Depuis le départ, nous soutenons ce projet, mais il avait appelé une série d'observations de notre part, communiquées lors de l'enquête publique de l'époque (2009)
Pour mémoire en voici une synthèse :
1- La discontinuité du cheminement
La discontinuité aux « extrémités » nord et sud (jonction pont de Levallois / berges d’Asnières au nord et passage de la Zone de la Défense au sud) en font cheminement en pointillé, à notre grand regret. La promenade n’est pas dimensionné pour la 3e ville du département.
Pourtant ces jonctions négligées ou sciemment ignorées démultiplieraient les possibilités de cheminement, espaces de promenade et de loisirs : liens avec Asnières, avec l’esplanade de la Défense, avec Neuilly et Puteaux, permettraient la jonction avec des berges aménagées des pistes cyclablesdes équipements et promenades etc.
La discontinuité est aussi patente vers l’intérieur de la ville et notamment au regard du Parc de Bécon ou du centre ville.
2- Le trafic de la RD7 : bruit et pollution
Quiconque arpente à pied le quai Paul Doumer sur un trottoir de la RD7, notamment sous l’avancée de la promenade Paul Doumer ne peut qu’avoir envie de fuir au plus vite le vacarme insupportable et la pollution.
Malgré les qualités du projet d’aménagement réalisé, le « confort » d’un lieu de promenade à cet endroit, soit-il partiellement protégé par un mur antibruit, nous laisse très dubitatifs.
Rien n’a été prévu pour ralentir la circulation automobile (+de 70 000 véhicules motorisés/jour) rend aberrant le fait de souhaiter « rendre les berges aux promeneurs » sans restreindre la circulation parallèle d’un axe routier majeur. La circulation est autorisée à 70km sur les voies coté fleuve, 50km sur les voies coté ville. Il est impératif de réviser cette limitation à la baisse, pour réduire le bruit et faciliter les traversées piétonnes en sécurité (notamment pour les personnes à mobilité réduite)
L'autre moyen de pacifier la circulation sur la D7 et de favoriser les déplacements .
3- Le trafic de la RD7 : sécurité des piétons
Des courbevoisiens (PMR, personnes agées, parents avec poussettes,...) doivent traverser l’axe D7, d’une manière ou d’une autre, pour accéder à la promenade des berges. Notre groupe se prononce en faveur de passages piétons réellement sécurisés, offrant une durée suffisante de temps de traversée (contrairement à ce qui prévaut encore à Courbevoie pour la traversée d’axes tels que la D992 Mission Marchand par exemple.)
La réduction de la vitesse, au moins sur le tronçon routier parallèle à l’aménagement des berges, est nécessaire (voire point 2).
4- Accessibilité
Notre groupe s'était à l'époque prononcé en faveur d'une passerelle de jonction à la promenade Paul Doumer. En cela nous avons été entendu. Mais à moitié car nous souhaitions qu'elle soit accessible à tous et notamment aux personnes à mobilité réduite, quelle qu’en soit la raison (enfants en bas âge, handicap, âge…). Nous préconisions en regard des escaliers une descente de pente raisonnable, en zigzag ou colimaçon
C’était réalisable techniquement, mais ce critère n’a pas été pris en compte dans le projet présenté, de façon incompréhensible et à notre grand regret.
5- Partage des cheminements
Si l’agression acoustique est suffisamment diminuée, cette promenade aurait du succès, mais le problème du partage des cheminements se pose alors, pour la sécurité et la tranquillité de tous.
6- La végétalisation :
Le minéral domine l’ensemble du projet, ce que nous regrettons.
La partie réellement végétalisée ne correspond qu’à un segment limité de la zone aménagée (rue Molière / aval du carrefour Pont de Courbevoie), inclus dans un segment plus étendu mais peu ou pas végétalisé (Ficatier / carrefour du pont de Courbevoie).
Le projet a nécessité la destruction d’une dizaine de peupliers existants, compensée d’une certaine manière par la plantation d’une vingtaine de marronniers, de 17 sorbiers, de saules blancs et de frênes
Ces nouveaux arbres mettront un peu de temps à grandir, et on sait que les végétaux jouent un rôle antibruit non négligeable. Les études acoustiques du dossier d’enquête publique ne prennent pas en compte la disparition des 10 grands arbres.
La pelouse deviendra certainement un espace très convivial, mais l’intensité probable de fréquentation sur cette surface somme toute restreinte, risque de rapidement l’altérer. C’est pourquoi de nombreux bancs doivent être mis en place tout au long du cheminement.
Pourquoi ne pas avoir assez pris en compte la selection de végétaux sélectionnés selon des critères d’écologie urbaine ; ils pouvaient non seulement embellir le paysage mais aussi servir la biodiversité : plantes, buissons, arbustes bien choisis deviennent oasis, garde manger, refuge, espace de nidification pour de nombreuses espèces d’insectes, d’oiseaux, de petits mammifères tels qu’écureuils, hérissons ou chauves souris, et cela même en pleine ville.
Les végétaux proches de la rive peuvent aussi être une source nutritive non négligeable pour les poissons.
7- L’éclairage
La question de l’éclairage n’etait abordée que très succinctement dans les dossiers.
Nous souhaitions qu’un soin véritable soit porté à cette question cela pour plusieurs raisons :
- sobriété de la consommation électrique.
- L’éclairage doit permettre de rassurer les promeneurs mais ne doit pas contribuer à la pollution lumineuse du ciel nocturne, pouvant avoir des effets nocifs sur la santé humaine mais aussi la faune, avec des risques de reflets sur la surface de la seine.
8- Les matériaux :
Il était spécifié dans les dossiers que les matériaux utilisés seraient particulièrement respectueux du développement durable. Pourtant le béton reste la surface majeure de promenade .
Les choix de revêtements des cheminements devaient être revus.
Compte tenu de l’intensité de fréquentation probable des lieux, nous appelons à la mise en place d’équipements de mobilier urbains en quantité suffisante tels que bancs bien orientés, (tous les publics ne pourront pas s’asseoir par terre sur la pelouse), poubelles permettant un tri sélectif des déchets… construits en éco matériaux.
Aujourd'hui, après avoir eu accès aux équipements, nous n'enlevons rien aux écrits d'hier, et devons même y ajouter deux points constatés sur le terrain :
Le revêtement minéral transforme l'espace, avec la réverbération de l'eau et vu son exposition plein sud, en une véritable fournaise.
Ce qui met cruellement en relief l'absence de point d'eau potable public pour pouvoir s'hydrater sur place et de zones d'ombrage pour s’y abriter, ceci même s'il est prévu qu'une guinguette y voit le jour.
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