Rédigé à 01:52 dans Election législative 2012 | Lien permanent | Commentaires (0)
Tribune libre
Depuis 2007, la ville de Courbevoie utilise des urnes électroniques pour les scrutins électoraux.
Son usage, cette année encore lors de l’élection présidentielle, est jugé plutôt positivement par les administrés qui, certes après un apprentissage parfois laborieux, trouve le principe très pratique.
Cependant à y regarder de plus près, ce principe a priori efficace n’est-il pas incompatible avec le but qu’il sert : améliorer l’organisation démocratique ?
En effet l’objectif poursuivi par la mise en place d’une machine à voter est d’optimiser le processus du scrutin en le mécanisant comme le ferait le chef d'une entreprise de fabrique de linge de coprs par exemple :
On réduit la matière première (enveloppes, bulletins), mais aussi la main d’œuvre nécessaire au dépouillement notamment (employés administratifs et citoyens venus aider) puisque dans la minute qui suit la fin du scrutin il est possible de connaitre le résultat d’un simple mouvement de clé.
Alors pourquoi ce dispositif n’est-il pas plus largement utilisé (seules 64 communes ont eu recours aux urnes électroniques pour l’élection présidentielle (80 en 2007)) ?
Peut-être parce que participer à un scrutin électoral n’est pas un travail comme les autres. Il ne convient pas de considérer les acteurs du processus démocratique comme des intrants dont il faudrait réduire la charge, mais au contraire d’associer à la démarche le plus grand nombre de citoyens pour les impliquer, les responsabiliser.
C’est le même esprit qui conduit à refuser le cumul des mandats électifs afin de répartir les responsabilités entre le plus grand nombre de mains.Le dépouillement ne peut être considéré comme une charge à réduire ; En elle-même cette action a un sens, elle a pour vertu de regrouper par table de quatre des voisins qui ne se connaissaient pas et qui le temps d’une soirée s’organisent pour mettre en œuvre la démocratie.
Cette tâche civique qui sort de la sphère commerciale apporte aux citoyens non seulement des liens sociaux nouveaux, mais aussi une reconnaissance ; celle d’avoir agit utilement pour la société. D’ailleurs, ce sentiment du devoir accompli qui pouvait clairement se déceler sur le visage du citoyen lorsqu’il glissait son enveloppe dans l’urne vitrée, symbole de la transparence démocratique, est aujourd’hui perdu :
Avec ces « votonmatons », le choix du candidat lui-même reste certes confidentiel, mais l’acte de désigner un candidat se fait dorénavant à l’abri des témoins.
Et que restera-t-il de ce sentiment lorsque nous passerons au vote par internet,comme il en est question aujourd’hui, lorsque le citoyen n’aura même plus la possibilité de voir ses voisins, qu’il croyait apolitiques par exemple, se déplacer massivement vers les bureaux de vote ? N’aura-t-il pas l’effet inverse de celui recherché :
Au lieu de permettre au plus grand nombre de voter simplement, n’aura-t-il pas pour conséquence d’éloigner le citoyen du processus démocratique ?
Ne renforcera-t-il pas le sentiment ressenti parfois par chacun d’entre nous que notre vote seul ne peut permettre d’orienter la décision collective ?
Il se trouve qu’alors que je réfléchissais au symbole du vote, j’étais assesseur dans une école de Courbevoie (Françoise Dolto en l’occurrence) dans laquelle j’apprends que le poste de concierge a été supprimé et remplacé par une alarme. Les services apportés par le concierge d’un côté et l’alarme de l’autre ne sont pourtant pas équivalents. Un concierge ne serait-il qu’un maitre-chien et une alarme est-elle douée de relations humaines ? Ces questions se posent aussi pour tous les gardiens d’immeuble qui à travers Courbevoie sont progressivement remplacées par des digicodes.
Alors, que ce soit pour faire fonctionner la démocratie ou faire l’accueil d’un établissement public ou privé, faut-il considérer l’humain uniquement comme une charge à compresser ? Faut-il le remplacer systématiquement par une machine au risque de perdre les liens sociaux pourtant vitaux dans le fonctionnement d’une société ? Il s’agit là d’une question de hiérarchie dans les principes politiques.
La priorité est-elle à mettre sur l’humain ou les profits ?
CL
Et vous que pensez-vous de l'utilisation de machines à voter ? venez en débattre avec nous.
