Usager quotidien des transports en commun, et très régulièrement de la Ligne L de la SNCF, je soutiens l'action de l'association des usagers de la ligne L.
Jean-André Lasserre, conseiller général des Hauts de Seine et conseiller municipal de Courbevoie
Décembre 2013
Lettre ouverte des Élus de l’Ouest Parisien à Monsieur Guillaume Pépy, Président de la SNCF.
Monsieur le Président de la SNCF,
Nous, Élus de nombreuses collectivités de l’Ouest Parisien desservies par les lignes du Transilien Saint Lazare, constatons l’état très dégradé de vos lignes et les lourds impacts sur les usagers : retards au travail à répétitions, stress, gardes d’enfant, retards au lycée, rétentions de salaire, risques de licenciement...
Que nos administrés résident au nord ou au sud de la Défense, ils subissent retards et suppressions de trains, matin et soir. Les statistiques montrent que cette ligne L «Saint Lazare Sud», la plus utilisée du réseau Transilien avec plus de 290.000 usagers par jour, se dégrade année après année. Elle subit désormais depuis un an la plus piètre régularité du réseau Transilien. Il est plus qu’urgent de réagir. Les souffrances répétées des usagers, générées par les nombreux dysfonctionnements de la ligne, ne sont plus acceptables.
Ensemble, élus de territoires à l’ouest de Paris, au-delà de nos tendances politiques, nous partageons les revendications des usagers, représentés notamment par l'association «Plus de trains pour la Défense», pour qu’enfin soient actées des mesures d'urgence, mais aussi des mesures structurelles fortes à court et moyen terme, sur cette ligne vétuste :
- A très court terme, à chaque perturbation ou suppression de train, tout doit être mis en oeuvre pour restaurer la régularité et éviter l’engorgement des quais et des trains, qui crée des situations d’insécurité pour les voyageurs en surnombre, frôlés par des trains rapides, mais aussi pour les agents SNCF à quai. Nous dénonçons ces situations dangereuses, fréquentes notamment à Asnières, Bécon, Chaville ou Sèvres-Ville d’Avray.
- A court et moyen terme, la SNCF doit s’accorder avec le STIF pour revoir l’organisation des dessertes, actuellement ingérable, inéquitable et inapplicable car qualifiée de «dérogatoire» par la SNCF elle-même. Cette refonte en profondeur, peu coûteuse financièrement, doit prendre en compte les réalités démographiques de nos villes, permettre de mieux desservir les deux pôles de la Défense et de Saint Lazare, améliorer la régularité mais aussi offrir de meilleures relations «banlieue à banlieue» entre nos villes, très habitées et qui comportent des bassins d'emplois significatifs.
- Enfin il est obligatoire de rattraper au plus vite 30 ans de sous-investissements sur cette ligne négligée : comme sur les lignes de RER, le STIF et la SNCF doivent mettre les bouchées doubles, et les moyens adéquats, pour que les infrastructures soient rénovées et modernisées (rails, aiguillages, éclisses, signalisation, alimentation électrique...). De même, nos vieilles rames seront les plus anciennes de toute l'Ile de France d'ici deux ans et il n'y en a pas assez. Elles doivent être remplacées en urgence par des matériels neufs, plus fiables et plus capacitaires. Il n'est plus concevable de payer des abonnements Navigo de plus en plus cher (+19% depuis 2008) alors qu'aucun plan d’investissement et d'amélioration n'est acté.
La modernisation de cette ligne est une exigence pour sécuriser nos quais, restaurer la ponctualité, réduire enfin les souffrances des passagers et permettre le nécessaire développement de nos villes. Il faut sortir de l’enclavement que génère la dégradation des dessertes aux heures de bureau à Versailles, à Saint-Nom-la-Bretèche et alentour. De même, les villes du nord des Hauts-de-Seine jusqu’à Ermont dans le Val d’Oise, doivent désormais bénéficier de dessertes régulières et performantes avec la Défense, un des premiers poumons économiques de notre région, pôle majeur d’emplois et de services, et noeud de communication.
Au regard de ces éléments, de votre engagement de mettre la priorité sur l’amélioration des transports du quotidien, et considérant l’attente très forte des usagers, nous vous saurions gré de bien vouloir considérer avec attention ces demandes.
