Mars 2017
Après plusieurs décennies de promesses électorales non tenues, le maire vient d’annoncer la réhabilitation du centre Charras. Si celle-ci est une bonne nouvelle, nous ne pouvons que nous étonner de la méthode et des principales orientations.
Pendant trois mandats, le maire a justifié l’absence de débat et d’avancée sur ce dossier au prétexte qu’il s’agissait d’une opération strictement privée. Finalement, c’est à l’occasion d’un conseil municipal convoqué en urgence qu’un projet – déjà ficelé – est présenté par un opérateur privé, le groupe Desjouis. Pour le « projet phare de la mandature », élus et habitants ont été écartés de toute réflexion en amont et placés devant le fait accompli. La consultation des habitants risque désormais de se limiter aux points de détail, à l’instar du projet Delage.
Est-ce le signe d’une absence de vision d’ensemble de la part de la mairie ? Ce projet si structurant ne peut en effet se réduire à une juxtaposition des ambitions d’agrandissement du promoteur et de quelques aménagements urbains portés par la mairie. La revitalisation de Charras – qui se meurt – ne peut être uniquement fondée sur sa rénovation et sa transformation en centre commercial de taille moyenne.
Les attentes des habitants sont en effet plus larges pour le centre-ville : équipements publics de qualité, espaces de vie, liens avec le reste de la ville. Or, c’est bien sur ces points que le bât blesse.
Qu’adviendra-t-il de la piscine et de la patinoire, deux équipements vieillissants ? Peu de réponse si ce n’est l’ouverture d’une « réflexion » et la promesse d’un « réaménagement ».
Côté marché, une nouvelle halle devra accueillir une conciergerie et un lieu de restauration tout en perdant 450 m2 par rapport à l’actuel bâtiment : peu probable que l’ensemble des commerçants actuels y trouvent place !
Quant aux aménagements urbains alentours, rien n’est établi : profitera-t-on du réaménagement de la rue de l’Alma pour intégrer à l’espace piéton une piste cyclable prolongeable jusqu’à la Défense ? Pensera-t-on un axe doux de la dalle jusqu’à la Seine en passant par la rue Molière ?
Enfin, à cette juxtaposition de petits bouts de projet s’ajoute l’opacité la plus totale sur les financements (coût global, répartition des charges financières entre les différents acteurs, éventuels transferts de propriété). On ne peut donc que s’inquiéter du risque important de « dérapages » financiers.
Maria COTORA, élue du groupe "Tous pour Courbevoie"
Alban THOMAS, président du groupe
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