Mes chers amis, je vous remercie d’être venus nombreux, très nombreux. Partout où je vais, partout je rencontre les mêmes foules de jeunes — et je les salue -, de moins jeunes — et j’en suis -, chaque fois pour nous encourager, chaque fois pour nous porter, chaque fois pour nous permettre de représenter l’espoir. Parce que les Français attendent beaucoup de nous. Parce que les Français veulent le changement et parce que vous, vous êtes la première avant-garde, celle qui annonce le premier tour, celle qui va permettre d’avoir, déjà, la première vague, et qui va ensuite la renouveler pour le second retour et permettra la victoire. Merci, merci à tous.
A chaque fois que je passe parmi vous, il y en a toujours qui me disent : courage ! Courage, comme si j’en manquais ! Il y en a d’autres que me disent : tenez bon ! C’est bien mon intention ! D’autres qui voudraient me protéger. Mais me protéger de quoi, de qui ? Je ne suis pas entouré de forces de protection ici. Je n’ai pas besoin d’une sécurité renforcée, je ne risque rien ! Je peux me promener dans la rue sans encombre ! Je peux me déplacer sans crainte et sans risque. Et même quand je trouve — cela peut arriver — un de mes concitoyens qui ne partage pas mes idées, j’essaie de le convaincre. Et même s’il a une pancarte qui ne m’est pas forcément destinée, je me dis que c’est vers lui que je dois me tourner. Parce que si je veux, demain, être le président de tous, aucun de mes compatriotes ne doit être rejeté, renvoyé, exclu, écarté. Moi, j’aime la France dans toute sa diversité !
Ce n’est pas la première fois que je viens depuis le début de l’année ici, en Lorraine. J’y ai même installé mes quartiers. J’étais à Metz il y a peu, puis je suis allé à Gandrange. Vous allez me dire : mais pourquoi Gandrange ? Non, vous savez pourquoi ! Je suis allé à Thionville, je suis allé à Florange, je suis allé à Saint-Dié, et aujourd’hui je suis à Nancy. Mais je n’ai pas fini, vous me reverrez, je ne suis pas encore allé dans la Meuse ! Et puis, je veux aller à Longwy pour revoir Christian. Bref, la campagne est longue, et je serai autant que nécessaire ici, parmi vous, avec vous, pour vous venir en soutien chaque fois qu’il y a un risque pour l’emploi, chaque fois qu’il y a un doute pour un service public, chaque fois qu’il y a, aussi, une volonté de montrer l’excellence, ce que vous m’avez permis de faire. Parce qu’ici en Lorraine, et je parle devant le Président de la Région Jean-Pierre Masseret, vous êtes une grande région, une région industrielle, une région universitaire, une région agricole aussi. Vous êtes la vitrine de ce que l’on peut faire de mieux, et en même temps vous souffrez, comme toutes les régions de France, à la fois de la désindustrialisation et des délocalisations dont vous a parlé Arnaud Montebourg. Vous souffrez aussi des attaques contre le service public et contre l’école de la République. Je veux ici dire à tous les enseignants qu’ils doivent avoir confiance. Parce que nous arrivons, nous y sommes presque ! Je veux dire aussi à tous ceux qui se dévouent pour notre santé, agents hospitaliers, médecins, infirmières, aides soignantes, tous ceux qui se dévouent pour la plus belle cause qui soit, qui nous permettent de finir notre vie dans de meilleures conditions : nous sommes là avec vous ! Parce que cette élection présidentielle est pour vous. Elle est pour vous permettre de croire de nouveau qu’il est possible d’agir, en solidarité, avec la justice et aussi avec une haute exigence de ce que doit être le redressement du pays.
Merci de m’avoir une nouvelle fois invité ici en Lorraine ! Je viens devant vous, à moins de 50 jours du premier tour. Je compte chaque jour, parce que chaque jour nous rapproche du moment décisif. Cela en inquiète certains qui se disent : un jour de moins. Nous, cela nous rassure. Et je veux vous faire une confidence — ne la répétez pas : même si nous avions encore plein de jours devant nous, nous aurions plein de confiance. Ce n’est pas le temps qui fera l’affaire pour le candidat sortant. C’est trop tard ! D’une certaine façon, pendant cinq ans, il a eu toute l’occasion de faire campagne ! Ce n’est pas maintenant qu’il convaincra les Français. Parce qu’un président sortant est jugé sur son bilan.
Mais nous, nous nous avons le devoir de convaincre – pas simplement de rejeter ce qui s’est produit depuis cinq ans, pas simplement d’écarter le candidat sortant, non ! Nous avons le devoir de convaincre les Français que nous représentons le changement – le changement possible, le changement crédible, le changement d’avenir, le changement de destin. Voilà ce que j’ai à faire : convaincre le plus grand nombre de venir voter pour leur avenir et pour un destin différent du pays !
