Lire entre les lignes peut parfois amener à faire transparaître quelles intentions sont derrière certaines actions.
Pour illustrer le propos prenons deux clichés saisis le même jour sur la Dalle de la Défense 1 à deux endroits distants l'un de l'autre d'environ 200 mètres.
Il semble aux premiers abords que, derrière l'élévation de palissades il y ait bien l'idée similaire de :
protéger les usagers des nuisances des chantiers.
Ainsi côté face (photo de gauche), des palissades entourant la construction d'un hôtel 4 étoiles allant bientôt voir le jour dans le quartier. L'enclos est amovible et rapidement démontable si cela est nécessaire.
Mais côté pile, les mêmes palissades censées protéger habitants et commerçants des Damiers (des travaux de désamiantage dit-on) sont fixées de manière à ne pouvoir être ôtées que par l’intervention d’ouvriers spécialisés.
La principale raison d'être de ces palissades serait donc de protéger les usagers ?
Considérons que le côté où s’affiche l'information indique la zone dans laquelle des responsables ont situé la population devant être prévenue et protégée des travaux.
Côté face, le passant bien informé de la nature des travaux, évolue en toute quiétude à l’extérieur du chantier.
Côté pile, la disposition des palissades et l'absence d'information laissent à penser qu'usagers des Damiers se déplacent à l’intérieur même du chantier !
Pour les aménageurs de la dalle, il y a donc une différence de traitement pour un même objet :
D'un coté, l'installation d'une palissade disposant une l'information visible indique aux usagers qu'ils peuvent évoluer ici dans cette zone en toute quiétude.
De l'autre, l'atmosphère d’insécurité entretenue est telle que chaque habitant en arrive à traverser l'endroit en restant sur ses gardes, le mieux serait peut-être même de ne pas s’y attarder...
Certains diraient : L'information côté Damiers est absente par simple oubli.
Pas du tout, regardons plutôt au verso :
L'Epadesa et la ville de Courbevoie communiquent assurément de ce côté-ci, certes de manière incongrue, à l'envers de l’endroit, en dépit du bon sens serait-on tentés de dire...
Permis de démolir et logos des co-responsables sont bien présents, mais placés de telle manière qu'ils soient invisibles aux regards des habitants des Damiers.
D’ailleurs qui cherche-t-on à informer ici au juste ? Habitants ou promoteurs ?
Le but recherché est-il d'informer, ou alors de (se) persuader que les opérations continuent comme si de rien n'était ? Et n’y a-t-il pas d'autres objectifs inavoués ?
- En coulisses, les habitants des Damiers clôturés dans une enceinte elle-même agencée de manière à faire pressentir l’imminence des travaux.
Additionné à tant de pressions endurées depuis ces dernières années cela développerait en chacun un sentiment d'urgence , avec l’idée que décamper au plus vite resterait ce qu’il y aurait de mieux à faire.
- Côté scène la palissade est éblouissante, cousue de fil blanc. C'est l'image que l'on souhaite donner, celle qui sera couchée sur de superbes plaquettes promotionnelles ou même déversée au travers de la presse et forums spécialisés.
Il y a bien cependant cette bandelette rouge tout le long rappelant que ce qui s'opère dans les coulisses, au-delà des barrières, est cautionné par l'Epadesa et la ville de Courbevoie, tous deux signataires des opérations.
Aujourd’hui il s’agit du dernier acte de cette tragi-comédie : à nouveau les ficelles éculées et à maintes fois utilisées par les mêmes dans le silence des coulisses.
Et après tant d'années d'ignorance et de mépris, qu’aspirent en définitif les familles de ce quartier ? La même chose que depuis le début de cette histoire abracadabrantesque :
Vivre tranquilles sans être inquiétés continuellement, par des forces démeusurées, sur des questions aussi fondamentales que celles relevant du simple droit au logement.
Ils n'en sont pas encore rendus au stade d’espérer justice de ceux qui leur ont porté préjudice ; Que ceux là soient déclarés comptables et redevables pour tout ce qui c’est passé, en silence, durant tout ce temps, derrière les fausses palissades, côté façade en pierre authentique des Damiers.
@ Nelly - oui pour la photo de gauche/ l'autre photo correspond à "l'enclos" dans lequel se retrouve actuellement parqués les habitants des Damiers.
Rédigé par : uaapc | samedi 11 août 2012 à 07h30
Ces palissades correspondent au chantier d'un hôtel 4 étoiles par VINCI Immobilier a attribué au groupement CBC/BATEG, sa construction de 369 chambres et suites qui sera exploité par le groupe MELIA Hotels International. Le bâtiment IGH de 20 étages, sur 5 niveaux de services et infrastructures aura des accès directs depuis le boulevard urbain et l’esplanade de la défense.
Rédigé par : Nelly | samedi 11 août 2012 à 00h09