Objet : Contribution du groupe municipal « une autre ambition pour Courbevoie » à l’Enquête Publique du projet BERGES DE SEINE Courbevoie
Vendredi 13 mars 2009
Nous saluons la mise en
projet d’une réappropriation piétonne des Berges de Seine, espérée depuis
longtemps. C’est pourquoi notre groupe a voté POUR l’aménagement des berges de
Seine à Courbevoie lors du conseil municipal du 4 mars 2009, tout en
assortissant son avis favorable de remarques moins positives, retranscrites
dans ce document joint au cahier d’EP.
La discontinuité du projet à l’échelon de Courbevoie, des communes voisines et du département, ainsi que l’absence d’intervention connexe sur la circulation automobile de la D7 en vue de la diminuer, sont des éléments négatifs.
Enfin ce projet phare
pour la ville devra faire la part belle aux choix de développement durable aux
travers d’options de végétalisation, d’éclairage et de matériaux, ce qui
n’apparaît pas clairement dans les dossiers d’aménagement portés à l’EP.
Ce projet nous apparaît trop limité, tel que présenté dans les dossiers d’EP, à plusieurs titres :
1- La discontinuité
La discontinuité du projet est flagrante, notamment aux « extrémités » nord et sud (jonction pont de Levallois / berges d’Asnières au nord et passage de la Zone de la Défense au sud). Ce projet porté par le conseil général, à l’échelon départemental donc, ne recouvre même pas la totalité de la berge courbevoisienne, mais approximativement la moitié. C’est donc un cheminement en pointillé qui se dessine, à notre grand regret.
Ce projet
de promenade, malgré ses qualités, n’est pas dimensionné pour la 3e
ville du département.
Cette discontinuité d’origine risque fort de devenir définitive, compte tenu des projets de plus en plus nets de l’EPAD EPGD d’offrir l’espace public de la zone Pont de Neuilly Nord à des investisseurs privés (Hermitage).
Pourtant ces jonctions négligées ou sciemment ignorées démultiplieraient les possibilités de cheminement, espaces de promenade et de loisirs :
- Le
lien avec Asnières, qui aménage aussi ses berges, profiterait à tous et
notamment aux Courbevoisiens vivant entre le Pont de Levallois et Asnières.
- Le
lien avec l’esplanade de la Défense démultiplierait les possibilités
touristiques et désenkysterait la Défense intra-circulaire telle que pratiquée
par les piétons.
- Le
lien au Pont de Neuilly avec Puteaux permettrait la jonction avec les futures
berges aménagées de Puteaux, les pistes cyclables D7 notamment à Suresnes,
L’ile du Pont et ses équipements et promenades etc.
La discontinuité est aussi patente vers l’intérieur de la ville et notamment au regard du Parc de Bécon, qui appelle pourtant un lien « naturel » avec les berges aménagées. Il faut améliorer le projet actuel sur ce point.
2- Le trafic de la RD7 : bruit et pollution
La
promenade courbevoisienne annuelle « Quais libres» est trompeuse, car ce
plaisir ne peut être extrapolé.
Quiconque arpente à pied le quai Paul Doumer sur un trottoir de la RD7,
notamment sous l’avancée de la promenade Paul Doumer, et cela même un dimanche,
ne peut qu’avoir envie de fuir au plus vite le vacarme insupportable et la
pollution.
Malgré
les qualités indéniables du projet d’aménagement et les études acoustiques
portées au dossier d’EP, le « confort » d’un lieu de promenade à cet
endroit, soit-il partiellement protégé par les bâtiments de la base nautique et
un mur antibruit, nous laisse très dubitatifs.
Force est de constater que rien n’est prévu au dossier d’EP pour réduire et ralentir la circulation automobile dont il faudrait par ailleurs mettre à jour les chiffres calamiteux datant de… 2003 / 2004.
Sans
doute encore plus que 70 000 véhicules motorisés / jour continueront à défiler
et polluer pendant les futures promenades, si aucune politique volontariste de
réduction de la place de l’automobile n’est mise en place dans les Hauts de
Seine.
