Vendredi 12 février 2009 se clôt l’enquête publique sur le PLU de Courbevoie. Un laisser-faire généralisé sur l’urbanisme de la ville, des espaces publics sous-représentés, un habitat social délaissé : le PLU de Courbevoie annonce une ville tournée vers on passé, étrangère aux flux dynamiques qui animent l’ouest parisien. Le grand projet de la droite municipale n’est que le signe de sa passivité et de son manque de volontarisme.
31 jours d’enquête public. La loi ayant contraint Courbevoie à se doter d’un PLU, la mairie a ouvert l’enquête publique pendant 31 jours, le minimum légal.
Et ni les affiches dans la ville, ni l’exposition en mairie ne rendent compte des effets réels qu’aura le PLU dans le futur.
Voici quelques points développés dans la contribution du groupe « Une autre ambition pour Courbevoie » (PS, Verts, PCF – présidé par Jean-André Lasserre).(cliquez ici pour accéder au texte intégral)
La ville confie son aménagement aux autres
Il est frappant, à la lecture du PLU, de voir combien la ville de Courbevoie ne traite pas elle-même de ses dossiers. Cela est même devenu une méthode de gestion municipale : « Ce n’est pas un dossier de la ville. Je ne suis pas au courant, je n’y peux rien» rétorque souvent le maire Jacques Kossowski à nos questions, qu’elles concernent la Défense, Charras ou des opérations immobilières privées sur la ville. Et pourtant, le PLU qu’il propose autorise bien tout ce qu’il prétend ne pas connaître. Exemples sur 3 dossiers.
La Défense
Le maire se plaint souvent que sur le territoire de la Défense, il n’a aucun pouvoir. Outre sa casquette de vice-président de l’Epad, le PLU aurait pu être un outil pour maitriser l’urbanisme de Courbevoie côté Défense. Bien au contraire, le PLU de Courbevoie autorise tout sur la Défense, de l’idiote tour AVA à la scandaleuse tour HERMITAGE. Il montre ainsi qu’il cautionne, soutient et participe activement malgré ses dénégations au développement urbanistique non maitrisé de la Défense.
Charras
Depuis quelques mois, le maire ne cesse de répéter que l’opération » Centre Commercial Charras » est une opération uniquement privée dans laquelle il ne peut pas intervenir. Son PLU autorise toutes les possibilités demandées par le promoteur, permettant même à cet opérateur privé de gagner sur l’espace public appartenant à tous les Courbevoisiens. Le Maire acte ainsi le fait qu’il laisse au promoteur le soin d’aménager le centre ville puisque le centre commercial est structurant de toute la zone centrale de Courbevoie.
Les zones « molles »
Les zones situées entre les boulevards de la mission Marchand, de Verdun, entre la ville de la Garenne-Colombes et la ligne de chemin de fer bécon/Défense sont particulièrement intéressantes. Appelons les « zones molles » car leur urbanisme actuel est historique et morcelé. Par le zonage proposé, le maire de Courbevoie signe un chèque en blanc aux promoteurs. Ceux-ci vont trouver à Courbevoie de belles opérations à faire à quelques mètres de la Défense. Ils pourront acheter de vieux pavillons, les détruire, les remplacer par de petites résidences de standing, sans aucune contrainte, ni unité urbanistique. Elles pousseront ici ou là, au gré des cessions de terrains, sans lien les unes avec les autres. Il s’agira d’un aménagement urbain non maîtrisé, mais qui provoquera de fortes tensions sur le marché local du logement, fragilisant même la situation des classes moyennes sur la ville.
Peu de HLM possibles
Le PLU découpe la ville en zones dans lesquelles les nouvelles constructions auront ou non l’obligation d’intégrer des logements sociaux. C’est une des promesses publiques de Jacques Kossowski … son PLU ne le permet pas :
- Dans les zones pavillonnaires, le seuil est fixé à 20 logements, ce qui fait que peu des résidences de standing construites sur ces petites parcelles auront le minimum requis.
- Autre zone possible, la Défense. Mais son développement côté Courbevoie est plus axé sur les bureaux que sur les logements.
- Troisièmes espaces possibles, les zones du Faubourg de l’Arche, du centre de Bécon ou du quartier Victor-Hugo. Elles présentent déjà un bâti dense et récent. Les marges de manœuvre pour y construire des résidences de plus de 20 logements sont donc réduites.
-La zone centrale de la ville (Charras) n’a en revanche aucune obligation de logements sociaux.
Pas d’espaces réservés pour la communauté des habitants
Dans un PLU, la ville peut réserver des espaces. Ce sont en général des zones dans lesquelles elle espère programmer à l’avenir des équipements publics ou des aménagements urbains bénéfiques à tous.
Dans le PLU 2010 présenté par Jacques Kossowski, ces zones réservées représentent moins de 1 % de la surface de la commune.
Pas de volontarisme
Jean-André Lasserre et les élus du groupe « une autre ambition pour Courbevoie » concluent :
« A l’heure où l’ouest parisien connaît des bouleversements, le maire de Courbevoie n’a aucune vision d’avenir pour sa commune :
Il laisse l’Epad et les promoteurs immobiliers organiser l’urbanisme de Courbevoie ;
Il inscrit la ville dans un isolement intenable en zone urbaine par rapport à ses voisins ;
Il ignore tous les flux dynamiques qui s’animent dans l’ouest parisien et préfère travailler seul ;
Il lâche les différents quartiers de Courbevoie, abandonnés à des attractions extérieures (Asnières, Levallois, Nanterre, la Défense)
Il refuse de lier l’urbanisme de la ville et les transports, pourtant intimement liés ;
Le PLU était sans doute, le grand rendez vous de cette mandature municipale pour apporter une vision précise, raisonnable et raisonnée de notre ville dont le développement n’est plus extensible à l’infini. Ce n’est pas le cas. Une exposition ne peut pas remplacer le débat public. La majorité municipale constituée autour de Jacques Kossowski n’a pas de vision de l’avenir de la ville. »
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