Au delà d’un CV, qu’est ce qu’une vie ? Des souvenirs, des expériences, des valeurs et un engagement? Voici en une suite de petits tableaux, ce qui pourrait me tenir lieu de biographie subjective.
Des souvenirs :
Mon enfance dans le Béarn : le Canada, et le Rugby - C’est à Nay, un petit village des Pyrénées, que mes parents s’installent dans les années 1970. Ma famille y semble un peu… ” exotique “. Ma mère Canadienne et mon père enseignant, nos précédentes années passées à l’étranger au Maroc à Casablanca, puis au Portugal à Lisbonne ne font pas très couleur locale dans ce Béarn rural, aux traditions anciennes toujours fortes. Pourtant, très vite j’y trouve ma place, en partie grâce au rugby, un sport que je pratique très jeune comme troisième ligne aile !
Dans cette région du sud-ouest, le rugby est le véritable ciment de la communauté et lorsque l’équipe locale joue, tout le monde se retrouve au stade ! Grâce à ce sport, je fait l’apprentissage du sentiment d’appartenance à un groupe motivé et mobilisé et je découvre esprit d’équipe sans lequel il n’y a pas de victoire possible. De mon enfance, je garde aussi à l’esprit, cet autre apprentissage que constitue la rencontre des autres et de différentes cultures à travers mes séjours à l’étranger, mais aussi par mon héritage canadien.
Des expériences :
Les leçons de mon expérience professionnelle : au carrefour du public et du privé - LLe transport est un domaine passionnant, car il se trouve au carrefour du public et du privé. Au cours de ma carrière, je me suis peu à peu spécialisé dans ce domaine, et notamment sur les questions de l’emploi et des conditions de travail. Aujourd’hui j’anime des équipes et j’interviens en tant qu’expert auprès des Entreprises, des Ministères, des Instances de l’Union Européenne ou de différents pays qui sollicitent les conseils du Groupe pour lequel je travaille.
Nous sommes par exemple, consultés par le Maroc sur la mise en place d’une politique de formation dans la logistique, j’ai également été appelé à faire intervenir mes équipes sur la sécurité routière en Roumanie, sur l’entreposage en Chine et au Sénégal pour améliorer la gestion du port de Dakar. Nous intervenons évidemment aussi également dans les régions françaises.
Au fil de mes missions, j’ai souvent mesuré l’importance de l’existence d’un état fort. Un état à la fois compétent, capable de prendre les décisions qui s’imposent et suffisamment volontaire pour se donner les moyens de les mettre en œuvre. Mais j’ai aussi constaté le caractère essentiel du dialogue social.
Sur le terrain, mes interlocuteurs sont des élus, des responsables nationaux et locaux, des fonctionnaires, des chefs d’entreprises, des représentants des salariés, des usagers etc… C’est avec leur participation que les politiques doivent s’élaborer. Car les projets les plus efficaces sont toujours ceux que l’on a construit dans la concertation et la négociation.
Des valeurs :
Ma première grande cause : Robert Badinter et les prisons françaises - Étudiant à Bordeaux, je découvre à l’occasion des mes études en Droit, la prison, sa violence, les méfaits de la surpopulation, la récidive. A cette époque, comme encore aujourd’hui, le système carcéral français est très en retard. Pour moi, c’est un choc.
J’entre alors au GENEPI (Groupement Etudiant National d’Enseignement aux Personnes Incarcérés), c’est une association uniquement constituée d’étudiants qui interviennent bénévolement en prison pour donner principalement des cours aux détenus, mais aussi pour organiser des animations culturelles et sportives. Au cours de mes interventions, je suis frappé par le décalage entre le cliché des prisons trois étoiles et la réalité, mais aussi par l’échec d’une politique de lutte contre la délinquance basée sur le seul enfermement.
En 1984, je suis élu Président National du GENEPI. Je m’installe à Paris où j’ai la chance (la gauche est au gouvernement depuis trois ans) de pouvoir observer de très près l’action de Robert Badinter (actuel Sénateur des Hauts de Seine). Robert Badinter, connu pour sa lutte contre la peine de mort, aura sans doute été le plus grand Ministre de la Justice qu’a connu la France d’après guerre ; à l’époque, il suit de façon attentive les actions que nous menons. A la tête de l’association, je développe la formation des adhérents, la communication pour sensibiliser l’opinion publique et faire évoluer les mentalités…
Au final, mon engagement au GENEPI m’aura appris à servir une cause. Il a aussi fortement influencé ma conception de la justice, basée sur la réparation aux victimes, et ma compréhension de la lutte contre la délinquance. Je crois que les peines alternatives à la prison, ainsi qu’un vrai travail de prévention et de réinsertion doivent impérativement être développés. Car une prison qui ne marche pas devient une école crime pour les plus jeunes, et un facteur de désocialisation pour tous ceux qui en sortent.
