A quelques jours de l'élection municipale, le maire lance un appel d'offre pour renouveler un marché très contesté de communication, un marché qui a déjà coûté 300 000 euros à la ville et dont le bénéfice pour les habitants est loin d'être avéré.
En 2010 et 2012, la ville de Courbevoie signait un marché avec la société GLOBAL CONSEIL pour du conseil en communication. La réponse de la société choisie par le maire mentionnait notamment que la communication municipale "devait faire entendre la voix de la majorité par rapport à celle de l'opposition". Face à nos questions sur ce marché de 300 000 euros en 4 ans, le maire de Courbevoie nous avait envoyé le travail effectué par cette société : les sommaires du magazine municipal ! *
Le 7 février 2014, la Ville de Courbevoie a publié une annonce pour l’attribution d’un marché public similaire, c'est à dire à un cabinet de conseil en communication pour une durée de 2 ans. La date limite de remise des offres était fixée le 11 mars 2014, soit 12 jours avant le 1 er tour des élections municipales.
Le cahier des charges précise : « L’objet du présent marché est d’établir une stratégie de communication qui permette à la Ville de faire entendre sa voix pour assurer les conditions d’un développement respectueux de l‘intérêt des Courbevoisiens qui soit cohérent avec les évolutions institutionnelles en cours ».
Dans chaque Ville correctement gérée, il appartient au Maire de définir les objectifs politiques de sa communication institutionnelle. En lançant cette consultation quelques jours seulement avant les élections, le maire se moque ostensiblement du résultat démocratique de l'élection.
De plus, la validité juridique de la procédure est elle-même soumise à question :
1) Le cahier des charges ne comprend aucun élément quantifié (nombre de textes à relire, nombre de réunions de travail, nombre de communiqués de presse à rédiger, nombre de supports de communication réguliers et occasionnels...) qui permette aux Cabinets de conseil de chiffrer la proposition financière. Plusieurs agences candidates, tentées par le marché, ont posé des questions complémentaires en ce sens. Le maire les a ignorées, aucun élément complémentaire n'a été apporté.
2) Sans vision claire des besoins, les candidats n’ont pas le même degré d’information que le Cabinet de Conseil qui était attributaire du précédent marché. Si ce dernier était une nouvelle fois retenu, le principe d’égalité de traitement des candidats pourrait être violé, ce qui pourrait constituer un délit de favoritisme puni d’une amende de 30.000 € et d’une peine d’emprisonnement maximum de 2 ans.
Le Groupe Une Autre Ambition Pour Courbevoie a écrit à Jacques KOSSOWSKI le 10 mars pour lui demander d’annuler la procédure dans l’attente des résultats des élections le 30 mars. Le courrier est resté sans réponse à ce jour.
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