Rédigé à 08:14 | Lien permanent | Commentaires (0)
"Mes chers concitoyens,
Les Français, en ce 6 mai, viennent de choisir le changement en me portant à la présidence de la République. Je mesure l'honneur qui m'est fait et la tâche qui m'attend.
Devant vous, je m'engage à servir mon pays avec le dévouement et l'exemplarité que requiert cette fonction. J'en sais les exigences et, à ce titre, j'adresse un salut républicain à Nicolas Sarkozy qui a dirigé la France pendant cinq ans et qui mérite à ce titre tout notre respect.
J'exprime ma profonde gratitude à toutes celles et à tous ceux qui ont, par leurs suffrages, rendu cette victoire possible.
Beaucoup attendaient ce moment depuis de longues années, d'autres, plus jeunes, ne l'avaient jamais connu. Certains avaient eu tant de déceptions, les mêmes tant de souvenirs cruels. Je suis fier d'avoir été capable de redonner espoir. J'imagine ce soir leur émotion, je la partage, je la ressens. Et cette émotion doit être celle de la fierté, de la dignité, de la responsabilité. Le changement que je vous propose, il doit être à la hauteur de la France. Il commence maintenant.
Aux électeurs - et ils sont nombreux- qui ne m'ont pas accordé leur suffrage, qu'ils sachent bien que je respecte leurs convictions et que je serai le président de tous. Ce soir, il n'y a pas deux France qui se font face. Il n'y a qu'une seule France, une seule nation, réunie dans le même destin. Chacune et chacun en France, dans la République, sera traité à égalité de droit et de devoir. Aucun enfant de la République ne sera laissé de côté, abandonné, relégué, discriminé. Et la promesse de la réussite sera honorée pour l'accomplissement pour chacun, pour sa vie et pour son destin personnel. Trop de fractures, trop de blessures, trop de ruptures, trop de coupures ont pu séparer nos concitoyens. C'en est fini.
Le premier devoir du président de la République est de rassembler et d'associer chaque citoyen à l'action commune pour relever les défis qui nous attendent. Et ils sont nombreux, et ils sont lourds. Le redressement d'abord de notre production pour sortir notre pays de la crise, la réduction de nos déficits pour maîtriser la dette, la préservation de notre modèle social pour assurer à tous le même accès aux services publics, l'égalité entre nos territoires - je pense aux quartiers de nos villes et aux départements ruraux -, la priorité éducative - l'école de la République qui sera mon engagement-, l'exigence environnementale, la transition écologique que nous devons accomplir, la réorientation de l'Europe pour l'emploi, pour la croissance, pour l'avenir.
Aujourd'hui même où les Français m'ont investi président de la République, je demande à être jugé sur deux engagements majeurs: la justice et la jeunesse. Chacun de mes choix, chacune de mes décisions se fondera sur ces seuls critères: est-ce juste? est-ce vraiment pour la jeunesse? Et quand, au terme de mon mandat, je regarderai à mon tour ce que j'aurai fait pour mon pays, je ne me poserai que ces seules questions: est-ce que j'ai fait avancer la cause de l'égalité? Est-ce que j'ai permis à la nouvelle génération de prendre toute sa place au sein de la République ?
J'ai confiance en la France, je la connais bien. J'ai pu autour de cette France-là, que j'ai visitée, que j'ai rencontrée, mesurer à la fois les souffrances, les difficultés de bien trop nombreux de nos concitoyens et en même temps, j'ai pu relever tous les atouts, toutes les forces, toutes les chances de notre pays. Je nous sais capable, nous peuple de France, de surmonter les épreuves, de nous redresser, nous l'avons toujours fait dans notre histoire, nous avons toujours su surmonter les épreuves, nous y réussirons encore pour les cinq ans qui viennent.
Les valeurs de la République, la liberté, l'égalité, la fraternité, la dignité humaine, l'égalité aussi entre les hommes et les femmes, la laïcité. Tout cela, c'est autant de leviers pour nous permettre d'accomplir la mission qui est la mienne. J'ai évoqué tout au long de ces derniers mois le rêve français, il est notre histoire, il est notre avenir, il s'appelle tout simplement le progrès, la longue marche pour qu'à chaque génération, nous vivions mieux. Ce rêve français qui est celui que vous partagez tous de donner à nos enfants une vie meilleure que la nôtre. C'est ce rêve français que je vais m'efforcer d'accomplir pour le mandat qui vient de m'être confié.