C’est un moment important, l’élection présidentielle. C’est le moment où deux conceptions de la politique s’affrontent. C’est un moment où deux philosophies se font concurrence. C’est un moment où des personnalités se présentent pour incarner la France. C’est un moment important, l’élection présidentielle : nous ne devons pas gâcher ce rendez-vous avec le pays. Beaucoup de nos concitoyens attendent et espèrent ce rendez-vous, veulent que nous soyons à la hauteur de l’espérance, au niveau que requiert l’élection présidentielle ! Beaucoup de nos concitoyens veulent savoir nos réponses sur le chômage, le pouvoir d’achat, les services publics, le logement – bref, ce qui fait leur vie quotidienne. Notre responsabilité, la mienne, c’est d’être à la hauteur de ce grand rendez-vous ! D’être capable de me situer, déjà, au-delà même de l’élection présidentielle.
Et c’est la raison pour laquelle je ne me laisserai pas entraîner par les polémiques – il y a des spécialistes ! –, par les surenchères. Je ne me laisserai pas non plus détourner de la voie que j’ai fixée et tracée, de l’objectif que j’ai donné : celui de la victoire. Celui du changement. Je ne me laisserai pas non plus entraîner par les outrances, les polémiques. Je vois bien, d’ailleurs, l’intérêt de ceux qui les organisent ou qui les multiplient. Ils ont peur du verdict du peuple français. Ils craignent sa participation au scrutin. Ils espèrent que l’abstention rendra la sanction moins lourde. Eh bien, non, nous nous voulons que les Français participent massivement au scrutin, viennent voter, disent leur mot, choisissent leur destin !
Une confrontation présidentielle, c’est bien sûr un choix de personne, savoir lequel, laquelle d’entre les candidats et candidates peut devenir ou rester président de la République. Le chef de l’Etat exerce une fonction éminente. Et c’est très important pour les Français de savoir s’il a le caractère, ou les qualités, ou les capacités pour être le prochain président. Et je ne crains rien, de ce point de vue, dans la comparaison !
Il m’est dit, toujours avec beaucoup d’affection – parce qu’ils me font tellement de compliments, de l’autre côté ! – il m’est dit que je n’aurais jamais été ministre. C’est vrai. Mais il vaut mieux ne pas l’avoir été que d’avoir, hélas, exercé cette fonction depuis 10 ans ! Et pour autant, je voudrais rassurer mes concitoyens : j’ai été plus de 10 ans Premier Secrétaire du Parti socialiste, une grande formation politique. J’ai été associé, grâce à Lionel Jospin, cinq ans à la direction du pays pour mener des réformes importantes qui sont restées encore et qui resteront, non seulement dans les mémoires, mais dans la vie quotidienne des Français — que ce soit, et je les revendique, les 35 heures, l’allocation personnalisée à l’autonomie, la couverture maladie universelle, les emplois jeunes. Oui, j’ai été premier secrétaire pendant cette période-là. J’ai ensuite été premier secrétaire pendant une autre période, celle de l’opposition – et, je vais vous donner un conseil, mieux vaut ne pas y rester trop longtemps ! Et donc, je suis prêt à l’exercice des responsabilités.
Voilà un an que j’ai déclaré ma candidature, dans le cadre des primaires citoyennes d’abord, devant les Français. Un an que je rencontre autant mes concitoyens que les problèmes qu’ils peuvent vivre. Je connais bien la France ! J’en suis l’élu depuis 25 ans. J’essaie de faire en sorte de bien comprendre la diversité et, en même temps, l’unité du peuple français. J’essaie de saisir à la fois nos faiblesses – pour les comprendre, les surmonter – mais aussi nos atouts et nos forces.
Je me suis préparé à être le prochain président. Et ce qui donne de la force, du caractère, de la capacité, de la compétence, je vais vous le dire : c’est votre soutien ! C’est votre engagement ! C’est votre participation ! C’est vous qui allez choisir.
Il y en a aussi, toujours pour me tresser des louanges, qui me disent que je n’aurais pas d’expérience internationale. Là encore, dix ans Premier secrétaire, j’ai été associé à tous les grands sommets des chefs de parti, et lorsque nous étions au gouvernement de chefs d’Etat et de gouvernement. Mais, ce qui comptera pour choisir celui qui va diriger la France, c’est le vote des Français. Je ne sais pas si l’information est juste — et qu’importe, au bout du compte — que les dirigeants conservateurs ne verraient pas mon élection de la meilleure des façons. Je les comprends — ils sont conservateurs, je suis socialiste ! Mais ne les blâmez pas, c’est bien leur droit de venir en soutien d’un candidat conservateur en France. Il y a comme une solidarité entre les conservateurs. Et puis, ils ont bien remarqué que le candidat conservateur ici était en difficulté ! Alors, ils se sont mobilisés pour le soutenir. Je ne sais pas si lui-même en était forcément convaincu, que ce soutien lui serait bénéfique. Mais c’est ainsi ! Je les laisse faire comme ils l’entendent, y compris s’ils veulent venir en France faire campagne. Je les accueillerai — enfin, je les laisserai faire parce qu’ensuite, j’aurai à travailler avec ces dirigeants. Même si je souhaite que les progressistes soient plus nombreux au sein du Conseil européen, qu’il y ait davantage de chefs de gouvernement et de chefs d’Etat de Gauche. Mais ça prendra du temps ! D’ici là, rien ne pourra peser sur la décision du peuple français. Ce sont les électeurs de France qui vont décider de leur avenir, et personne d’autre à leur place.
