Le 29 avril 2010, le CA de l’EPAD (dont la Présidente Joëlle Ceccaldi-Reynaud, les vice-Présidents Patrick Devedjian et Jacques Kossowski, le fils de l’ancien Président de l’Epad, Jean Sarkozy) vote pour l’ouverture d’une enquête publique sur « la couverture de la départementale 7 par la société Hermitage ».
Or ce dossier d’aménagement de l’espace public par ce promoteur n’existe pas. C’est tout au plus une excroissance de communication du dossier « Tour Hermitage ». L’EPAD innove donc en ouvrant une enquête publique sur un dossier virtuel.
L’EPAD se moque des habitants, fait rire les professionnels de l’immobilier et tous ceux qui connaissent un tant soit peu le dossier Hermitage / Damiers à la Défense 1.
En effet, par cette décision, l’Epad accrédite l’idée que Hermitage (société présidée par Emin Iskenderov) pourrait un jour couvrir la départementale 7 à ses propres frais. Or, le dossier Hermitage apparaît toujours aussi virtuel.
L’historique des projets Hermitage en France (Projet Achères par exemple, terminé en quenouille devant le tribunal éberlué par un promoteur présentant des maquettes pour sa défense !) ne plaide pas en faveur du promoteur.
La tour Fédération Tower, projet emblématique du groupe Stroimontage - Mirax (proche d’Hermitage) à Moscou prévue en 2008, puis en 2012, sera finalement livrée après que ces prétentions en termes de surfaces, de standing et de hauteurs ont été revues nettement à la baisse faute de crédits bancaires et de rentabilité économique. Serguei Polonski a d’ailleurs admis une baisse de tous les projets Stroimontage.
Aucun élément sérieux sur le financement de l’opération à la Défense et sa viabilité économique n’ont été présentés par M. Iskenderov.
Les récentes déclarations publiques de M. Iskenderov ne sont pas plus rassurantes sur sa connaissance du terrain. De concert avec son vendeur Logis Transport, actuel propriétaire des Damiers, ils déclarent n’avoir plus que quelques familles à reloger alors que plus de 140 foyers subissent encore quotidiennement des pressions pour partir sans proposition sérieuse de relogement.
Alors pourquoi l’Epad veut-il accélérer maintenant ce dossier, en s’appuyant tout particulièrement sur l’éventuelle couverture de la Départementale 7 ? Pourquoi l’Epad s’associe-t-il à un promoteur dont la solvabilité n'est toujours pas établie, qui n’est toujours pas propriétaire des terrains et qui n'a pas même de convention signée et négociée sur les futurs droits à construire ?
- L’annonce d’un projet forcément populaire (couverture d’un boulevard urbain), même virtuel, ne pourrait-il pas dresser les habitants les uns contre les autres en pourrissant encore plus la situation ?
- Faut-il accélérer le vidage des Damiers pour qu’un éventuel successeur (bien plus solvable) qu’Hermitage puisse profiter d’une place nette ?
- Y’a-t-il une absence totale de gouvernance à l’EPAD pour confier la réalisation d’espaces publics à l’aménagement privé et à des ressources financières non validées dans le cadre d’une opération commercialement hasardeuse ?
- N’est ce pas la le meilleur moyen de préparer une friche urbaine !
Jean-André Lasserre : « Que signifie cette mascarade d’enquête publique sur la couverture de la départementale par un promoteur privé ? Ce projet de couverture n’existe que sur les dessins d’architecte de la tour Hermitage. Plus personne de sensé dans le monde de l’immobilier ne croit à la faisabilité de ce projet. Et l’EPAD ouvre une enquête publique sur un dossier connexe ? Cette équipe UMP à la tête de l’Epad est décrédibilisée. »
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