Lundi 12 octobre. Conseil municipal de Courbevoie. Le maire annonce qu’il votera avec sa majorité municipale un avis défavorable à la fusion Epad – Epasa. A l’écoute des arguments, les fissures apparaissent au sein de la majorité.
Sous la pression de l’opposition PS, Verts, PCF, Modem, des habitants et des réactions qui fleurissent partout depuis plusieurs jours jours, Jacques Kossowski, député-maire UMP de Courbevoie, a créé la surprise ce soir en conseil municipal en appelant sa majorité municipale à rendre un avis défavorable au décret permettant le fusion Epad – Epasa (extension de la Défense sur Nanterre,mais aussi sur la Garenne-Colombes, Courbevoie et Puteaux)
En quelques mots, il a argumenté sur la place écrasante de l’état dans le futur établissement, une place qui ôterait le peu de pouvoir qui reste aux collectivités locales.
Mais à l’écoute des justificatifs de vote de plusieurs conseillers de la majorité UMP, il apparaît que ce vote n’est pas une critique de la fusion Epad – Epasa.
M. Césari par exemple, conseiller municipal mais aussi Directeur Général de l’UMP, précise qu’il est contre le périmètre, imprécis sur Courbevoie, et contre la représentation de la ville (1 voix sur 15 au futur conseil d’administration) mais qu’il soutient sans autre condition la fusion des deux établissements.
Jean Spiri, proche de Jean Sarkozy, conseiller municipal et ancien conseiller de Xavier Bertrand au ministère de la Santé, précise même qu’il « veut continuer à développer la Défense de la Seine à la Seine ». Il ajoute même que « ce projet est un bon projet ».
Le vote défavorable est donc une unanimité de façade, y compris au sein de l’UMP. Le maire rejette d’ailleurs toutes les demandes de l’opposition permettant de préciser ce refus :
-Expliciter le vote négatif par une déclaration jointe
-Proposer un vœu sur le développement maîtrisé de la Défense
-Et même pour un recours devant le conseil d’Etat, il s’abrite devant les décisions unanimes des autres villes concernées, « seul moyen pour que cela porte ».
L’opposition a développé des arguments contre la fusion.
-Confiscation de l’intérêt général au profit des intérêt particuliers
-Confiscation des territoires des collectivités territoriales qui n’auront plus la maîtrise de leurs territoires
-Confiscation économique au profit de l’aménageur sans maîtrise des instances élues
-Confiscation par l’état du rôle moteur de la région
-Confiscation de la démocratie par une représentation écrasante de l’état au sein du conseil d’administration
-Une absence de projet clair pour le futur établissement commun
-Une fuite en avant sur les mètres carrés de bureaux
Le vote négatif de la majorité municipale n’est donc qu’un effet d’affichage qui ne concerne en rien le fond du dossier Epad-Epasa. Il ne sert qu’à l’UMP à parer la critique née de la nomination annoncée de Jean Sarkozy à la tête du futur établissement, symbole le plus ridicule et le plus significatif de la mainmise de l’Etat sur la Défense au détriment des habitants, des usagers et de leurs représentants élus.
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