A l'occasion du Conseil Municipal du 17 décembre 2012
Lorsque la ville de Courbevoie a décidé de faire des Délégations de Service Public (DSP) pour les crèches, notre groupe a eu une attitude pragmatique.
Devant les difficultés éprouvées par les parents pour trouver une place en crèche, toutes les différentes possibilités se devaient d'être étudiées.
Cependant, dès le lancement, nous émettions quelques remarques :
- de telles délégations devaient avoir un contrôle strict de la part de la municipalité puisque le service rendu était un service public,
- les coûts devaient être étroitement contrôlés puisque les prestataires sont des sociétés privées dont le but est de faire un maximum de bénéfices,
L'argument principal de la majorité UMP, outre une propension à considérer que les prestataires effectuaient un meilleur travail que les agents public, consistait à solutionner le problème de récurrent de personnel dans les crèches.
Les premiers bilans des crèches en DSP ont laissé apparaître le risque que nous pointions dès le début :
- des coûts de siège importants, permettant, avec l'argent public, de développer des sociétés privées,
- un turn-over du personnel au moins aussi important que dans les crèches municipales,
- du personnel peu diplômé (moins de 50% de personnel diplômé)
Face à l’évidence des problèmes récurrents rencontrés par les prestataires pour recruter et fidéliser leur personnel, la municipalité modifie ses arguments pour mettre en avant le gain financier… mais refuse toujours de nous communiquer des éléments précis de comparaison. En outre, l’accueil des jeunes enfants ne peut se résumer à un problème financier. La qualité de l’accueil permise par un personnel stable, formé et motivé doit être le critère principal d’appréciation.
Voici la déclaration de Ingrid Fasshauer à propos des bilans présentés lors du conseil municipal du 17 décembre 2012.
"L’argument pour justifier les DSP se déplace. Au début, on nous a dit que les DSP étaient nécessaires car les crèches municipales ne parvenaient plus à recruter. Le privé, offrant plus de souplesse, ne rencontrerait pas les mêmes difficultés. Les rapports des DSP que nous verrons un peu plus loin dans ce conseil montrent qu’il n’en est rien. Le turnover en 2011 est toujours aussi important : 13 départs pour Les Galopins (Babilou) dont 6 seulement liés à la fin de la DSP, 3 départs en 5 mois pour Les Galopins gérés par People and Baby, 5 départs pour un effectif total de 20 à Armand Silvestre, 15 départs sur 34 pour le Petit Prince, accompagnés d’un coût important de personnel intérimaire
Devant l’évidence, on évoque maintenant l’argument financier. Les crèches privées reviendraient moins chers. Faute d’éléments précis que nous avons pourtant réclamés à de nombreuses reprises, nous en sommes réduits à croire sur parole la seule explication donnée, à savoir le taux de remplissage. Nul doute que le taux du remplissage des crèches en DSP est plus important que celui des crèches gérées par la ville : 86% pour Les Galopins Babilou, 83% pour Les Galopins People and Baby, 95% pour Armand Silvestre, 87% pour le Petit Prince contre 70 % pour les crèches gérées par la ville. Mais quelle est la conséquence sur la qualité d’accueil des enfants ? Sur les conditions de travail du personnel ? Les forts taux de turnover cachent souvent un malaise, un mal être au travail. Nous avions déjà soulevé ce point lors de la malheureuse affaire du « bébé oublié » crèche des Galopins en mai dernier, sans obtenir aucune réponse. Les rapports des DSP ne donnent aucun élément sur la satisfaction du personnel quant aux conditions de travail.
Une autre explication peut également être avancée, la part relative de personnel qualifié ne cesse de baisser. Elle est inférieure à 50% pour Les Galopins Babilou (8/19) et Le Petit Prince (16/34) et nous n’avons pas reçu les éléments promis pour Armand Silvestre.
En tout état de cause, le secteur des crèches privées est un secteur très lucratif. Les crèches courbevoisiennes ne font pas exception : des bénéfices représentant 15% des produits pour Les Galopins (Babilou), des frais de siège très élevés et justifiés par le développement du groupe pour le Petit Prince… Tout cela grâce à l’argent du contribuable !
Reste l’argument final, on ne peut pas priver les bébés courbevoisiens et surtout leurs parents de places en crèche. Et c’est pour cette raison que nous voterons pour ce renouvellement mais nous souhaitons que des alternatives soient étudiées, qu’un véritable suivi de la gestion des ressources humaines soit engagé, tant dans les DSP que dans les crèches gérées par la ville. Nous attendons à cet égard le suivi des plans d’action que nous avons demandé en commission."
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