Mon engagement pour une mondialisation régulée : Non à la loi du plus fort - Au début des années 1990, le débat sur la ” mondialisation ” n’est pas aussi tendance que maintenant. C’est pourtant l’un des principaux axes de réflexion de la Société du Droit International Economique (SDIE) dont j’ai été élu Président après avoir été son Secrétaire Général pendant plusieurs années.
La SDIE organise des colloques, publie une revue et des ouvrages collectifs notamment à la Documentation Française, sur le thème ” comment réguler juridiquement la mondialisation “…
J’ai toujours pensé que nous devons définir des règles du jeu dans un cadre multilatéral. Car sans la mise en place de ces règles, et sans ce cadre, le Monde économique reste dans l’ère du droit bilatéral ou règne de la stricte loi du plus fort.
Dans ce même esprit, je défends aujourd’hui l’instauration d’une ” diplomatie sociale “. La France et l’Europe doivent se battre pour promouvoir sur la scène internationale des règles sociales justes soumises à tous, comme celles prônées par l’Organisation Internationale du Travail (OIT) pour protéger les travailleurs. Je pense que nous avons actuellement une vision trop défensive et trop hexagonale de la question sociale alors qu’il faudrait en faire notre cheval de bataille diplomatique, en Europe et dans le Monde.
Un engagement :
Mon mandat socialiste dans le XXe : Paris et la démocratie locale - Paris 1996. La gauche est victorieuse dans six arrondissements de la Capitale, c’est une surprise et c’est une première. Elu PS du 20ième arrondissement, on me donne pour mission de mettre en place un Observatoire de la démocratie locale, afin d’évaluer puis d’orienter les décisions de la Mairie. Je suis également chargé d’animer le quartier de Ménilmontant (25 000 habitants) qui cumule les handicaps : délinquance, habitat dégradé, familles à reloger, opérations d’urbanisme brutales menées par Tibéri…
Nous décidons de baser notre politique sur l’aménagement urbain et sur la participation des habitants. Nous créons un conseil de quartier où nous impliquons les institutionnels, écoles, conservatoires, associations, commerçants… Nous mettons en place des fêtes de quartiers, des opérations de prévention, des rencontres avec les familles moins favorisées, avec les jeunes… Nous organisons des cafés débats… Le but est d’entendre les demandes de tous et d’anticiper les vrais besoins du quartier et de mes concitoyens pour pouvroir répondre réponses aux besoins exprimés.
Cette expérience participative, basée sur le dialogue, l’écoute et l’échange a largement inspirée par la suite, les propositions à partir desquelles Bertrand Delanoé a été élu Maire de Paris lors des dernières élections municipales. J’ai d’ailleurs été chargé, à cette occasion, d’animer un groupe d’experts dans le cadre de l’élaboration du projet pour Paris.
Ce Mandat électoral, très riche en termes de formation à la Démocratie locale a été pour moi l’occasion de mettre en pratique le principe selon lequel il n’y a pas de politique sans projet, et pas de projet sans une forme d’utopie. Une utopie néanmoins suffisamment concrète pour que les bénéficiaires puissent participer pleinement à la définition du projet et à sa mise en œuvre.
Là où je vis aujourd’hui : mon implication sur Courbevoie et la circonscription - Comme je le dis dans l’introduction de ce blog, si je devais me définir en une phrase, je dirai que je suis ” un citoyen engagé dans le monde… et là ou je vis “. Mon métier, mes convictions m’ont amené et m’amènent toujours, lors de mes missions à l’étranger et mes voyages, à rencontrer d’autres cultures, d’autres réalités…
Et malgré cela, je ressens toujours très fortement mon identité locale. Je suis Courbevoisien. J’habite cette ville où mes enfants ont grandi et où ils sont scolarisés… L’actualité Courbevoisienne est toujours au coeur des discussions de la section locale du Parti Socialiste que j’anime comme Secrétaire.
Tous les week-ends, sur les marchés de la ville, dans les rues où nous organisons des distributions de tracts, dans les transports en commun que j’utilise pour me rendre au travail, je rencontre mes concitoyens. Je discute avec eux, j’écoute, je partage leurs préoccupations. Les réunions régulières avec les socialistes de la Garenne Colombes et de Bois Colombes, me permettent également de suivre de très près la vie de ces communes toutes contrôlées par la droite. Cet ancrage local me semble essentiel.
Un Député, dont le devoir est de légiférer pour le bien commun, doit pouvoir nourrir sa réflexion et son action de sa proximité avec sa circonscription, tout autant que de ses expériences à l’international.
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