Chers amis, moi, je n’ai pas besoin de chercher un modèle à l’extérieur. J’ai bien conscience que nos amis allemands, sur un certain nombre de réformes, ont montré la voie. Je suis bien conscient de leur performance. Mais en même temps, je regarde ce qui est la nature, l’histoire, la caractéristique de notre peuple, de notre pays. C’est ici que nous allons trouver, ensemble, les voies du redressement. C’est ensemble que nous allons, avec les valeurs qui sont les nôtres, avec le modèle social qui est le nôtre, avec les atouts de la France, c’est ensemble que nous allons chercher les voies du redressement du pays sans avoir besoin de copier quoi que ce soit ou d’imiter qui que ce soit. Il n’y a pas de modèle autre que celui que nous définirons ensemble lors de l’élection présidentielle. Et ce que je peux vous dire, me déplaçant partout en Europe, c’est que beaucoup de pays — je ne dis pas de gouvernements mais de pays — nous attendent, espèrent en nous et se disent que les Français, s’ils choisissent le changement, vont pouvoir non seulement décider de leur destin ici dans notre pays, mais décider aussi de l’orientation de l’Europe. Rendez-vous compte de votre responsabilité et de la mienne ! Nous ne sommes pas n’importe quelle Nation, nous ne sommes pas n’importe quel pays, nous sommes la France, nous sommes la France en Europe, et c’est nous, avec d’autres, sans arrogance, sans prétention, qui allons chercher l’orientation nouvelle de l’Europe.
Je veux devant vous rappeler quel est le sens du projet que je porte. Ce projet, je l’ai présenté il y a déjà plusieurs semaines, voire plusieurs mois. C’était lors du rassemblement du Bourget. Vous êtes presque aussi nombreux ! Soixante propositions. J’ai tout dit aux Français, je continue à leur répéter. Je leur ai présenté la cohérence de mon orientation, la constance de mon engagement. J’ai même précisé le financement de mes propositions. Je suis le seul à l’avoir fait ! Je ne blâme pas les autres, chacun mène sa campagne comme il l’entend. Et comme je l’ai dit, le candidat sortant n’a pas besoin de présenter un projet : nous le connaissons, son projet, c’est son bilan ! Et il est lourd ! Mais moi, j’ai voulu que les Français soient éclairés, d’abord sur l’enjeu du redressement. Eclairés, et écoutés si c’est possible.
Je veux m’adresser aux Français pour leur dire : oui, nous allons redresser notre pays. Il en a besoin. Redresser son économie, redresser son industrie, redresser son agriculture, redresser ses finances publiques, redresser aussi son moral qui a été affecté, qui a été abîmé par cinq ans d’injustice, cinq ans d’incohérence, cinq ans d’inconstance. Mais si nous voulons redresser la France, réduire le chômage, améliorer notre production, permettre la distribution du pouvoir d’achat, conforter nos services publics, il faudra faire des efforts. Et je n’en dissimulerai aucun : efforts pour travailler davantage, efforts pour participer davantage au financement des dépenses de solidarité. Oui, il faudra qu’il y ait des efforts, mais ces efforts seront justes, seront répartis différemment d’aujourd’hui, appelleront les contributions de ceux qui ont le plus. Parce qu’il ne peut pas y avoir de rassemblement s’il n’y a pas de justice. Justice fiscale, et c’est la raison pour laquelle j’ai proposé une grande réforme fiscale qui fasse que les revenus du travail et les revenus du capital soient fiscalisés au même barème, avec les mêmes taux, dans les mêmes conditions. Faire en sorte qu’il n’y ait plus ces niches fiscales qui permettent aux plus hauts revenus d’être dispensés de l’effort. Faire aussi en sorte qu’il y ait un rapprochement entre l’impôt sur le revenu et la contribution sociale généralisée. Faire la réforme fiscale, aussi, pour les collectivités locales. Faire la réforme fiscale pour les entreprises, parce qu’il n’est pas normal que les plus petites paient le même taux d’impôt sur les sociétés que les plus grandes, voire davantage.
J’ai ajouté, c’est vrai une proposition récemment. Elle ne m’est pas venue spontanément à l’esprit, mais parce que j’ai constaté que dans cette période de difficulté, de crise, de souffrance même pour un grand nombre de nos concitoyens, certains hauts dirigeants, patrons de grandes entreprises qui ont sans doute toutes les qualités pour les diriger, se sont octroyé 34 % d’augmentation dans l’année 2010 avec des rémunérations moyennes de 2 millions d’euros, 200 Smic par an ! J’ai dit, à ce moment-là, que face à ces rémunérations à tous égards excessives pour ne pas dire indécentes, il était logique de prévoir un taux marginal d’imposition : au-delà de 1 million d’euros, 100 Smic, 75 % seraient effectivement prélevés. Très peu de personnes seraient concernées, c’est vrai, à peine 3 000. J’ai même dit qu’elles avaient une seule façon de ne pas payer cet impôt, ce serait de limiter leur rémunération à ce niveau, 1 million d’euros. On doit pouvoir arriver à vivre ! Il faut montrer l’exemple quand on est au plus haut de l’échelle sociale, surtout quand on demande à ceux qui sont au plus bas de faire un effort, de calmer leurs exigences, et quand on ne remonte pas non plus le niveau du Smic.
