NANTERRE, 8 sept 2008 (AFP - AB) - Concentré pour l'instant sur un périmètre de 160 hectares, le quartier d'affaires de La Défense pourrait s'étendre à l'avenir sur Nanterre, quitte à remettre en cause un accord passé en 2000 entre l'Etat et cette ville communiste.
Dans le rapport qu'il a remis cet été au gouvernement, le préfet Pascal Lelarge préconise de regrouper les deux établissements publics chargés par l'Etat d'aménager le quartier d'affaires et les terrains situés à l'intérieur du projet Seine-Arche à Nanterre.
Privilégiant la fusion des deux structures, l'Epad pour La Défense et l'Epasa pour Seine-Arche, le rapport estime que "les deux secteurs (...) doivent dorénavant composer un même projet à l'échelle métropolitaine".
Pourtant, le quartier d'affaires et Seine-Arche, issu d'un accord passé en 2000 entre le gouvernement Jospin et la mairie communiste de Nanterre, ont des philosophies totalement opposées.
Face à la densité et à la hauteur des tours de La Défense, le projet de Nanterre oppose dix-sept terrasses étagées en gradins et bordées d'immeubles de bureaux et de logements ne dépassant les dix étages, sur un axe de 2 km allant de la Grande Arche à la rive de la Seine.
En 2000, lorsque Nanterre s'était entendue avec l'Etat, il s'agissait d'une revanche pour la ville, dont les terrains avaient uniquement servi de desserte routière et ferroviaire au quartier d'affaires pendant les décennies précédentes.
D'où la colère du maire PCF de Nanterre et président de l'Epasa, Patrick Jarry.
"Nous ne voulons pas de ce retour en arrière. La philosophie de Seine-Arche, c'est de produire un tissu urbain apaisé. Ce qui fait avancer La Défense, c'est le niveau de l'immobilier d'entreprise", affirme-t-il.
A la direction de l'Epad, présidé par le patron du conseil général des Hauts-de-Seine Patrick Devedjian, on souligne au contraire que le projet de fusion répondrait à la "nécessité d'avoir une continuité d'aménagement" entre les deux secteurs.
Mais on ajoute que La Défense, qui s'étend principalement sur Puteaux et Courbevoie, et déjà dans une moindre mesure à Nanterre, "ne pourra pas s'adapter à Seine-Arche", dont les trois premières terrasses ont été livrées avant l'été.
Dans une interview au Parisien en février dernier, M. Devedjian déclarait pour sa part: "on veut faire à La Défense les plus belles tours du monde, le pôle d'affaires le plus développé d'Europe avant Londres. Il y a un problème de dimension avec ce que fait l'Epasa."
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