A l'occasion du conseil municipal du 3 octobre 2011
A l'occasion de la délibération sur la mise en place d'une SPL (voir article ici), Cécile Boucherie est intervenue sur la salle de cinéma Abel Gance :
"J’ai posé la question de l’avenir de cette salle à plusieurs reprises depuis 2008. Vos réponses sont toujours « on va y réfléchir ». Avec cette étude, j’espère que vous y avez réfléchi et que vous allez nous donner des réponses que les Courbevoisiens attendent. Est-ce que le label « Cinéma d’art et d’essai » perdura avec ce nouveau statut ? Que va devenir cette salle qui a besoin d’être entièrement refaite car elle ne répond plus aux exigences techniques actuelles ?"
Yves Jean (adjoint à la culture) a répondu que "pour le cinéma Abel Gance, il sera rénové et qu'il souhaite renforcer la présence des scolaires."
Drôle de réflexion quand on se penche sur l'histoire du cinéma Abel Gance.
Pour les Courbevoisiens les plus récents, il est intéressant de connaître l'histoire du cinéma Abel Gance et de son prédécesseur, la Lanterne.
Une Maison des Jeunes et de la Culture (MJC) existait à Courbevoie à cet endroit à Bécon, gérant également un cinéma d'abord intermittent, puis permanent ("La Lanterne" donc). L'histoire mouvementée de cette MJC se résume en un combat permanent entre la mairie de Courbevoie (l'ancien maire Charles Desprez) et les responsables associatifs de la MJC. Cette lutte a duré 36 ans, de 1959 à 1995. La MJC, malgré plusieurs centaines d'adhérents, une offre culturelle riche et diversifiée, et un cinéma engrangeant des dizaines de milliers d'entrée, n'a jamais reçu aucun centime de la mairie de Courbevoie. Au contraire, elle devait même lui payer un loyer non symbolique !
L'une des particularités du cinéma "La Lanterne" était son implication forte avec le milieu scolaire. Les écoliers y découvraient des films impossibles à voir ailleurs. La programmation était étudiée conjointement entre les programmateurs du cinéma et le corps enseignant de la ville. La collaboration était si riche que le Lycée Albert Camus de Bois-Colombes était associé à la Lanterne pour son option "Cinéma Audiovisuel".
Au bout de 36 ans de combat, la mairie gagne. La MJC ferme. Le cinéma se transforme en Abel Gance. Malgré une programmation Art et Essai de qualité, le lien avec les écoles s'éteint.
Hubert Marchal, dans son libre "l'insoumise de Courbevoie" (éditions INJEP), cite les conseillers municipaux de Courbevoie qui, en 1993, par leur soutien inconditionnel à Charles Desprez, ont mis un terme à l'aventure de la MJC, de la Lanterne et de son lien étroit avec les écoles de Courbevoie. Parmi les conseillers cités, certains sont encore en place aujourd'hui : Daniel Courtès, Yolande Deshayes, Martine Leventic, mais surtout Yves Jean et Jacques Kossowski,
Près de 20 ans après avoir détruit un outil cinématographique et culturel pour les écoles, qui fonctionnait, aujourd'hui, ils "souhaitent renforcer la présence des scolaires".
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J'ai connu et fréquenté le cinéma la Lanterne, c'était le plus merveilleux cinéma, ma fille a grandit avec, nous y avons rencontré des réalisateurs, vu des films incroyables... avec la Mjc et ses activités nous avons eu la chance et le bonheur d'avoir une maison de ville a taille humaine. Le maire de Courbevoie a détruit ce lieu d'une manière irrémédiable, je ne suis presque plus allée au cinéma depuis la fermeture de la Lanterne. Aujourd'hui j'ai déménagé, je déménage même souvent, et je n'ai jamais retrouvé un lieu aussi formidable. cela me manque.
Rédigé par : patricia D | mardi 14 mai 2013 à 23h15