La municipalité arrive à mi-mandat. Un temps d’analyse, pour voir les réalisations concrètes d’une équipe, à la lumière des objectifs fixés en début de mandat. La feuille de route, que nous exhumons des tracts de campagne ne nous aidera pas, les principes sont très généraux, flous, comme fait exprès, pourraient dire des esprits malicieux et taquins.
Le seul objectif chiffré était le 100 % lecture en primaire. A mi mandat, où en êtes-vous ? Et tout d’abord, d’où partons-nous ? Il semblerait qu’en matière scolaire, comme nous, vous vous posiez beaucoup de questions. Pourtant, en dépit du fait que vous teniez le manche, il aura fallu attendre 2011 pour que soit lancée une étude démographique des populations courbevoisiennes, scolaire et périscolaire avec un diagnostic et des perspectives d’évolutions des équipements et outils des secteurs scolaire et périscolaire. Mais comme on dit, mieux vaut tard que jamais après tout.
Dès lors, analysons le débat d’orientation budgétaire à la lumière de votre technique si largement usitée, celle de la gestion au jour le jour, dans une sorte de navigation à vue, en examinant les promesses de cette année.
Quels sont les axes structurants que vous proposez pour 2011, qui avouons le tout de suite ne sera pas un cru d’une qualité qui le fera perdurer dans les annales.
Commençons par le commencement, la création de l’intercommunalité :
C’est une coquille vide, dont la seule dépense nouvelle devrait être les indemnités des élus et les couts induits par la mise en place de la structure. La publicité que vous ne semblez pas vouloir faire autour de ce nouvel organisme ne devrait pas être un poste budgétaire important, mais il n’est pas sur que ce genre d’économie puisse permettre de légitimer ce projet.
Nous en apprenons un peu plus sur ce que cette intercommunalité devrait faire : Réfléchir ! En effet, on y réfléchit beaucoup à défaut d’y avoir pensé avant. C’est un programme ambitieux de réflexion !
En matière de contrôle budgétaire, les flux entre commune et EPCI (établissement public de coopération intercommunal) vont rendre l’exercice plus compliqué pour l’opposition qui n’y est pas représenté. Mais comme la coquille est vide finalement, le contrôle pourra être fait à partir du budget communal. Car concrètement, les reversements aux communes semblent être l’axe principal de politique de cet EPCI ! En un mot, une boite aux lettres-tiroir caisse.
On voit également qu’il était urgent de faire une intercommunalité, à l’instar de ce que notre groupe demande depuis bientôt trois ans : Penser plus loin que la frontière administrative de la ville. Ainsi apprenons nous que la réalisation de PLU et PLH intercommunaux est particulièrement nécessaire : il est toujours temps de prendre le bon wagon et d’admettre hésitation et erreur du passé.
Pour les priorisations, nous reviendrons, elles sont joliment floues, dans un empilage artistique qui nous fait dire que le point d’orgue de la culture se trouve dans ce débat d’orientation budgétaire et non pas à Saint Pierre-Saint Paul. Attention, l’année prochaine, la restauration de notre bel instrument ne sera plus à l’ordre du jour, il faudra trouver un nouveau soap pour les décisions du conseil à répétition…
Cependant, quelques éléments positifs en émergent, qu’il est honnête de souligner:
Les quatre postes d’assistantes maternelles auprès du CCAS, les 20 places de crèches supplémentaires. Bien que cela ne puisse permettre de répondre à la totalité des besoins.
Nous avons ensuite un chapelet d’annonces et mesures qui ne sont pas inintéressantes bien qu’elles restent assez floues pour certaines ou ne vont pas au bout : exemple le transport. Cette problématique commence à émerger mais pour Curviabus, il est seulement annoncé ce qui a été fait l’année précédente.
Parmi les thématiques vous traitez dans ce débat d’orientation budgétaire, nous avons les commentaires suivants :
Pour vous Solidarité rime avec troisième âge. Il n’est pas sur que les retraités apprécient d’être seuls dans cette catégorie, pas plus que tous ceux qui pourraient en bénéficier ou avoir la nécessité d’en bénéficier et qui ne semblent pas être inclus dans votre définition. Ce qui est dommageable, car c’est bien la solidarité dans toutes ses dimensions qui créent du lien social, à même de rompre les phénomènes d’exclusion. De même, en sectorisant, vous passez à côté de l’essentiel. Ainsi, vous prenez la question de la mobilité sous l’aspect des personnes agées, sans voir que c’est un combat commun à de nombreuses autres catégories de citoyens, personnes handicapées, parents avec poussettes, ou tout simplement citoyen lambda en bonne santé mais qu’un plan de circulation et de stationnement mal conçu et ou non respecté conduit à mettre dans une situation délicate. A force de sectoriser les problématiques, dans une logique d’affichage de guichet, vous oubliez de traiter le fond du problème en empilant des mesures qui ne sont pas aussi efficace que prise dans une logique d’ensemble.
De plus, vous cherchez à transformer ce qui est une obligation en une politique active de votre part, c’est de bonne guerre mais rendons à César, ce qui lui appartient, c'est-à-dire à la loi.
Une bonne nouvelle, une épicerie sociale, qui devrait permettre de soulager les maux de quelques uns de nos concitoyens, durement touchés par une crise économique et sociale dont le coupable, un libéralisme forcené et destructeur court toujours…en dépit des déclarations tonitruantes de l’actuel président du G8/G20. Remercions la Croix rouge de cette belle initiative, que la municipalité n’a fait qu’accompagner certes, mais c’est un bon début.