J’ai parlé de patriotisme, parce qu’il s’agit bien de cela. On demande à nos soldats d’être présents sur un certain nombre d’opérations extérieures. Et ces hommes font preuve de grand patriotisme, parfois au péril de leur vie. Patriotisme parce qu’il y a aussi des chercheurs qui se dévouent chaque jour pour trouver des molécules, pour trouver tout ce qui va nous permettre de mieux vivre plus longtemps. Voilà un bel exemple de patriotisme ! Je pense aussi à ces professions de santé qui se dévouent pour le bien commun. Voilà du patriotisme ! Le patriotisme, il est aussi de la part des entrepreneurs, des créateurs d’entreprise qui font des paris risqués, quelquefois au détriment de leur patrimoine personnel, tout cela pour exporter, tout cela pour embaucher. Merci à ces chefs d’entreprises là ! Le patriotisme, c’est aussi celui des enseignants qui vont exercer leur métier dans des établissements difficiles et qui essaient de chercher dans chaque jeune ce qu’il a de meilleur en lui pour lui permettre de réussir et de s’élever. Parce que c’est ça, la mission de la République ! Patriotisme aussi des fonctionnaires qui servent l’intérêt général. Chacun fait œuvre de patriotisme. Et il ne faudrait pas qu’au plus haut niveau, il y ait aussi cette conception de l’exemple ? Est-ce que ce n’est pas le plus beau modèle que l’on puisse donner, lorsqu’on est au sommet, que de dire : pour un temps, j’accepte moi aussi de faire l’effort et de tout donner à la cause qui est la mienne, la cause de l’entreprise, la cause du redressement ? Mais j’entends aussi ce qui m’est dit des fonctions les plus éminentes de l’Etat. Oui, le prochain président de la République devra aussi montrer l’exemple, y compris sur sa propre rémunération, y compris sur sa protection !
La campagne présidentielle, je vous l’ai dit, est un moment de vérité. Chacun peut regarder les solutions qui sont proposées, les arguments qui sont échangés, les propositions qui sont faites. Je revendique toutes celles que j’ai livrées devant notre pays. En matière d’emploi, avec ce contrat de génération, cette belle idée — parce que c’est la seule qui vaille — de permettre que les plus jeunes puissent entrer enfin dans l’entreprise avec un contrat à durée indéterminée et que les plus anciens, ceux qu’on appelle les seniors, qui souffrent eux aussi d’une pression pour quitter l’entreprise alors qu’ils n’ont pas encore toutes les annuités, puissent aller jusqu’à leur retraite. Ce contrat de génération permettra de garder le senior et d’embaucher un jeune avec un contrat à durée indéterminée, sans que l’employeur n’ait à payer de cotisation sociale sur ces deux emplois. Réconciliation des âges, transfert des expériences : voilà le contrat que j’ai proposé.
J’ai dit aussi, et notamment pour nos quartiers les plus en difficulté, pour les jeunes qui sont les plus loin de l’emploi, que nous remettrons 150 000 emplois d’avenir — ce qu’on appelait les emplois jeunes — dans ces quartiers-là, pour ces jeunes-là.
Et puis, il y a ce que l’on doit faire pour améliorer les conditions d’études de ceux et celles qui veulent, à travers la réussite universitaire, s’élever, réussir pour eux-mêmes et pour le pays. C’est pourquoi j’ai annoncé, dans le cadre de la réforme universitaire, que les étudiants de milieu modeste pourraient avoir une allocation d’études sous conditions de ressources pour leur permettre de faire ce parcours d’autonomie.
Sur le pouvoir d’achat, je n’ai pas eu besoin d’inventer une mesure, qui d’ailleurs n’a été comprise par personne, supprimer la prime pour l’emploi pour avoir une baisse de cotisations sociales — sans qu’on soit sûrs à l’arrivée que les bénéficiaires tireraient quoi que ce soit de cette opération de passe-passe ! Ce que je veux, c’est qu’il puisse y avoir dès la rentrée une augmentation de l’allocation de rentrée scolaire de 25 %. Ce que je veux, c’est mettre en place un forfait de base pour les consommations d’électricité, d’eau, de gaz qui soient susceptibles d’être maîtrisées, contrôlées. Ce que je veux, c’est aussi que l’Etat ne gagne pas un seul euro, pas un seul centime d’euro, sur l’essence à travers la hausse du prix du pétrole. Pourquoi l’Etat viendrait ajouter encore une taxation supplémentaire ?
J’ai dit aussi, sur la question du pouvoir d’achat que je réunirais au lendemain de l’élection présidentielle une conférence avec les partenaires sociaux où nous examinerons ce que nous pourrons faire compte tenu de la situation économique. Nous fixerons l’agenda de nos réformes et nous ferons en sorte de prévoir pour le Smic une autre indexation que celle qui existe aujourd’hui. Nous garderons bien sûr l’indexation sur les prix, mais nous y ajouterons l’indexation sur la croissance.