Nous vous prions de croire, Monsieur le Président de la SNCF, en l’expression de nos sentiments les meilleurs.
Des demandes gare par gare
Asnières, une des villes les plus habitées des Hauts de Seine, doit enfin bénéficier de dessertes directes vers la Défense toute la journée, clé de son attractivité, et de trains plus nombreux (2 par quart d’heure) pour aller travailler à la Defense et dans le sud du département, pour éviter les mises en danger actuelles sur les quais saturés. Seuls 8 trains la desservent alors que 180 directs Paris-La Défense la traversent dans chaque sens. Au-delà de son bassin de plus de 80.000 habitants, la gare d’Asnières est aussi un pôle de correspondance important avec la ligne J, brassant beaucoup d’usagers en provenance de la branche d’Ermont.
Argenteuil, de loin la ville la plus peuplée du Val d’Oise, doit bénéficier de trajets plus rapides et moins coûteux vers la Défense : en améliorant la desserte Asnières - La Défense, les Argenteuillais pourront économiser près de 240 euros par an (une zone Navigo) et gagner près d’un quart d’heure par trajet en évitant St Lazare et 10 km inutiles pour aller à la Défense.
Les suppressions inopinées sont bien trop nombreuses à Bécon, générant l’engorgement du quai vers la Défense, une situation dangereuse à cause des trains directs qui passent à vive allure. Ce pôle de correspondance avec la branche de Nanterre, en intense développement économique, doit être rapidement désaturé par deux trains par quart d'heure vers la Défense en pointe et l'arrêt immédiat de trains directs dès qu'un omnibus est supprimé.
Bois-Colombes doit bénéficier de trajets plus rapides et moins «galère» vers la Défense : en améliorant la desserte Asnières - La Défense, les usagers de Bois-Colombes gagneront près d’un quart d’heure par trajet vers la Défense. Ils n’auront plus qu’une correspondance, au lieu de deux actuellement (il faut avoir de la chance pour que les trois trains roulent sans encombre!). Ceux qui devaient transiter par St Lazare économiseront près de 240 euros par an sur leur Pass Navigo.
Bougival doit subir moins d’annulations des trains de pointe, notamment sur les créneaux critiques de 8h00-8h40. Il est aussi nécessaire de mieux protéger les lignes des chutes d’arbres, trop fréquentes sur ce tronçon et très pénalisantes. Aussi, Bougival a besoin d’un train toutes les 15 minutes vers Paris et La Défense, au lieu de toutes les 30 minutes actuellement en heure creuse. Les notions d’heures creuses et d’heure de pointe s’estompent avec les horaires décalés et les dessertes tard le soir ne sont pas adaptées.
Comme Bougival, la Celle Saint-Cloud doit subir moins de suppressions matin et soir en pointe, être mieux sécurisée (chutes d'arbres) et bénéficier d'une desserte d'un train par quart d'heure vers Paris et La Défense en heure creuse.
Aussi fou que cela puisse paraître, la gare de Clichy-Levallois ne bénéficie aujourd’hui d’aucune desserte directe vers la Défense, alors que 180 trains directs la traversent dans chaque sens ! Et que les deux ville totalisent tout de même 120,000 habitants et quantités d’emplois (60.000 emplois à Levallois + 20000 à Clichy). Il est urgent que cette gare bénéficie de liaison directe vers le pôle majeur de la Défense, pour améliorer le quotidien de milliers d’usagers et permettre le développement de ces villes qui jouxtent Paris. De nombreuses entreprises, de Levallois notamment, sont demandeuses d’une liaison rapide vers la Défense.
Colombes doit bénéficier de trajets plus rapides et moins compliqués vers la Défense et surtout le sud des Hauts de Seine : en améliorant la desserte Asnières - La Défense, les Colombiens gagneront 10 à 15 minutes par trajet vers Bécon, Saint Cloud ou Chaville. Ils n’auront plus qu’un transit à Asnières, ceux qui transitaient par Paris économiseront chaque année près de 240 euros sur leur Pass Navigo.
