NANTERRE, 8 sept 2008 (AFP - AB) - Améliorer d'urgence sa desserte en transports, consolider son plan de relance et repenser son modèle d'urbanisme: tels sont les défis posés par un rapport remis récemment au gouvernement pour le quartier d'affaires de la Défense (Hauts-de-Seine), qui fête mardi ses cinquante ans.
Deux ans après un vaste programme de renouveau adopté par le Parlement sous l'égide de Nicolas Sarkozy -- qui cumulait à l'époque les fonctions de patron du conseil général des Hauts-de-Seine, de président de l'Etablissement public d'aménagement de La Défense (Epad) et de ministre de l'Aménagement du territoire --, le premier bilan semble positif, souligne le rapport du préfet Pascal Lelarge, directeur régional de l'équipement d'Ile-de-France.
En plus des 3 millions de mètres carrés (m2) de bureaux déjà existants, 930.000 m2 de surfaces neuves ou issues de démolitions-reconstructions sont attendues d'ici 2015. Parmi les projets, douze tours (cinq neuves, sept rénovées) dont trois atteindront les 300 mètres de hauteur, doivent également être livrées dans les prochaines années.
Si les investisseurs sont au rendez-vous, grâce notamment à des mesures d'exception votées par le Parlement qui exonèrent de redevance les superficies démolies et reconstruites, le "rapport Lelarge" se montre toutefois prudent face à la crise financière, en soulignant que "la mise en oeuvre effective des opérations risque d'être significativement décalée dans le temps".
Mais c'est surtout la saturation du réseau de transport, notamment du RER A, qui provoque "un impact négatif sur la crédibilité du plan de relance", alors que 50.000 nouveaux emplois doivent s'ajouter d'ici cinq ans aux 150.000 déjà générés par le quartier.
Outre "un véritable plan d'action pour juguler la dérive du RER A", le rapport Lelarge estime que "seul" le prolongement d'Eole (RER E) de la gare Saint-Lazare à La Défense "permettra de résoudre durablement cette situation".
"On ne peut pas envisager qu'Eole arrive après 2020 à la Défense, ce qui serait désastreux en terme de lisibilité vis-à-vis des grands utilisateurs et des investisseurs", alerte le rapport, qui privilégie "une procédure d'exception législative exonérant le projet du débat public".
Enfin, l'équipe qui a mené l'étude attend "une meilleure prise en compte des enjeux urbains" de la part du quartier d'affaires, en recommandant de mettre "un terme définitif à (sa) monofonctionnalité économique".
L'enjeu est crucial pour les 20.000 résidents de La Défense, répartis dans une vingtaine d'immeubles éparpillés au pied des tours, et qui voient chaque soir le quartier se vider aux heures de fermeture des bureaux.
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