J’ai dit aussi, sur la question du pouvoir d’achat, que je réunirai au lendemain de l’élection présidentielle une conférence avec les partenaires sociaux, où nous examinerons ce que nous pourrons faire compte tenu de la situation économique. Nous fixerons l’agenda de nos réformes et nous ferons en sorte de prévoir, pour le Smic, une autre indexation que celle qui existe aujourd’hui. Nous garderons, bien sûr, l’indexation sur les prix. Mais nous y ajouterons l’indexation sur la croissance : chaque fois que la croissance économique sera plus haute, eh bien le Smic sera relevé de moitié. Parce que c’est la justice ! Parce que chacun doit être associé aux progrès du pays.
J’ai dit aussi, sur la justice sociale, que j’avais refusé la réforme des retraites telle qu’elle avait été présentée. Je n’ai pas pour autant dissimulé le fait que nous aurions à faire une nouvelle réforme des retraites, pour assurer sa pérennité. Mais en même temps, je considère que ceux qui ont commencé tôt à travailler et qui ont leurs 41 années de cotisations doivent pouvoir partir à 60 ans. C’est la justice !
Mais pour réussir, il nous faut produire. Ce sera long, pour redresser la croissance. Et donc il faudra s’y préparer dès le lendemain de l’élection. Nous mettrons en place la banque publique d’investissement qui permettra d’accompagner les PME vers l’investissement, l’exportation et le développement. Nous créerons un livret d’épargne industrie pour que l’épargne soit affectée, notamment aux plus petites entreprises. Nous ferons en sorte que les PME puissent accéder davantage à la commande publique. Nous permettrons aussi, par une fiscalité différenciée, que les PME soient renforcées, qu’elles puissent accéder aussi au crédit d’impôt recherche. Bref, nous devons produire ! Produire davantage. Par une politique industrielle qui fixera les filières. Par une mobilisation de tous les acteurs économiques : publics d’abord – Etat, collectivités locales, régions –, mais aussi privés. Nous avons besoin de rassembler tous les acteurs, tous ceux qui veulent participer à l’effort. Les entreprises, les partenaires sociaux : tous seront associés. Voilà : nous devons produire, si nous voulons redistribuer.
Je pense aussi qu’il n’y aura pas de plus grand enjeu, plus beau pour notre pays, que de se rassembler autour de sa jeunesse. C’est le cœur de la campagne présidentielle que je développe devant vous.
La jeunesse, cela veut dire commencer dès les premiers âges de la vie, avec un service public de la petite enfance que nous mettrons en place avec les collectivités locales. La jeunesse, cela veut dire faire le pari éducatif, c’est-à-dire avoir une grande ambition pour l’école de la République ! J’ai annoncé 60 000 postes pour les cinq ans qui viennent : 12 000 par an. Non pas pour faire plaisir à une catégorie, mais parce que c’est la seule solution si nous voulons réussir les réformes indispensables : le travail en équipe, l’accompagnement scolaire, la lutte contre l’échec scolaire. Comment pourrais-je accepter, comment pourriez-vous admettre que 150 000 jeunes sortent du système scolaire sans aucune qualification, aucune formation ? Nous mettrons ces postes-là dans les établissements qui en ont le plus besoin.
Nous rétablirons la formation initiale des enseignants sans laquelle il ne peut pas y avoir de métier possible.
Nous changerons les rythmes scolaires.
Nous permettrons un pré-recrutement pour qu’il y ait davantage de candidats aux concours.
Voilà ce que nous avons à faire ! Et après : l’université, la formation professionnelle. Et je n’oublie pas les jeunes qui sont perdus. Ceux qui ont décroché. Ceux qui ont été abandonnés ou qui se sont mis en rupture. Nous ne devons laisser aucun enfant de la République sans espoir, sans solution, sans situation. Aucun jeune de 16 à 18 ans, si nous sommes demain aux responsabilités, ne sera livré à lui-même ou à sa famille. Nous trouverons une solution, soit par l’emploi, l’apprentissage, l’éducation, soit par le service civique !
Oui, nous devons nous rassembler !
Nous rassembler autour de cette belle cause : la jeunesse. L’avenir de la génération qui arrive, qui demande quelle place nous lui faisons. Parce que c’est notre responsabilité. C’est la mienne ! Moi, je veux être jugé sur deux engagements. Je veux qu’au terme du quinquennat, s’il m’est donné, les Français puissent se dire : est-ce que pendant cinq ans la société française est devenue plus juste ? Alors, il aura réussi. Et est-ce qu’il aura permis que les jeunes vivent mieux en 2017 qu’en 2012 ? Eh bien là, j’en prends devant vous l’engagement – j’ose le dire, même, le serment : oui, les jeunes devront vivre mieux dans cinq ans qu’aujourd’hui !
