Fort de son label « 4@ », le maire de Courbevoie et son adjointe à la vie scolaire et à la jeunesse avaient préparé une rentrée « moderne ». « Joyeuse Rentrée » twittait l’équipe du maire. « Joyeuse pagaille » aurait-il du écrire.
La nouvelle carte « Qualité de Ville » censée faciliter le fonctionnement administratif des inscriptions cantine – activités périscolaires – crèches a provoqué un énorme bug de rentrée.
Rentrée 2012.
Annoncée en grande pompe, la nouvelle carte numérique « Qualité de ville » a été mise hors-service après deux jours de pagaille ubuesque dans les écoles de Courbevoie. Pour s’inscrire à la cantine, à la garderie scolaire, aux études surveillées, etc, l’enfant passe sa carte dans une toute nouvelle borne chargée de recueillir et centraliser les données.
Jour 1 et jour 2 de la rentrée : les files d’enfants s’allongent démesurément devant les nouvelles bornes. Le nouveau logiciel n’arrive visiblement pas à absorber le nombre d’informations arrivant au même moment. La borne affiche la mention « Patientez » pendant de trop longues minutes.
Jour 3 de la rentrée : Papiers et crayons remplacent en catastrophe la carte interactive « pour au moins quelques semaines » déclarent le Maire et son adjointe : surcroît de travail pour le personnel, surcoût de la refonte nécessaire du programme livré…
Le groupe « Une autre ambition pour Courbevoie » avait déjà protesté au printemps contre un effet pervers de ce nouveau système. Par exemple, en cette rentrée 2012, de nombreuses familles doivent payer en septembre deux fois le montant mensuel des crèches (un mois post-prestation dans l’ancien système, un mois pré-prestation avec le nouveau) sans qu’aucun étalement de paiement ne soit prévu par la mairie.
La pagaille provoquée par le nouveau système informatique pose 3 questions essentielles pour le bon fonctionnement de la commune de Courbevoie.
Le contrôle des prestataires externes
La mairie a précipitamment dénoncé dans un courrier aux parents les insuffisances du prestataire choisi, rejetant la faute sur « les autres ». Pourtant, nous nous inquiétons depuis plusieurs années d’un manque flagrant de suivi et de contrôle des prestations des délégataires de crèches par exemple. Confier un marché public à un prestataire privé ne suffit pas. Il est nécessaire de redoubler de compétence en amont pour l’élaboration du cahier des charges ET en aval pour organiser le suivi et le contrôle scrupuleux de la délégation.
La précipitation
Après 4 ans d’immobilisme total (sauf sur les augmentations d’impôts), l’équipe municipale, assise sur sa cagnotte, lance des dossiers à tout va dans la précipitation. Une seule règle absolue : livraison avant mars 2014, date des prochaines élections ! Peu importe que le dossier préparé en urgence soit mal ficelé, peu importe que les délais contraints entraîne un surcoût pour les Courbevoisiens, seul l’affichage d’une avancée avant mars 2014 compte. Comme celui de la Cité des Loisirs, le dossier « Carte Qualité de Ville » est victime de cette méthode. Aucune avancée pendant 4 ans, un lancement précipité… et une pagaille !
L’affichage
Courbevoie s’enorgueillit d’un label « 4@ ». Mais en réalité le retard numérique est encore grand à Courbevoie : piratage du site de la ville, méconnaissance des usages lorsque des mails sont envoyés à plusieurs centaines de destinataires en copie visible, aucun document numérique disponible pour les élus, pas d’internet pour les élus en conseil municipal, la liste des insuffisances numériques est longue. Quant à la page internet de la carte « Qualité de Ville », elle affiche en ce début septembre la mention « erreur 404 » digne du service proposé.
Jean-André Lasserre conclut : « Le maire de Courbevoie et son équipe montrent une nouvelle fois leur incapacité à gérer des projets d’ampleur. Obnubilé par l’échéance des municipales, le maire privilégie la précipitation à l’analyse préalable des besoins et au contrôle des projets, disfonctionnement et surcoût à la clé."
Sachant qu'il y a en parallèle systématiquement un double-contrôle sur papier de papier effectué dans les écoles par les enseignants et transmis par les directeurs d'école à la Mairie.
Bref un double-contrôle comptable coûteux et pas forcément utile. D'autres communes s'en passent très bien.
Nous aurions voulu que cet argent serve
- à former des animateurs, à en embaucher plus, à
- rémunérer davantage d'enseignants pour l'étude pour que les classes soient moins chargées,
- à faire partir plus d'enfants à la neige ou à la montagne,
- à réparer plus tôt les défauts d'étanchéité des toits des écoles,
- à recruter davantage d'agents de sécurité pour faire traverser les enfants aux sorties d'école ou de collège,
- à doubler le Curviabus pour augmenter la fréquentation des infrastructures culturelles et sportives par les enfants et les adolescents (infrastructures qui nous coûtent tellement chers et dont nous pouvons pas toujours profiter)...
Avant d'expérimenter des projets aussi coûteux pour lesquels il n'y a pas de demande, pourquoi ne pas écouter d'abord les demandes et optimiser l'utilisation et la rentabilisation de ce qui existe déjà?
Rédigé par : H. Grégoire | jeudi 04 oct 2012 à 15h22
J'ai surtout l'impression que la Mairie ne découvre que maintenant comment fonctionne ce logiciel et quelles en sont les contraintes ... une fois qu'il est déjà installé ...
Comme dans tout projet, n'y a-t-il pas des échanges entre le prestataire et le demandeur (la Mairie) sur ce qui sera mis en place ? (appel d'offre, analyse des prestations, validation, phase de test, etc. et j'en passe)
C'est très étonnant de s'apercevoir de tout cela que maintenant, une fois qu'il n'est plus possible de faire marche arrière (ou que cela est trop compliqué)
Ce sont les familles courbevoisiennes qui en subissent les conséquences (au quotidien pour les "usagers" des crèches et écoles, et surement à plus long terme via les impôts)
Rédigé par : Yoyozibou | vendredi 28 sep 2012 à 14h18