Mais, aujourd'hui même, responsable de l'avenir de notre pays, je mesure aussi que l'Europe nous regarde, et au moment où le résultat a été proclamé, je suis sûr que dans bien des pays européens, cela a été un soulagement, un espoir. L'idée qu'enfin l'austérité ne pouvait plus être une fatalité, et c'est la mission qui désormais est la mienne, c'est-à-dire de donner à la construction européenne une dimension de croissance, d'emploi, de prospérité, bref d'avenir et c'est ce que je dirai le plus tôt possible à nos partenaires européens et d'abord à l'Allemagne, au nom de l'amitié qui nous lie et au nom de la responsabilité qui nous est commune.
Mesdames, messieurs, chers concitoyens, nous ne sommes pas n'importe quel pays de la planète, n'importe quelle nation du monde, nous sommes la France. Et, président de la République, il me reviendra de porter les aspirations qui ont toujours été celles du peuple de France, la paix, la liberté, le respect, la capacité de donner au peuple le droit aussi de s'émanciper de dictatures ou d'échapper aux règles illégitimes de la corruption. Eh bien oui, tout ce que je ferai sera aussi au nom des valeurs de la République partout dans le monde.
Le 6 mai doit être une grande date pour notre pays, un nouveau départ pour l'Europe, une nouvelle espérance pour le monde. Voilà le mandat que vous m'avez confié. Il est lourd, il est grand, il est beau.
J'aime mon pays, j'aime les Français et je veux qu'entre nous, il y ait cette relation, celle qui permet tout et qui s'appelle la confiance.
Enfin, avant de vous quitter - mais je reviendrai - je veux saluer tous ceux qui m'ont permis d'être ce que je suis aujourd'hui: ma famille, ma compagne, mes proches, tout ce qui fait finalement la force d'âme d'un homme ou d'une femme au moment où il brigue une grande responsabilité, et là, au moment où je vais l'exercer. Je salue aussi les forces politiques, le mouvement que j'ai dirigé. Je suis socialiste, j'ai toujours voulu le rassemblement de la gauche mais, plus largement, le rassemblement de tous les républicains. Et je salue les humanistes qui ont permis aussi notre victoire ce soir.
Enfin, je salue mon département de la Corrèze. Je vous dois tout, vous m'avez toujours apporté vos suffrages, et encore pour cette élection, je pense que nous serons le département qui m'a donné le plus, non pas en nombre, mais en ampleur par rapport à la population.
Je salue ma ville de Tulle, la ville que j'ai dirigée, là où nous sommes. Vous m'avez permis par la légitimité du suffrage de pouvoir convaincre aujourd'hui tous les Français.
Mais désormais, je suis au service de la France et je suis mobilisé dès à présent pour réussir le changement. Telle est ma mission, tel est mon devoir. Servir, servir la République, servir la France, servir au-delà de nous-mêmes, servir les causes, les valeurs que, dans cette élection, j'ai portées et qui auront à être entendues ici en France, et partout en Europe et dans le monde.
Vive la République et vive la France !"
Rédigé à 16:16 dans Actualités de la section, Election présidentielle 2012, les discours de François Hollande | Lien permanent | Commentaires (0)
Rédigé à 15:34 dans Actualités de la section | Lien permanent | Commentaires (0)
A partir de 20 H vivez en direct l'annonce des résultats de votre bureau de vote.
Veuillez patienter que les îcones s'affichent sur la carte puis cliquer sur le bureau de vote de votre choix pour voir les derniers résultats.
En jaune, les bureaux de vote en attente de résultats ;
En rouge, bureaux de vote avec résultats définitifs ;
Icône Vert Cumul des bureaux de vote de Courbevoie.
Carte accessible de tout appareil disposant d'une connexion internet (ordinateur, téléphone mobile,...) directement sur ce blog ou à partir du lien :
Deuxième tour des présidentielles 2012 à Courbevoie
Rédigé à 04:00 | Lien permanent | Commentaires (0)
Mes chers amis, après ce premier tour, je voulais que mon premier déplacement soit ici en Bretagne, pour vous exprimer ma gratitude. Car si je suis sorti en tête du scrutin pour le premier tour de l’élection présidentielle, j’ai fait les comptes et mêmes les calculs, c’est grâce à la Bretagne !