Je ne peux pas admettre qu’un jeune sur quatre de moins de 25 ans soit au chômage ! Je ne peux pas accepter qu’un jeune sur cinq vive dans la pauvreté ! Je ne peux pas imaginer que nous puissions laisser sans perspective notamment des diplômés qui ont fait l’effort de se former, qui ne trouvent pas d’emploi et qui se disent que la société n’a pas été au rendez-vous de la promesse qui leur avait été faite ! D’où ma proposition de contrat de génération.
Mais il faut aussi remettre l’Europe en marche. Ce sera la responsabilité du prochain président. Cette Europe que nous aimons. Cette Europe dont nous sommes les héritiers. Cette Europe que les plus anciens avant nous, après la Seconde Guerre mondiale, ont été capables de former, de fonder. Cette Europe qui a été prête à réunifier ceux qui, hier, étaient sous la dictature soviétique et qui sont devenus des Européens. Cette Europe qui a été capable de faire une monnaie unique et un grand marché. Et cette Europe qui ne serait pas capable aujourd’hui de résister à la spéculation ? Cette Europe qui céderait à la finance ? Cette Europe qui ne serait pas capable de donner une solidarité aux pays qui sont les plus vulnérables ? Eh bien non ! Cette Europe-là doit être changée aussi.
Et c’est là le grand enjeu. J’avais dit, au Bourget : mon adversaire c’est la finance. Non pas la finance qui permet de donner à l’économie dont elle a besoin. Non pas la finance capable de prendre des risques. Mais je parle de la finance qui spécule, de la finance qui se sert de l’économie, de la finance qui amène beaucoup de nos concitoyens à payer des frais bancaires – parce qu’eux n’ont pas le droit à un découvert. Cette finance qui met les Etats en péril sur leur dette souveraine. Eh bien, cette finance-là devra être maîtrisée ! Nous le ferons, ici, en France, à travers une réforme bancaire qui séparera les activités de dépôt et de crédit des banques des activités spéculatives. Nous le ferons en écartant les produits financiers qui ne sont pas liés à l’économie réelle. Nous le ferons en faisant en sorte que les banques installées en France ne puissent pas avoir de relations avec les paradis fiscaux. Nous le ferons aussi en mettant en œuvre une taxation, avec les pays européens qui le voudront – mais une vraie taxation sur les transactions financières.
Et puis nous le ferons aussi à l’échelle de l’Europe. Nous avons besoin de l’Europe. Et l’Europe a besoin de la France. C’est là, le rendez-vous ! J’ai demandé que le traité qui vient d’être signé soit renégocié pour être complété, pour être modifié, pour être amélioré. Bien sûr qu’il faut des disciplines. Je les accepte. Bien sûr qu’il convient d’avoir des sanctions lorsque les règles ne sont pas respectées. Mais j’ai dit aussi, et je le réaffirme : il nous faut mettre un volet de croissance ! Il nous faut avoir des projets communs. Il nous faut développer une industrie à l’échelle de l’Europe. Il nous faut préparer la transition énergétique, écologique, ensemble, en Europe. Il nous faut de grands projets : et pour cela, il nous faut aussi les instruments financiers qui nous permettront de les couvrir.
On me dit : mais vous allez être seul à développer cette ambition. Mais nullement ! Beaucoup de gouvernements, déjà, disent qu’ils ne pourront pas atteindre leurs objectifs de réduction des finances publiques parce qu’il n’y a pas de croissance. Et ces gouvernements ne sont pas socialistes. Ils sont conservateurs. Beaucoup de gouvernements, sans rien dire, espèrent en notre victoire. Parce qu’ils pensent que nous allons peser – et c’est vrai – dans le débat européen pour réorienter l’Europe et permettre qu’il y ait davantage de croissance, d’instruments financiers et une banque centrale qui puisse être au soutien de l’économie et dans l’intervention contre la spéculation.
Voilà ce que nous avons à faire ensemble, chers amis !
Et il nous reste un mois et demi avant le premier tour. Je vous demande de vous convaincre que rien n’est joué, rien n’est acquis, rien n’est fait. Je sais qu’en face, un peu de précipitation les a saisis. De l’inquiétude, aussi. Je le connais, je vois leurs visages : ils ne sont pas sereins — je les comprends ! Nous, nous ne devons pas relâcher l’effort. Pas davantage nous détourner de l’objectif. Nous devons être dignes, plus que d’autres, parce que nous, nous portons la responsabilité de la victoire — et demain, si vous en décidez, du pays ! Nous devons être exemplaires. Nous n’avons pas besoin de recourir à je ne sais quelle manifestation. La seule manifestation que je connaisse, c’est le bulletin de vote le jour de l’élection !
Ne pensez pas non plus que ce sera facile, que le pouvoir va nous être donné parce qu’ils n’en peuvent plus, parce qu’ils sont fatigués – ils le sont, et nous allons leur permettre de se reposer un peu. Mais ils se mettront toujours en travers jusqu’au bout ! Parce que la Droite considère que la Gauche n’est jamais légitime pour accéder au pouvoir. Oh, bien sûr, la Gauche peut détenir les régions, les départements – et encore, pas tous –, les grandes villes – et encore, pas toutes. A Nancy, il faudrait quand même y songer ! Alors on nous dit : vous avez déjà le pouvoir et ça ne vous suffit pas, vous voulez en plus exercer la responsabilité de l’Etat ? Eh bien, oui ! De la même manière qu’il n’y avait pas de raison que le Sénat reste à droite pour l’éternité. Nous y avons mis bon ordre !