Il est aberrant de souhaiter « rendre les berges aux promeneurs » sans restreindre la circulation parallèle d’un axe routier majeur. Seul le symptôme bruit sera très partiellement traité, sans que le département ni la ville ne semblent envisager pour le moment de toucher aux causes du mal. La circulation est limitée à 70km sur les voies coté fleuve, 50km sur les voies coté ville. Il est impératif de réviser cette limitation à la baisse, ce qui aura pour double effet :
- de
réduire le bruit, notamment de roulement mais aussi d’aérodynamisme et de
moteur produit des véhicules
- de
faciliter les traversées piétonnes en sécurité
Un autre moyen de pacifier la circulation sur la D7 et de favoriser les changements de comportement est d’aménager une piste cyclable protégée. Les vélos doivent pouvoir circuler sur les 2 niveaux :
- niveau D7 pour favoriser les déplacements utilitaires (domicile travail par ex) à vélo, sachant que le cycliste ne fait pas de détour (il continuera à emprunter la D7 même sans aménagement, à ses périls)
- promenades des berges pour le loisirs promenade, en pretant attention aux dispositifs favorisant le partage des cheminements (voir point 5).
3-
Le trafic de la RD7 : sécurité des piétons
Les courbevoisiens doivent traverser l’axe D7, d’une manière ou d’une autre, pour accéder à la promenade des berges. Notre groupe se prononce en faveur de passages piétons réellement sécurisés, offrant une durée suffisante de temps de traversée (contrairement à ce qui prévaut encore à Courbevoie pour la traversée d’axes tels que la D992 Mission Marchand par exemple.)
La
réduction de la vitesse, au moins sur le tronçon routier parallèle à
l’aménagement des berges, est nécessaire (voire point 2).
Un dispositif d’information préalable des conducteurs réguliers sur cet axe, les sensibilisant aux aménagements routiers et aux traversées de piétons, devra être mis en œuvre de façon parallèle aux travaux d’aménagement.
4- Accessibilité
Notre
groupe se prononce en faveur de la passerelle, jonction rendue nécessaire par la
dalle de la promenade Paul Doumer, et cette passerelle devra bien entendu (il
est stupéfiant que la question puisse se poser en 2009), être accessible
à tous et notamment aux personnes à mobilité réduite, quelle qu’en soit la raison
(enfants en bas âge, handicap, âge…).
C’est
bien entendu réalisable techniquement, même si ce critère n’est pas pris en
compte dans le projet présenté en EP, de façon incompréhensible.
Compte tenu de l’absence de fiabilité des ascenseurs et escaliers mécaniques déjà installés sur la commune, de leurs pannes récurrentes sinon chroniques, la solution ascenseur ne nous paraît pas optimale, tant que la ville ne se sera pas dotée de contrats de maintenance dignes de ce nom et ne pourra fournir le suivi nécessaire à leur bon fonctionnement.
C’est pourquoi nous préconisons en regard des escaliers une descente de pente raisonnable, en zigzag ou colimaçon.
Le dossier d’EP ne nous semble pas rendre compte clairement de l’accessibilité aux personnes à mobilité réduite de la partie promenade au raz de l’eau.
5-
Partage des cheminements
Si l’agression acoustique peut être suffisamment diminuée, cette promenade aura du succès, à n’en pas douter, dans notre ville en carence d’espaces verts, qui n’offre que 3 m² environ d’espace vert public par habitant , alors que le ratio recommandé est de 10m² (Circulaire du 8 février 1973 sur la politique des Espaces Verts).
Le problème du partage des cheminements se pose alors, pour la sécurité et la tranquillité de tous.
6- La végétalisation :
Le minéral domine encore l’ensemble du projet, ce que nous regrettons.
La partie réellement végétalisée ne correspond qu’à un segment limité de la zone aménagée (rue Molière / aval du carrefour Pont de Courbevoie), inclus dans un segment plus étendu mais peu ou pas végétalisé (Ficatier / carrefour du pont de Courbevoie).
