L'intitulé avait de quoi susciter la curiosité. Le « diagnostic en marchant » proposé samedi dernier par la mairie de Courbevoie a attiré plus de soixante personnes venues s'informer sur le futur de l'ancienne friche industrielle proche de la gare de Bécon-les-Bruyères. « L'idée a consisté à faire découvrir aux habitants le bâtiment Delage et à restituer le quartier dans son contexte actuel et dans l'avenir de la ville », justifie Marie-Pierre Limoge, première adjointe au maire.
Les participants à cette excursion commentée par l'architecte-urbaniste Michel Cantal-Dupart ont pu constater les orientations qui guident la municipalité pour réaménager ces quinze hectares dédiés à des activités diverses, délimités par le boulevard de Verdun, l'avenue de l'Europe et la voie ferrée. Un secteur desservi à l'horizon 2027 par le Grand Paris Express. Une fois terminée, la réserve foncière accueillera des
habitations, des bureaux, des commerces, en parc d'un hectare et d'autres équipements reliés à la future gare.
Durant l'entre deux-guerres, l'usine de Louis Delâge a produit des voitures incarnant le luxe et la qualité françaises. « La ville veut faire un véritable quartier de cet îlot aujourd'hui disparate », lance Michel Cantal-Dupart avec sa voix de stentor. La métamorphose va nécessiter du temps. « Il faut compter au moins quinze ans », ajoute-t-il. Le projet s'articulera autour de l'ancien site de production Delage. Un long édifice en brique rouge, porté par des poutrelles métalliques et coiffé de sheds. « Pour l'instant, il s'agit du seul bâtiment conservé », annonce Michel Cantal-Dupart. Les disgracieux immeubles de bureaux qui se succèdent le long du boulevard de Verdun ne survivront pas à la mutation urbaine de cette partie de la commune qui touche la voisine de Bois-Colombes.
En parcourant les rues, les questions surgissent. Les inquiétudes s'expriment. « Le café-restaurant qui date de l'époque a une vie et une valeur sentimentale pour beaucoup de Courbevoisiens », souligne un quinquagénaire. « Nous redoutons de voir disparaître des constructions qui font partie du patrimoine architectural, comme celle dans laquelle se trouve le club d'escalade », déclare Cécile Boucherie, conseillère municipale d'opposition.
Un retraité interroge Michel Cantal-Dupart au sujet de la maison de son fils. « Ah, celle-là, elle est mal placée », admet l'expert qui se veut rassurant : « Tout se discutera, on ne va pas chasser les gens comme ça. » Si Christiane regrette qu'on ne lui donne pas plus « de précisions sur la future villa Delage », d'autres apprécient la balade. « Ça nous intéresse de savoir ce qui va se faire ici, sourit Camelia, accompagnée par son mari Jean-Marc et leur petite Eva. Je trouve très bien cette présentation sous forme de visite. » Ceux qui n'ont pu y participer peuvent dès aujourd'hui venir prendre connaissance du programme présenté sous forme d'exposition à l'hôtel de ville.
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