Courbevoie subit trop de suppressions. Elle doit être desservie en heure de pointe par 2 trains par quart d'heure vers la Défense et le sud du département et des trains normalement sans arrêt doivent la desservir dès qu'un omnibus est supprimé.
Chaville Rive Droite doit cesser de subir les annulations des trains les plus chargés, ce qui génère des situations de danger sur son quai. Dès 8h les trains provenant de Versailles sont bien souvent bondés ce qui oblige les usagers à attendre le prochain ou bien rentrer dans les rames déjà remplies à craquer. L’arrivée du T6 à Viroflay va encore augmenter le taux de charge des trains : nous réclamons que les trains de la ligne U marquent l’arrêt à Chaville, sur le créneau critique du matin, ce qui permettra d’avoir trois trains par quart d’heure pour la Défense.
La Défense Grande Arche est une des deux principales gares de la ligne en terme de trafic. Les escaliers d’accès sont actuellement sous-dimensionnés. En heures de pointe, le soir, et pour peu que des trains aient été annulés comme fréquemment, les quais sont saturés car étroits ce qui représentent un danger manifeste pour les usagers. Elle est mal desservie depuis et vers le nord des Hauts de Seine.
Ermont-Eaubonne et Sannois peuvent et doivent bénéficier de trajets plus rapides et moins chers vers le pôle de la Défense : en améliorant la desserte Asnières - La Défense, les usagers de ces villes peuplées du Val d’Oise pourront gagner 10 à 15 minutes par trajet pour aller à la Défense, et économiser une zone de Pass Navigo, soit 240 euros annuels.
Les usagers de la gare de l'Étang-la-Ville doivent subir moins de suppressions et retards de trains inopinés, le programme théorique était loin d’être appliqué. La situation dégradée que nous subissons actuellement provoque un risque d’enclavement tant les dessertes vers La Défense et Saint Lazare sont clés.
Les trains de pointe prévus à Garches-Marnes-la-Coquette doivent tous circuler, beaucoup trop de suppressions aujourd’hui sur les créneaux 8h-8h40 où il y a pourtant le plus de passagers. Ces villes doivent bénéficier d'une desserte d'un train par quart d'heure vers Paris et La Défense en heure creuse, au lieu d’un par demie heure à ce jour, ce qui est un facteur d’enclavement. La desserte en fin de soirée depuis Paris doit être améliorée.
Moins de trains supprimés à Louveciennes et Marly le Roi, qui pâtissent de nombreuses annulations, notamment sur le créneau clé 8h00-8h40. Ces tronçons doivent être mieux protégés des chutes d’arbres, très pénalisantes pour l’usager. Enfin, pour leur attractivité, ces villes doivent bénéficier d’un train toutes les 15 minutes vers Paris et La Défense en heure creuse, au lieu de toutes les 30 minutes actuellement.
La gare de Montreuil (Versailles) doit bénéficier de deux trains par quart d’heure vers Saint Cloud, La Défense et Paris le matin jusqu’à 9h, comme c’était le cas il y a 5 ans. Cette ligne est clé pour la correcte desserte de ce quartier versaillais qui risque, si rien n’est entrepris, de s’enclaver. Les trains du matin depuis Versailles Rive-Droite très souvent en retard ou annulés créent des situations inacceptables d’attente longue sur les quais et de rames quasi-bondées.. La desserte en fin de soirée depuis Paris n’est pas non plus adaptée, il faut plus de dessertes.
La station de Pont Cardinet doit bénéficier de dessertes directes vers La Défense, le risque de retard lorsqu’il faut comme aujourd’hui utiliser deux trains de la ligne L est bien trop élevé. Les nombreux logements alentour (XVIIème arrondissement), les bureaux en construction et l’arrivée prochaine de la ligne 14 en font une desserte importante pour l’axe L2.
Puteaux ne doit plus subir autant de suppressions de trains omnibus, de et vers Paris. Il conviendra d’étudier des arrêts supplémentaires dans cette gare, pour permettre des correspondances courtes entre ligne L et tram T2, et ainsi contribuer à désaturer la gare de la Défense.