Le cheminement restant apparaît totalement minéral tel que présenté sur les plans et vidéo.
Le projet
prévoit la destruction d’une dizaine de peupliers existants, compensée d’une
certaine manière par la plantation d’une vingtaine de marronniers, de 17
sorbiers, de saules blancs et de frênes
Ces nouveaux arbres mettront un peu de temps à grandir, et on sait que les végétaux jouent un rôle antibruit non négligeable. Les études acoustiques du dossier d’enquête publique ne prennent pas en compte la disparition des 10 grands arbres.
La pelouse deviendra certainement un espace très convivial, mais l’intensité probable de fréquentation sur cette surface somme toute restreinte, risque de rapidement l’altérer. C’est pourquoi de nombreux bancs doivent être mis en place tout au long du cheminement (voir point 7 matériaux).
Nous souhaitons que les choix des autres plantes soient dictés au moins autant par des soucis d’écologie urbaine que par des considérations décoratives ou économiques. Nous nous inquiétons des affirmations du dossier, telles que : « la végétalisation sera essentiellement à vocation paysagère et n’aura pas d’impact écologique notable ».
Pourquoi
donc rater volontairement une telle occasion de bien faire ? Des végétaux
sélectionnés selon des critères d’écologie urbaine peuvent non seulement
embellir le paysage mais aussi servir la biodiversité : plantes, buissons,
arbustes bien choisis deviennent oasis, garde manger, refuge, espace de
nidification pour de nombreuses espèces d’insectes, d’oiseaux, de petits
mammifères tels qu’écureuils, hérissons ou chauves souris, et cela même en
pleine ville.
Les végétaux proches de la rive peuvent aussi être une source nutritive non négligeable pour les poissons.
Nous rappelons que l’amélioration de la biodiversité est l’un des objectifs de la haute qualité environnementale urbaine tels que détaillés dans un document d’annexe de l’EP Berges de Seine.
7- L’éclairage
La
question de l’éclairage n’est abordée que très succinctement dans les dossiers.
Il est question « de mats d’éclairage supportant des projecteurs
d’ambiance et fonctionnels, espacés de 30m ».
Nous souhaitons qu’un soin véritable soit porté à la question de l’éclairage, et cela pour plusieurs raisons.
- L’éclairage doit être sobre en consommation électrique. La ville de Los Angeles elle même nous montre l’exemple puisqu’elle vient de décider la modernisation de son éclairage public en le remplaçant sur 5 ans par des LEDs pour un gain calculé de 40% de consommation, une meilleure qualité d’éclairage et une moindre pollution du ciel nocturne.
-
L’éclairage doit permettre de rassurer les promeneurs mais ne doit
pas contribuer à la pollution lumineuse du ciel nocturne, qu’on soupçonne
maintenant d’effets nocifs sur la santé humaine. Un éclairage mal réfléchi
perturbera aussi la faune, d’autant qu’il y a risque de reflets sur la surface
de la seine.
Il faut
pour cela jouer sur les caractéristiques des sources d’éclairage, leur
orientation, la possibilité de moduler cet éclairage.
8- Les matériaux :
Il est spécifié dans les dossiers que les matériaux utilisés seront particulièrement respectueux du développement durable. Pourtant le béton reste la surface majeure de promenade d’après les plans.
Les choix
de revêtements des cheminements méritent donc d’être revus.
Compte tenu de l’intensité de fréquentation probable des lieux, nous appelons à la mise en place d’équipements de mobilier urbains en quantité suffisante tels que bancs bien orientés, (tous les publics ne pourront pas s’asseoir par terre sur la pelouse), poubelles permettant un tri sélectif des déchets… construits en éco matériaux.
SANS INTERET COMPTE TENU DE LA DISONTINUITE ET LA PROXIMITE DE LA CIRCULATION
IL VAUDRAIT MIEUX CONSACRE LES ETUDES SUR LE CENTRE VILLE ET NON PAS A SES EXTREMITES.
Rédigé par : SV92 | lundi 06 avr 2009 à 16h46