Et voilà qu’un autre argument nous est asséné : vous vous rendez compte, la Gauche a déjà le pouvoir local ! Elle a déjà la majorité au Sénat ! Elle aura peut-être demain la présidence de la République ! Et après-demain ? Et après-demain, il faut d’ailleurs y songer : une majorité à l’Assemblée nationale ! Alors, la Droite s’inquiète. Elle dit : mais la Gauche aura tous les pouvoirs. Mais nous, à la différence de la Droite, le pouvoir nous voulons le rendre au peuple français ! Nous voulons le partager. Nous voulons permettre que chacun puisse prendre sa part de la décision. Le pouvoir, nous ne voulons pas le garder pour nous-mêmes. Le pouvoir doit être au service d’une grande cause, d’une belle œuvre, de l’aventure humaine qui est la nôtre : le redressement du pays, la justice, l’espérance, la jeunesse !
Le pouvoir, nous allons le faire ensemble. D’abord avec un contrat avec les collectivités locales, avec les régions, avec les départements, avec les communes – parce que nous avons des objectifs communs : la petite enfance, l’amélioration de la formation, la lutte contre le chômage, les aides économiques, le logement, si important. Oui, nous allons le faire ensemble avec les collectivités locales – je peux vous dire que c’est quand même mieux d’avoir 21 régions pour venir en notre soutien. Et il y a la 22ème : l’Alsace ! Mais elle ne sera pas maltraitée. Et je suis sûr que lui-même, le président de la région Alsace, n’aura de volonté que de travailler avec nous. Nous ne récuserons aucune initiative, aucun concours. Et ce sera, finalement, une belle entreprise que de pouvoir travailler tous ensemble à la réussite du pays : l’Etat, les collectivités locales ! Et nous ferons, donc, ce contrat de confiance, ce pacte entre l’Etat et les territoires.
Mais nous aurons aussi à cœur de faire que les partenaires sociaux, les syndicats, les représentants des employeurs puissent travailler aussi au bien commun. Nous leur laisserons un certain nombre de négociations à mener – parce que le dialogue social est très important. Et j’inscrirai même la démocratie sociale dans la Constitution, pour qu’il y ait bien le clair entre ce qui relève de la responsabilité de l’Etat et ce qui relève de la responsabilité des partenaires sociaux.
Et que les Français ne s’inquiètent pas, s’ils étaient saisis par cette crainte : l’Etat que nous voulons demain ne sera pas l’Etat d’un parti, d’un homme, d’une famille, d’un clan. Ce sera un Etat pour les citoyens, pour leur service. Ce sera un Etat indépendant. Ce sera un Etat impartial. Ce sera aussi un Etat intraitable à l’égard de ceux qui ne veulent pas respecter la loi, qui s’en écartent soit par la fraude, soit par des actes de violence.
Nous sommes le parti, aussi, de la justice, et donc le parti de la sécurité. Je ne laisserai pas la Droite faire de surenchère sur ce terrain-là, annoncer des lois. Combien ont été votées depuis 2002 ? Ils ne le savent pas eux-mêmes ! Aussitôt cette loi votée, ils en annoncent une autre ! Ce ne sont pas des lois dont nous avons besoin, ce sont des moyens pour les appliquer, une volonté pour les faire respecter. Voilà ce que nous ferons ! Et aucun quartier, aucune ville ne seront laissés à eux-mêmes. Chaque fois qu’il y aura des bandes ou des gangs — parce qu’il s’agit bien de cela dans certaines villes — qui font peser un autre ordre que celui de la République, nous les chasserons, nous les pourchasserons, parce que c’est cela aussi, la responsabilité de l’Etat. Et qu’ils ne viennent pas nous donner des leçons ! Depuis 2007, 10 000 postes de gendarmes et de policiers ont été supprimés. La Police de proximité a été rayée de la carte. La Justice a été privée de moyens. Et voilà qu’ils s’étonnent que la violence aux personnes ait augmenté ! Ils en sont responsables. Nous aurons aussi à relever ce défi-là. Je le ferai dans le rassemblement, sans qu’il soit besoin de stigmatiser telle ou telle population. Parce que je ne veux pas — entendez-vous, je ne veux pas — distinguer entre les Français. Je ne veux pas opposer les chômeurs et les travailleurs. Je ne veux pas opposer les plus jeunes et les plus vieux. Je ne veux pas opposer les fonctionnaires et les travailleurs du privé. Je veux que nous soyons ensemble dans le redressement de la France. De la même manière que je ne laisserai pas faire de distinction entre les Français selon qu’ils sont venus ici depuis quelques années, parfois depuis longtemps, et selon qu’ils ont toujours été, par leurs parents, français. Non, il n’y a que des Français dans la République !