Et nous avons donc rempli le premier objectif. C’était d’arriver premiers, nous y sommes ! C’était aussi de faire le meilleur résultat pour un candidat socialiste depuis François Mitterrand en 1988. Nous avons même — j’espère qu’il ne m’entend pas… — fait mieux que lui en 1981 ! En 1981, il avait fait 26 %. Nous avons fait plus de 28,5 % ! En 1981 il était second. Nous sommes premiers ! Et en 1981, il avait gagné l’élection présidentielle. Alors, nous allons gagner l’élection présidentielle !
Quand j’ai découvert les résultats, j’étais dans ma bonne ville de Tulle et je regardais, comme vous, la télévision. Pour savoir, dans un scrutin, qui l’a emporté, c’est assez simple : vous regardez les visages. Ils ne trompent pas. Vous voyez ceux qui sont contents et qui ne le montrent pas — c’étaient les nôtres. Et vous voyez aussi ceux qui voudraient montrer leur tristesse et qui y arrivent — c’étaient les leurs !
Le candidat sortant arrive toujours à se convaincre lui-même — pas les autres, ça nous rassure, lui-même ! Et hier, il essayait de faire passer ce qui était un échec comme un succès. Il était content. Il est comme ça ! Il croit aussi que son quinquennat a été un succès. Plus de 73 % des Français ont pensé le contraire, mais lui, il continue à penser qu’il doit aller de l’avant ! L’autre jour, il évoquait sa campagne comme une vague. J’ai pensé à vous, les Bretons ! La vague, elle monte, elle monte ! Elle monte tellement haut qu’il va la prendre en pleine face !
Mais le vent qui nous pousse doit aussi nous à amener à une grande lucidité. C’est vrai que nous sommes sortis en tête. C’est exact que la Gauche est à son plus haut niveau depuis très longtemps, 44 %. Mais faites vos comptes : 44 % ça ne fait pas 50 % et des poussières. Or je rappelle qu’à une élection présidentielle, il faut faire la majorité. Donc, nous avons besoin de rassembler. Rassembler la Gauche, toute la Gauche. Et j’ai apprécié que les candidats, au soir du premier tour, Jean-Luc Mélenchon et Eva Joly, disent immédiatement, sans rechigner, sans bargouiner : « Nous voulons la victoire de la Gauche, nous voulons écarter le candidat sortant, nous ne voulons rien compliquer, et nous voulons surtout que la France puisse de nouveau espérer dans son avenir ».
Donc, le rassemblement de la Gauche, il est là, il est fait. Et il y a beaucoup d’électeurs qui ont pu se porter au premier tour sur des candidatures différentes de la mienne, et qui viendront sans aucune difficulté — même s’ils n’approuvent pas tout mon projet — me donner la force nécessaire pour être le prochain président.
Mais il convient d’aller chercher aussi d’autres électeurs qui ne savent plus très bien où ils en sont, tant le quinquennat qui vient de s’achever a chamboulé un certain nombre de certitudes, a créé tant de désillusions, tant de désespérance. Je pense notamment, ici même en Bretagne, à ces hommes et à ces femmes qui ne savent plus vers qui se tourner et sont allés vers les vents mauvais du vote extrême. Oui, nous pouvons les blâmer au sens où ils n’ont pas fait le choix qui correspond à ce qu’est l’histoire de notre pays, la fierté qui doit être la nôtre d’appartenir à une grande Nation. Et en même temps, nous devons les entendre, ce sont souvent des ouvriers qui ne savent plus de quoi demain va être fait, ce sont des retraités qui n’en peuvent plus, ce sont des agriculteurs qui craignent pour la survie même de leur exploitation, ce sont aussi des jeunes — oui, des jeunes — qui se disent : « Mais où est notre avenir ? ».
Alors moi, je dois parler à tous en disant aux jeunes, aux moins jeunes, à ceux qui sont les plus loin du travail, à ceux qui travaillent beaucoup et qui n’ont pas la récompense de leur effort. Je dois leur dire : « Vous êtes dans un grand pays, et nous allons nous relever tous ensemble, nous redresser ».
