
Je veux aussi que l’on parle des jeunes dont on parle trop peu, et en particulier des 1.200.000 qui sont dans l’enseignement professionnel ; elle doit être une voie d’excellence; elle doit former, créer une élite productive dont nous avons besoin pour conduire la ré-industrialisation de la France. Nous devons c’est-à-dire préparer l’avenir.
Nos dépenses pour l’enseignement supérieur et la recherche représentent 2% du PIB, alors que l’engagement de Lisbonne était d’atteindre 3% et que certains pays européens sont déjà à 3,5%.
Je fixe un objectif : 50 % de diplômés du supérieur en plus en 10 ans.
Il nous faut résoudre le problème du premier cycle universitaire en assurant mieux l’orientation, en revoyant le lien entre le secondaire et l’université, en permettant un meilleur accueil des formations technologiques. Les disparités de moyens entre classes préparatoires et grandes écoles d’un côté, et universités de l’autre est inacceptable. L’autonomie des universités est un bon principe. Mais il doit s’agir d’une autonomie réelle, avec des moyens et de la démocratie. C’est pourquoi, je proposerai également une réforme de la loi LRU. L'autonomie ne doit pas être une mise en compétition des universités, mais doit favoriser au contraire les coopérations et les réseaux entre universités, y compris avec les universités européennes et la méditerranée. Je ne peux pas admettre les limites posées à l’accueil des étudiants étrangers qui conduisent les élites de ces pays à préférer les universités américaines ou canadiennes aux nôtres.
Le progrès, c'est la transition écologique, les énergies renouvelables. La République, c’est l’Egalité, la Laïcité, la dignité humaine. Ce combat n’est pas achevé. Des libertés restent à conquérir, des conservatismes à lever, des obscurantismes à vaincre. Nous ne sommes pas seuls dans le mouvement : associations, ONG, simple citoyens, c’est notre mission de traduire les espérances en actes, les principes en lois.
Je prendrais l’initiative de saisir le Parlement d’une grande loi sur l’égalité, pour garantir celle entre les hommes et les femmes, notamment en matière de salaires, pour permettre le mariage pour tous les couples, pour lutter contre les discriminations selon la couleur de peau, l’adresse, voire la religion. Nous n’aurons pas à préciser la Laïcité comme le fait Nicolas Sarkozy pour la réduire, nous aurons à la promouvoir, partout, comme la règle essentielle de notre République, sans qu’il soit besoin ni de stigmatiser ni de fermer les yeux sur les pressions et actions violentes des intolérants sur la presse et la liberté d’opinion. La République, c’est bien plus que des droits, c’est une promesse de réussite. C’est lorsque celle-ci s’efface de l’espace public, les intégrismes s’y déploient à nouveau. Je ne l’accepterai pas.
Je vous appelle ce soir à préparer les changements qui feront le monde dans lequel vous allez vivre.
Je vous appelle à vous engager dans la campagne à mes côtés.
La force de la jeunesse, c’est d’avoir des rêves assez grands pour ne pas les perdre en chemin dans le grand mouvement de la vie.
Je veux que la France de demain redevienne une référence partagée dans le monde.
Retrouvons la confiance et l’audace. Donnons confiance à la France pour quelle retrouve l’audace d’être elle même.
Ensemble nous gagnerons.
Vive la jeunesse du monde, vivent les jeunes de France !
Vive la République et vive la France !
Rédigé à 20:00 | Lien permanent | Commentaires (0)
Le PS de Courbevoie remercie les très nombreux électeurs qui se sont déplacés lors de ces primaires. Plus de 7 % des inscrits sont venus voter au second tour.
Tous ensemble, nous soutenons François Hollande pour l'élection présidentielle et nous vous appelons à nous rejoindre pour participer à ce grand moment de notre vie démocratique en 2012.
Voici les résultats des primaires citoyennes à Courbevoie :
Inscrits :
49318
Votants :
3476
Participation : 7,07%
Martine Aubry : 1487 soit 42,91%
François Hollande : 1978 soit 57,09%
Rédigé à 18:18 dans Les Primaires à Courbevoie | Lien permanent | Commentaires (0)
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