De la même manière, je ne laisserai pas la campagne être saisie par la surenchère, où l’on viendrait maintenant regarder l’alimentation des uns ou des autres ou créer je ne sais quelle inquiétude par rapport aux règles d’abattage, où l’on inventerait des formules toutes faites pour rassurer les Français — qui n’ont pas besoin d’être inquiétés. La laïcité s’appliquera, la laïcité dans toutes ses conséquences. Parce que la laïcité, c’est ce qui permet de protéger la liberté de chacun, la liberté de conscience, la liberté religieuse, et en même temps de faire que nous puissions ensemble avoir les mêmes règles de vie et la même protection de nos droits. Oui, le rassemblement contre la division !
C’est un paradoxe, que ce soit le candidat du changement qui représente le rassemblement et le candidat sortant qui représente la division. Nous devons assumer ce rôle et cette responsabilité. Il n’y a pas de redressement sans rassemblement. Et nous serons les acteurs de ce rassemblement. Rassemblement des Socialistes. Je remercie ceux qui sont ici, ceux qui ont participé aux primaires citoyennes, qui ont permis que ce soit, déjà, le premier élan populaire. Rassemblement de la Gauche, parce que nous devrons demander à toute la Gauche, même celle qui est quelquefois frondeuse — elle en a bien le droit -, boudeuse — ça, elle n’est pas obligée… — de venir au second tour. Mais je ne veux dissuader personne : dès le premier tour, c’est mieux pour rassembler la Gauche !
Rassemblement parce que nous avons aussi besoin des hommes et des femmes qui ne sont pas socialistes et qui ne sont pas de Gauche — en tout cas pas encore -, qui veulent la réussite de leur pays et qui regardent vers nous en se posant une seule question : est-ce que nous pouvons être dignes de leur confiance ? Est-ce que nous pouvons être capables de tenir nos engagements ? Est-ce que nous pouvons être exemplaires en termes de morale publique ? Est-ce que nous pouvons diriger la France autrement qu’elle l’a été jusque-là ? C’est notre tâche, c’est notre devoir. Je fais en sorte qu’aucun de nos concitoyens ne soit dissuadé de venir vers nous. Parce qu’au lendemain de l’élection présidentielle, je ne ferai pas de distinction — pardonnez-moi — entre ceux qui ont voté pour le nouveau président et les autres. Parce que devenant président de la République, je deviendrai le président de tous les Français pour servir mon pays. Je n’oublierai rien de ce que j’aurai fait et de ce que je suis : je suis socialiste ! Je suis de Gauche ! Et c’est du fond de moi-même, parce que je crois à la justice, je crois à l’égalité, je crois en l’humanité. Et en même temps, devenant, si les Français en décident, président de la République, je dois réunir toutes les sensibilités, toutes les philosophies pour être capable de servir la cause qui est la nôtre, la réussite de notre pays.
Voilà, mes amis, cette campagne qui s’annonce. En face, ils déploieront tous les moyens : ceux de l’Etat — ça a été fait pendant des mois -, ceux des forces de l’argent depuis tant de décennies liées à la Droite. Ils déploieront là encore toute leur énergie, elle est grande. Ne vous méprenez pas. Ils déploieront toute leur force, mais vous êtes plus forts. Vous êtes plus forts si vous êtes décidés au changement. Vous êtes plus forts si vous êtes ouverts à d’autres. Vous êtes plus forts si vous êtes capables de vous rassembler. Vous êtes plus forts si vous portez un idéal qui vous dépasse. Vous êtes plus forts si vous aimez la France au point de réunir toutes les consciences, toutes les volontés, toutes les forces du pays.
Voilà, mes chers amis, pourquoi je suis dans cette campagne présidentielle à la fois fier de vous représenter, conscient de mes responsabilités et confiant dans ce qui nous attend. Parce que vous allez voir, de jour en jour, de réunion en réunion, le mouvement est de notre côté. Nous portons des idées, des propositions qui font écho dans notre pays. Je le sens au regard de beaucoup. Et je m’adresse à tous : vous êtes chacun, chacune, un atout pour la France. Je veux que vous soyez pleinement dans cette campagne. Je veux que vous soyez avec moi pour convaincre. Je veux que vous soyez associés autant que vous le pourrez à cette victoire. Je vous la dois, cette victoire ! Vous l’attendez depuis trop longtemps : 10 ans d’opposition, 25 ans qu’il n’y a pas eu une victoire à l’élection présidentielle — c’était en 1988, c’était la grande figure de François Mitterrand. Je sais que parmi vous, ici, il y en a, toujours jeunes, qui ont vécu ce moment qui reste gravé dans leur mémoire : la victoire de 1981. Elle ne doit pas rester un événement exceptionnel, presque unique. Elle ne doit pas être un élément de nostalgie, mais une anticipation d’autres victoires. J’ai rencontré beaucoup de jeunes dans cette salle, qui n’ont pas connu 1981. Eh bien, je leur dois la victoire en 2012. Je veux qu’ils puissent avoir la même émotion, la même conviction, la même ferveur, le même engagement, le même enthousiasme. Je le lui dois, à cette génération-là !
C’est pourquoi je vous dis, chers amis, préparez-vous, engagez-vous, mobilisez-vous, nous devons gagner si nous en sommes dignes !
Vive la République et vive la France !
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