Nous n’avons pas besoin de nous diviser. J’entendais le candidat sortant disant qu’il était un patriote. Mais heureusement ! Il disait qu’il aimait la France. Mais c’est bien le moins quand on est président de la République ! Il n’y a pas deux France, l’une qui serait en doute sur elle-même, et l’autre qui serait en confiance par rapport à son avenir. Non, il n’y a que des Françaises et des Français à égalité de droits et de devoirs. Et moi, je ne fais pas la distinction selon les couleurs, selon les origines, selon les parcours, selon les régions, selon les situations. Nous aimons notre pays. Je l’entendais dire : « Je vais vous protéger ». Mais est-ce qu’il a protégé les Français par rapport au chômage ? Est-ce qu’il les a protégés par rapport au pouvoir d’achat, par rapport à la mondialisation libérale, par rapport à la finance ? Mais qui a-t-il protégé ? On les connaît, ce sont les privilégiés, ce sont les forces de l’argent !
Voilà pourquoi dans cette campagne, je dois parler à tous. Et j’en sais aussi beaucoup qui sont attachés à une conception élevée de la République, à l’impartialité de l’Etat qui consiste pour celui qui en est le responsable à ne pas placer ses propres amis partout, qui sont attachés aussi à l’exemplarité — c’est-à-dire que quand on est en haut, on doit montrer à ceux qui sont dans des situations plus difficiles que les sacrifices sont partagés, y compris pour les rémunérations, pour les protocoles, pour les déplacements.
Vous ne pouvez pas savoir la chance que j’ai d’être candidat. Je le plains, l’autre ! Moi je me déplace partout. Il y a quelques barrières, quelques protections, mais je peux aller vers vous — et c’est un grand bonheur ! Lui, ça paraît plus difficile. Il paraît qu’il y a des cordons de CRS. J’ai beaucoup de respect pour les CRS, ce sont des fonctionnaires qui font bien leur travail. Et moi, si je deviens le prochain président, je voudrais continuer à faire ce que je fais, aller à votre rencontre, vous parler directement, vous entendre. Parce que vous m’avez communiqué des messages sur l’emploi, sur la santé, sur l’école. Parce que vous voulez que les services publics, que ce que nous apportons de mieux à nos enfants ou aux personnes plus âgées — je pense à l’hôpital public -, oui, vous pensez vous aussi que ces équipements-là, que ces services publics sont une chance pour la République et pas une charge !
Alors, je dois m’adresser à ces électeurs qui ne sont ni de gauche ni de droite et qui se disent : « Quel sera l’intérêt du pays, entre celui qui sera encore là pour quelques jours — je les compte, lui aussi… — et celui qui peut, si vous en décidez, être le prochain président ? ». Il s’agit de parler non pas simplement de notre idéal, de nos parcours politiques ; il s’agit de parler de l’intérêt de la France. C’est ce qui va déterminer le choix de beaucoup, le destin de notre pays. Qu’est-ce que nous voulons, qu’est-ce que nous risquons ? C’est vrai que quand on change, il y a toujours un risque. Comme dit l’adage « on sait ce qu’on a et on ne sait pas ce qu’on pourrait avoir ». Mais là, on sait vraiment ce qu’on a ! Et donc le changement il doit venir, il arrive, vous l’entendez, il vient !