Saint-Cloud bénéficie théoriquement de bonnes dessertes, sauf vers le pole d’emploi de Bécon et la ville d’Asnières. Cependant la forte dégradation de la régularité réduit l’attractivité de la ville dont la ligne L est le principal moyen de transport avec le tram T2. Il est urgent de rétablir une grille gérable pour y diminuer le nombre de trains supprimés.
Saint-Lazare est l’une des deux principales gares de la ligne avec La Défense. Elle est soumise à de fortes contraintes, vu son fort trafic en usagers et en nombre de trains, qui doivent s’y retourner. Il convient d’éviter à tout prix les engorgements dangereux entre les usagers qui quittent leur train et ceux qui le rejoignent.
Saint-Nom la Bretèche doit subir moins d’annulations de trains, la situation actuelle génère un risque d’enclavement tant les dessertes vers La Défense et Saint Lazare sont importantes. Enfin, pour permettre son développement, Saint Nom doit bénéficier d’un train tous les quarts d’heure vers Paris et La Défense en heure creuse, au lieu de toutes les demies heures aujourd’hui. Heures creuses et heure de pointe sont des concepts moins nets avec les horaires décalés.
Trop de trains arrivent archi bondés ou sont carrément supprimés à Sèvres-Ville d'Avray, cela génère des situations dangereuses sur le quai, plein alors que les rapides de la ligne U le traversent. Cette gare doit bénéficier au plus vite de 2 voire 3 trains par quart d'heure vers La Défense et Paris sur le créneau très chargé du matin. L’ouverture du tram T6 à Viroflay va encore plus saturer les trains : il est indispensable que les trains de la ligne U marquent maintenant l’arrêt, au lieu de traverser la gare à vive allure. Ces nouveaux arrêts doivent être programmés au moins en heure de pointe.
Suresnes Mont Valérien est mal desservie à cause de trop nombreuses annulations de trains omnibus, notamment de et vers Paris. Des trains normalement sans arrêt doivent la desservir dès qu'un omnibus est supprimé. Une desserte plus fiable permettre de désengorger le tram T2, que les Suresnois finissent par préférer, grâce à une meilleure régularité.
La gare du Val d'Or est mal desservie du fait de suppressions de trains omnibus bien trop fréquentes, notamment vers Paris. Des trains normalement sans arrêt doivent la desservir dès qu'un omnibus est supprimé.
Les dessertes vers Paris et La Défense théoriquement prévues à Vaucresson sont bien trop souvent supprimées ou en fort retard, notamment entre 8h et 8h40, créneau où il y a pourtant le plus d’usagers. Au-delà de Vaucresson, cette gare est très utilisée par les Chesnaysiens. Le retour à une desserte de qualité matin et soir est nécessaire, pour éviter le risque d’un enclavement de ces villes. Par ailleurs, cette gare doit être desservie par un train par quart d'heure vers Paris et La Défense en heure creuse, soit deux fois plus qu’actuellement où les passages sont trop peu fréquents.
Versailles Rive Droite, la ville la plus habitée des Yvelines, doit retrouver la desserte qui prévalait il y a cinq ans : deux trains par quart d’heure vers La Défense et Paris le matin jusqu’à 9h. Les deux trains que la SNCF a supprimé de sa grille, et les trop nombreuses suppressions impromptues créent des situations de saturations intolérables pour tous, là où elles n’existaient que très rarement il y a quelques années. Il est nécessaire qu’un train par quart d’heure desserve Versailles après 21h pour faciliter les retours en soirée depuis St Lazare. Une correcte desserte de la gare Rive-Droite est clé pour Versailles, comme pour de nombreuses communes alentour : le Chesnay, Buc...qui peuvent être menacées d’enclavement si rien n’est fait.
Viroflay Rive Droite fait face à bien trop d’annulations des trains les plus utilisés, sur les heures de bureau, matin et soir. Dès 8h les trains provenant de Versailles sont trop souvent très remplis, les passagers à quai doivent alors attendre le prochain ou monter dans des rames déjà saturées. L’arrivée du T6 dans quelques trimestres va fortement augmenter le nombre d’usagers utilisant cette gare : il est absolument nécessaire de retrouver 2 trains par quart d'heure vers Saint Cloud, La Défense et Paris, comme c’était le cas il y a quelques années.
Commentaires