La Défense ou le tonneau des Danaïdes
Quelle va être la conséquence de la crise financière et de la récession économique sur ce «cher» plan de renouveau de La Défense? Scénario construit sur le mythe du droit à construire éternel, qui risque de glisser directement dans la Seine, car il apparaît que la fuite en avant est une
technique qui connaît, comme dirait l’autre, une certaine forme de «finitude». Oui, c’est vrai, le site de La Défense nécessite un rajeunissement. Et oui, l’EPAD est fortement déficitaire (autour de 70 Millions d’euros d’après le rapport du sénat)
Pour combler ce déficit et payer les travaux de lifting, l’idée des gestionnaires de la défense, au travers de l’exécutif de l’EPAD (le président du CG92, les maires de Puteaux et Courbevoie, le directeur de l’EPAD) a été d’augmenter les droits à construire en permettant de ré hausser des tours existantes et de donner des droits à en construire de nouvelles. Imparable direz-vous..? Eh bien, pas tout à fait.
Sans revenir sur ce plan qui ne tient pas compte de la problématique de congestion de ce secteur et en particulier de la remise à niveau des moyens de transports, il est, je le rappelle construit sur le mythe de la progression éternelle.
Et là, patatras, crise financière et immobilière. Les gestionnaires de l’EPAD se trouvent fort dépourvus alors que la bise est venue :
• Pendant au moins 5 ans plus aucun promoteur ne va pouvoir trouver les financements pour construire des tours de bureaux car les locaux ne trouveraient preneur ni en location ni en vente.
• Le plan tombe à l’eau et le déficit va réapparaitre à la vitesse grand V, manque à gagner que les 3 collectivités (le CG et les deux villes) vont devoir assumer, les caisses de l’Etat étant vides.
Hélas messieurs, vous allez devoir tout expliquer à vos contribuables...
Cependant, grâce à ce plan tombé à l’eau (et à une sacrée dose d’humour noir), on peut reconnaître que l’exécutif de l’EPAD est un visionnaire en matière de développement durable et de bâtiments à énergie positive : des tours de bureaux qui ne se construiront pas, ça, c’est développement durable.
stéphane LenoëL
Conseiller municipal en charge des finances, des commerces & de la vie économique
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