Treize jours avant le 6 mai. On me propose, c’était hier, trois débats. Avant le premier tour, c’était deux. Peut-être qu’après le second tour ce sera quatre… Ce sera trop tard ! Je me suis posé la question : mais pourquoi il veut autant de débats ? En 2007, quand il y avait deux candidats, lui et Ségolène Royal, il n’avait pas proposé trois débats ! Il n’y en avait eu qu’un. En 2002, hélas entre Jacques Chirac et déjà Le Pen — souvenez-vous de ce second tour terrible — il n’y avait pas eu de débat. En 1995, il y avait eu débat entre Jacques Chirac et Lionel Jospin. En 1988 un débat avait suffi, entre François Mitterrand et Jacques Chirac.Et en 1981, comme en 1974, un grand débat entre François Mitterrand et Valéry Giscard d’Estaing. A chaque fois, un grand débat qui mobilise des millions de téléspectateurs. Il aura lieu, ce débat ! Et nous le mènerons comme il convient, sur le bilan du candidat sortant, sur les projets respectifs. Le sien est bien connu, c’est le même que celui qu’il a mené depuis cinq ans et qui a échoué – en pire, même – avec la TVA en plus, avec la remise en cause de la durée légale du travail, avec l’atteinte de la protection sociale. On s’en expliquera. Il viendra me chercher sur d’autres thèmes – je les connais déjà, il a répété cela depuis tant de semaines. Il mettra en cause ma position pour réduire la part du nucléaire dans la production d’électricité. Je l’assume ! Il y aura une centrale qui fermera durant le prochain quinquennat, à Fessenheim. Lui a contesté ce choix. Il en a bien le droit. Il a même prétendu qu’il s’était rendu à Fukushima pour constater ce qu’il fallait penser de cette centrale : il n’y est jamais allé ! Il est comme ça, il s’invente même des voyages. Il parlera de l’immigration. Ma position est connue sur la régularisation des sans-papiers, au cas par cas mais dans la dignité. Il laissera penser que nous voulons tout accorder. C’est faux ! Aujourd’hui, il y a 30 000 régularisations chaque année. Il voudra réduire l’immigration légale de moitié – cette immigration légale qu’il a finalement acceptée pendant dix ans comme ministre de l’Intérieur puis comme président de la République. Il dira que nous voulons mettre l’économie par-dessus tête. Mais c’est déjà fait ! Il dira que nous avons l’intention de vider les caisses. Mais de quelles caisses parle-t-il ? Il n’y a plus rien dans la caisse ! Il nous dira que nous allons mettre en cause la croissance – elle n’y est plus ! –, le chômage – il a augmenté ! N’ayez peur de rien ! Ne craignez rien ! Le seul risque que le pays peut courir, c’est de le garder !
Et voilà qu’il en arrive à la dernière peur : « la spéculation arrive, les marchés sont en train de s’inquiéter ». Ce matin, c’est vrai, la bourse de Paris a perdu quelques points, inquiète non pas de notre résultat mais, hélas, de la montée du Front national. Parce que ce n'est pas bon signe pour un pays que d’avoir cette présence d’une extrême-droite. Ce n’est pas, d’ailleurs, propre à la France. C’est dans toute l’Europe que le populisme commence à gagner, ce qui m’amène à faire de l’élection présidentielle du 6 mai non pas simplement une élection nationale, mais une élection européenne. Tous les Européens nous regardent aujourd’hui. Beaucoup m’envoient des messages. Les progressistes, directement. Même les autres qui ne le sont pas et qui sont plutôt conservateurs nous attendent. Ils se disent : « Mais si la France réoriente la construction européenne, si elle remet la croissance, l’activité économique, le développement durable, les grandes infrastructures écologiques et environnementales, alors l’Europe se redressera et c’en sera fini de cette austérité que l’on impose partout et qui finit par désespérer les peuples et les conduire à voter pour l’extrême-droite ». Quand je vois le candidat sortant s’en prendre à l’Europe – parce qu’il s’en prend, en plus, à l’Europe ! – en laissant penser qu’il faut fermer les frontières, alors que c’est cette Europe-là qui nous permet de maîtriser et de contrôler l’immigration à certaines conditions, quand je l’entends dire qu’il faudrait mettre du protectionnisme alors qu’il a été le candidat du libre-échange, de la circulation sans limite des marchandises et même des produits financiers, alors oui, nous avons là un enjeu européen très important. Et je parle ici en Bretagne – et Jean-Yves pourrait le confirmer –, une région qui a toujours fait confiance à l’Europe et qui veut une Europe de progrès, de solidarité, une Europe sociale, une Europe économique, une Europe écologique ! Donc nous avons là un enjeu très important à relever ensemble.
Voilà, mes chers amis, l’ampleur de ce que nous sommes en train de bâtir ensemble : une victoire. Une victoire qui veut rassembler et non pas diviser. Je veillerai tout au long de ces treize jours qui nous séparent du 6 mai à mobiliser les Français autour d’une grande cause, une cause qui nous dépasse tous, qui est l’avenir de notre pays, son redressement dans la justice et aussi la réussite de la jeunesse. Je veux que la France donne toutes ses chances, toutes les conditions pour que la génération qui vient vive mieux que nous !
