À proximité de La Défense, le logement accessible est un bien rare. Des milliers de demandes s’accumulent chez les bailleurs sociaux ou les investisseurs institutionnels. Pourtant, c’est là qu’à nouveau des dizaines de familles sont chassés de leur logement. Comme d’habitude, le maire laisse faire.
À quelques dizaines de mètres de la dalle de La Défense, sur le territoire géré par l’Epadesa, 25 familles sont menacées d’expulsion de leurs logements accessibles.
Ces logements construits avec des aides d’état avaient une contrepartie : des locations accessibles … mais pour une durée limitée. En cause, une forme de baux tout à fait singulière.
Ces baux à construction sont pratiqués dans une intention purement spéculative. Aujourd’hui, ces baux arrivent à terme et les occupants qui n’ont pas été informés lors de leur installation de cette particularité sont priés de déguerpir.
Un seul bailleur social s’est montré intéressé pour reprendre l’immeuble : Logis Transport … qui cherche à reloger les expulsés des Damiers, à quelques centaines de mètres de là. Le bilan d’une telle intervention resterait donc largement négatif en terme d’offre de logement accessible sur la ville.
Interpellé par les habitants, le maire ne fait rien.
Pourtant, dans d’autres villes, à Asnières par exemple, la mairie est intervenue pour menacer de préemption et consolider ainsi du logement social sur la ville.
À Courbevoie, rien de cela. Le maire UMP Jacques Kossowski s’en remet à une loi du marché libre qui, en matière de logement, exclut les familles des classes moyennes de nos villes.
Pourtant, le logement accessible est rare dans notre ville et dans cette zone des Hauts-de-Seine soumise à une flambée des prix. Aujourd’hui, impossible pour une famille de se loger dans le privé dans 70 mètres carrés à moins de 1500 euros/mois. L’office HLM est saturé et de nombreux logements sont occupés par des familles dépassant les plafonds (source : rapport Milos 2008). Les bailleurs sociaux sont submergés de demandes. Et les familles s’entassent dans des conditions de logement précaires. Seule solution : partir habiter plus loin de son lieu de travail, ce qui provoque un coût social, économique et écologique important.
C’est donc aux collectivités d’intervenir.
Hélas, à Courbevoie, le laisser-faire en matière de logement reste un fondamental de la politique municipale.
Hélas à Courbevoie, les montages divers et à terme pervers comme les baux à construction à intention spéculative ou les démembrements, sont avalisés par le maire UMP.
Le taux de la loi SRU est tout juste atteint grâce aux centaines de logements étudiants (qui n’ont pas tous un aspect social, loin s’en faut). En revanche, des dizaines de petites résidences de standing poussent dans la ville, prouvant ainsi que le foncier existe bien pour les promoteurs privés.
Alors que le vidage en règle des Damiers continue, alors que certains immeubles de la ville sont vendus « à la découpe », alors que des baux comme celui évoqué plus haut dans ce texte arrivent à terme, il est urgent que la ville de Courbevoie, la Défense et les Hauts-de-Seine se dotent d’une politique volontariste en matière de logement.
Nous devons agir de toute urgence pour maintenir et renforcer une diversité sociale dans notre ville et dans nos territoires.
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