Alors que le CCAS voit une augmentation de 30% des dossiers traités, que le nombre de bénéficiaires du RSA augmente, on ne peut que regretter l’indigence du chapitre social du DOB. Si on y regarde en détail, qu’y trouve-t-on :
1) Une analyse des besoins sociaux. Nous la réclamons depuis le début de cette mandature et, trois ans après, cette analyse n’est pas encore finalisée. Comment conduire une politique sociale pertinente sans cette analyse ?
2) L’épicerie sociale : c’est le seul vrai projet. Mais il ne faut pas oublier que, si la ville l’accompagne, ce projet est surtout porté par la Croix Rouge.
3) Le micro-crédit et le CESU sont des actions intéressantes mais déjà mises en place cette année et d’un impact limité.
4) Nous ne reviendrons pas sur le label « bien vieillir, vivre ensemble » dont nous avons déjà montré l’inconsistance lors d’un précédent conseil municipal. Le trophée du grand âge ne nous semble pas de nature à modifier cette impression.
Sur le commerce, à l’heure où l’on transfère cette compétence à l’agglo, on tente des efforts pour le dynamiser…les commerçants de la coupole auraient apprécié que cela arrive plus tôt…
La jeunesse : vous en distinguez plusieurs, la gentille, propre sur elle, avec laquelle vous seriez en contact et pour laquelle vous seriez à l’écoute et l’autre, la déviante, la marginale, la bruyante, qui joue au ballon dans un parc du millénaire et qui se voit supprimer son mini stade, qui voudrait faire du skate mais dont vous redoutez l’annonce de l’emplacement à vos électeurs, cette jeunesse qui a droit à tous vos égards en matière de sécurité, dans vos orientations budgétaires, dans les mesures sécuritaires qui baignent votre vision des rapports sociaux. Pour notre part, il y a une jeunesse, aux multiples facettes, qui ne saurait rentrer dans deux cases manichéennes mais qui exprime des besoins partagées : pouvoir, en milieu urbain dense, bénéficier d’un cadre de vie qui permette d’être un jeune : jouer, se retrouver, en un mot EXISTER !
Cette vision sécuritaire, elle est au centre de votre réflexion… la vidéosurveillance, le Contrat local de sécurité, l’armement de la police municipale…Attaquez-vous aux conséquences plutôt qu’aux racines du mal… Pourtant, la délinquance en col blanc qui peuple les sièges de la Défense fait plus de ravages au sein de la société que la délinquance en casquettes que vous pointez du doigt…
Mais peut être que l’agenda 21 vous permettra d’ouvrir les yeux, avec la mise en place des tableaux de bord et de la méthodologie appliquée. Nous attendons du concret, 2011 sera-t-il enfin l’année où nous verrons sortir de terre non pas des tours monstrueuses mais bien un projet de développement urbain raisonnée, raisonnable, protecteur du bien être humain et non pas des intérêts financiers et monétaires.
Nous constatons que sur un point, vous respectez un mode du développement qui ne jette rien, vous recyclez les mesures déjà anciennes pour les faire paraître comme nouvelle… Ainsi d’un gymnase à l’entrée de ville Pont de Courbevoie…mais nous pourrions trouver un exemple par pages comme nous l’avons montré plus haut dans le chapitre de la solidarité.
Plus globalement sur l’investissement, le PPI, on en parle mais personne ne l’a vu encore. Une sorte d’Arlésienne qui vous fera dire dans trois ans que vous avez tenu les promesses que vous n’avez jamais exprimées publiquement… Exercice habile, un brin amoral mais qui ne trompe personne.
Nous avons donc à nouveau un chapelet d’opération, sans connaître la programmation exacte, ce qui relève des études de la construction ou de la réhabilitation, un flou bien utile qui permet de pouvoir dire on s’en occupe sans véritablement fixer un objectif, un horizon…
Au moins sur la Cité des loisirs, nous avançons : point positif projet retravaillé, à priori plus en adéquation avec les besoins de la commune, merci aux membres de l’opposition et à la crise financière qui ont permis cela.
Pour finir, un point sur la situation financière de la commune : elle est en bonne santé mais pourquoi ? Quels investissements, quelle programmation ? Vous semblez heureux de payer cash les investissements et de ne pas recourir à de l’emprunt pour financer partiellement les investissements. Pourtant l’emprunt n’est pas mauvais en soi, s’il finance un investissement dont profiteront plusieurs générations, toujours ce problème de financement où vous avez du mal à trouver la bonne allocation des ressources…
Bref, ce débat d’orientation budgétaire n’annonce pas de bouleversements, en particulier avec l’instauration de la communauté d’agglomération dont nous voyons bien qu’elle restera une coquille vide au moins pour quelques temps.
Ce que la population retiendra, c’est qu’en 2011, vous armerez la police municipale, vous stigmatiserez la jeunesse sans apporter de réelles solutions aux séniors : un beau programme
Stéphane Lenoel, conseiller municipal
et tous les élus du groupe "une autre ambition pour courbevoie"
Mieux vaut armer notre police municipale trop tot que trop tard ...
De plus, cet acte n'est qu'une CONSÉQUENCE de l'envolée de la violence, je ne le crois pas je le vois.
enfin j'aimerai que la gauche socialiste de Courbevoie ou de la France réponde a cette question :
est ce a l'Etat ou aux parents d'éduquer un enfant ?
Rédigé par : M.N | jeudi 17 fév 2011 à 23h48