Il y aura un élan. Nous n’allons pas pratiquer l’ouverture, vous avez vu ce que c’est devenu. Ils sont même revenus – enfin, pas tous, on en a laissé qu’on ne voulait pas. Mais nous ne pratiquerons pas ainsi. Nous n’aurons pas besoin d’aller chercher de l’autre côté. Nous avons suffisamment de talents, et notamment ici en Bretagne, pour constituer des gouvernements. Mais en même temps, nous n’avons pas besoin de maudire celles et ceux qui n’auront pas voté pour nous. Ils seront les bienvenus, parce que nous avons besoin de tous. Et celui qui doit être le prochain président de la République doit être le président de tous les Français et pas seulement d’une partie d’entre eux. Il dit souvent : « François Hollande ne veut pas être vraiment le chef ». Mais si, si ! Il a mal compris. Le chef de l’Etat, oui ! Mais pas le chef du gouvernement, le chef de la majorité, le chef du parti – cela, c’était son temps. Et il va s’achever !
Le prochain président devra emmener le pays. Bien sûr, fixer la ligne d’horizon, donner sa vision, mobiliser le pays. Et en même temps, respecter les autres pouvoirs : le pouvoir des régions, des collectivités locales, des partenaires sociaux, des entreprises, des syndicats, parce que nous en avons besoin, nous avons besoin de négociations. Il faut respecter les grandes organisations, les organisations non gouvernementales, tous ceux qui font bouger le pays. Nous aurons besoin de tous les concours pour réussir. Parce que ce ne sera pas facile, après.
J’en entends beaucoup qui me disent, dans mes déambulations, au-delà des encouragements, des appuis – on me dit toujours la même chose, même encore aujourd’hui –, on me dit : « Courage ! Courage ! ». Je n’en manque pas. On me dit : « Tenez bon ! », parce que vous vous inquiétez, vous vous dites « l’autre est prêt à tout ». C’est possible. Vous me dites : « Il faut aller jusqu’au bout ! ». Mais on va y aller jusqu’au bout ! On va y aller – on y est presque – jusqu’au bout ! Et puis d’autres encore, et ils ont raison, « Ne nous décevez pas ». Parce qu’il ne faut rien promettre qu’on ne soit capable de tenir. Parce que nous devons réussir après. Parce que moi je ne veux pas, si je suis votre prochain président, être dans la situation de celui qui va bientôt sortir et dire « pardon, je n’ai pas fait comme il convenait ». Il est toujours en train de dire : « Ah, si j’avais commencé différemment… ». Possible qu’il aurait fait mieux – et encore, ce n’est pas sûr. Mais on sait comment cela va finir, parce que nous allons en décider ainsi, nous peuple français. Moi je veux, si je suis votre prochain président, pouvoir dans cinq ans vous dire « voilà, je vous avais promis que la jeunesse serait au cœur de mes priorités, elle l’a été. Je vous avais dit qu’aucune décision ne serait prise si elle n’est pas juste, eh bien aucune ne l’aura été. Je vous avais dit qu’on ferait la réforme fiscale, la réforme territoriale, la réforme bancaire, la réforme institutionnelle ». Nous ferons tout cela. Et je pourrai vous en rendre compte tous les six mois, parce que je viendrai devant le pays, devant les journalistes pour lesquels j’ai grand respect, rendre compte de ce que j’aurai engagé pour le pays. Et le gouvernement le fera aussi devant le Parlement. Voilà le sens de ce que je veux faire avec vous.
Vous êtes venus nombreux, dans des conditions qui n’étaient pas faciles. Nous avons vaincu toutes les intempéries possibles, alors rien ne nous arrêtera maintenant ! En venant en Bretagne, je voulais prendre le bon air, respirer une bonne fois, avoir le souffle nécessaire. Merci, merci à tous de m’avoir permis de prononcer mes premiers mots après le résultat de dimanche. Eh bien je souhaite que vous soyez encore plus nombreux le 6 mai, ici même sur cette place. Bernard me représentera. Je souhaite qu’il y ait une grande fête, que nous puissions nous dire « voilà, nous avons bien travaillé pour le pays, nous sommes heureux en ce jour parce qu’il y a un nouveau temps, une nouvelle espérance, un nouveau président et que nous avons maintenant à redresser le pays dans la justice ».
Merci de votre confiance, merci de votre soutien ! Allez sereinement, tranquillement, fermement vers la victoire !
Rédigé à 21:24 dans Actualités de la section, Election présidentielle 2012, les discours de François Hollande | Lien permanent | Commentaires (0)
voici les résultats du 1er tour de l'élection présidentielle à Courbevoie.
