8 octobre 2015
Communiqué de presse
La réunion publique sur le village Delage hier soir a été l’occasion de mettre à jour les manquements graves dans la conduite du projet.
Chacun a pu avant tout constater le simulacre de concertation. La réunion publique avait été annoncée à la fois comme « l’engagement de la consultation » et « la poursuite de la consultation » (sic), donnant l’impression d’une démarche menée à la légère. Les débats d’hier soir ont permis de comprendre ce que le Maire entend par concertation : « le projet est finalisé, écoutez, et taisez-vous, et si vous n’êtes pas content, allez au tribunal ». Un habitant s’est fait vivement rabrouer par le maire alors qu’il demandait une présentation du projet au conditionnel et non pas au futur.
La méthode choisie par la municipalité est en réalité celle de l’opacité. Sans en connaitre les détails qui pourtant les intéressent au premier chef, les riverains ont appris hier soir que leur quartier avait déjà été partagé entre 3 promoteurs – Interconstruction, Sefri Cime, BNP Paribas – et l’EPF 92, établissement public foncier, bénéficiaire de l’exercice du droit de préemption délégué par la Ville. Et lors des discussions animées, un des promoteurs a lâché que les premiers permis de construire seront déposés au second semestre 2016, alors que le maire annonçait benoitement dans sa courte introduction une réalisation à une échéance de 5, 10 et 15 ans.
Enfin, que dire du mépris affiché pour les riverains et les usagers du quartier, présenté comme une friche industrielle ? C’est faire peu de cas des dizaines d’habitants et oublier les nombreuses entreprises déjà présentes, avec un chiffre d’affaires cumulé de 75 millions d’euros et quelques 3000 emplois directs.
Les réponses de M. Kossowski aux questions légitimes des habitants et entrepreneurs se sont faites sur son mode habituel, composé de poncifs flous et d’engagements vagues.
Ainsi, à un propriétaire d’une maison sur le quartier, à qui il reste encore 9 ans de crédit, le maire a simplement affirmé « qu’on trouverait une solution ». A des locataires qui souhaitaient rester dans le secteur, et demandaient des précisions sur la période de transition, entre les expulsions et la réception des nouveaux logements, le maire a consenti un bref « on verra ». A un entrepreneur à la tête d'un Data Center alimentant un réseau d’opérateur téléphonique et près de 400.000 clients sur la Défense, il a été répondu par la représentante de l’EPF92 « on va se rencontrer et discuter ».
Ce manque de sérieux et de considération a d’ailleurs fait bondir le président de l’Association Les riverains du Village Delage Bécon les Bruyères. Sur la base d'un dossier complet, étayé de documents officiels provenant de la Mairie, de l’EPF 92 et du service des Domaines, il a passé en revue les incohérences portant sur les montants fixés pour les indemnisations des expropriations, allant de 4 800 €/m2 à 700 €/m² (selon qu’on soit puissant ou modeste ?). A ce moment des échanges, le Maire s’est lui-même contredit en disant tout à la fois « ce n’est pas moi qui fixe les prix du m², mais le service des Domaines » et « sur la base de l’estimation des domaines, c’est encore moi le chef, et c’est moi qui décide », se faisant alors copieusement huer par la salle.
La conduite politique du projet est tout aussi opaque et désastreuse.
De nombreux membres et élus du groupe Tous pour Courbevoie étaient présents dans la salle de réunion hier soir. Par la voix de Jean-André Lasserre, il s’est publiquement étonné de la présentation du projet par M. Christian Marina – architecte urbaniste de l’agence URBAN SENS. Le conseil municipal n’a en effet pas été tenu au courant du choix de l’agence et par un courrier envoyé aujourd’hui, le groupe Tous pour Courbevoie a demandé au Maire de lui communiquer l’offre remise par URBAN SENS, ainsi que les éléments financiers et le mémoire technique ayant servi à l’analyse des offres et à l’attribution du marché.
Jean-André Lasserre rappelle que son groupe a toujours voté contre les délibérations du conseil municipal sur le projet Delage, faute d’information, de concertation et de transparence. Le groupe Tous pour Courbevoie tient à apporter son soutien aux riverains et entreprises du quartier victimes de la méthode de « concertation » chère à l'équipe Kossowski: après les Damiers, le centre commercial Coupole, la Tour Phare, …, voici un projet de la mandature du maire qui se trouve bien mal engagé.
Jean-André Lasserre
Président du groupe "Tous pour Courbevoie"
Lien vers le courrier adressé ce jour à Monsieur le Maire
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