Pour faire une procuration pour le second tour des présidentielles (6 mai), voire pour les élections législatives (10 et 17 juin), cliquez ici.
Rédigé à 00:03 dans Election présidentielle 2012 | Lien permanent | Commentaires (0)
Depuis 2007, les quartiers populaires ont été abandonnés par le candidat sortant.
François Hollande les place au coeur de son projet de justice et de rassemblement.
Vis-à-vis des quartiers populaires, M. Sarkozy c’est :
Rédigé à 19:44 dans Actualités de la section, Election présidentielle 2012 | Lien permanent | Commentaires (0)
Notre système de santé mis à mal : des réformes successives de la droite guidées par la seule logique comptable :
Le système public de santé français qui a toujours suscité l’admiration et la convoitise des citoyens des pays étrangers est aujourd’hui malade.
Ce sont les personnes les plus modestes qui en souffrent le plus : sans mutuelle, sans avance de frais (tel que pratiquée dans les hôpitaux publics), nombreux reportent ou renoncent à des soins de première nécessité.
Depuis cinq ans, les réformes successives menées par la droite (Hôpital 2007, réforme degouvernance, loi « HPST » Hôpital, Patients, Santé, Territoires) implémentent une approche financière du soin. Elles instaurent des méthodes empruntées au secteur privé : efficience,management et rentabilité.
Franchises médicales, déremboursement, inégale répartition des médecins sur le territoire, dépassements d’honoraires sont autant de freins qui remettent en cause l’accès aux soins pour tous.
La casse du service public dans les Hauts-de-Seine :
Dans les Hauts de Seine, cette politique de réduction des coûts s’est traduite par le projet del’AP-HP de regrouper ses 37 hôpitaux en 12 groupes hospitaliers non pas dans une logique de territoire de santé comme ce fut présenté, mais bien dans une logique purement financière.
Dans le sud du département
L’hôpital public du sud du département, Antoine-Béclère, risque de se voir amputé d’une grande partie de ses activités de pneumologie et de cardiologie, de gynécologie-obstétrique au profit d’un autre établissement éloigné du bassin de vie : l’hôpital Bicêtre. L’hôpital Privé d’Antony s’est déjà positionné pour assurer les permanences d’urgences de nuit.
Dans le centre du département
À Boulogne-Billancourt, à l’hôpital Amboise Paré, après la fermeture des services de réanimation et de chirurgie,il est prévu de déplacer le service de chirurgie digestive et de cancérologie vers l’hôpital Georges Pompidou.
Dans le nord du département
On observe la même logique de restriction avec les hôpitaux Louis-Mourier à Colombes et Max-Fourestier à Nanterre.Ce dernier perdrait la réanimation et les urgences de nuit, transférées à Colombes.À Clichy, c’est l’hôpital Beaujon qui doi têtre intégré dans le groupe hospitalier« Beaujon, Bichat, Bretonneau, Louis-Mourier ». La conséquence de cette mutualisation a été la fermeture des urgences de l’hôpital Beaujon, le transfert du service psychiatrique, alors même que cet hôpital répond aux besoins des populations de Clichy, Asnières, Levallois, Gennevilliers, Bois-Colombes et Villeneuve-la-Garenne (soit plus de 500 000 habitants et salariés).
Bilan : ces restructurations rendent l’accessibilité des soins de plus en plus difficile pour une part importante de la population de notre département.
Les principales propositions de François Hollande en matière de santé : « Mieux prévenir, mieux guérir, mieux garantir » :
Une philosophie :
Le Parti socialiste est très attaché au système de santé publique, principe fondateur de notre société. Il correspond à ce qu’a inscrit le Conseil National de la Résistance dans son programme (1944) de par la création de la Sécurité sociale.
Comme l’a dit François Hollande « La santé est notre bien le plus précieux mais aussi le plus fragile. » Notre système de santé publique est « l’un des piliers de notre cohésion sociale et de notre pacte républicain ».
C’est en cela que la politique publique de santé que souhaitent mener les socialistes (accès à des soins de qualité pour tous) s’inscrit donc dans son projet de société : justice et progrès social.
PROPOSITIONS:
Rédigé à 19:27 dans Actualités de la section, Election présidentielle 2012 | Lien permanent | Commentaires (0)
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