Mai 2018
La prise en charge des personnes âgées est un enjeu majeur pour notre société compte tenu de l’allongement de la durée de la vie. Courbevoie est confrontée à ce défi avec près de 18% de personnes de plus de 65 ans. Une majorité de seniors continue de vivre à domicile, mais certains doivent être admis en établissement d’hébergement pour personnes âgées dépendantes (EHPAD) en raison d’une perte d’autonomie. Ce choix, qui n’est jamais facile, est compliqué par plusieurs raisons.
Le coût, déjà. En 2017, la Caisse nationale de solidarité pour l’autonomie a établi le coût médian d’une chambre en EHPAD privé lucratif dans les Hauts-de-Seine à 3154 €/mois, contre 2451€/mois dans le secteur public et 1796€/mois au niveau national. Malgré l’aide de l’assurance maladie et du département, le reste à charge est conséquent et surtout il n’est pas en rapport avec le montant des retraites (1450€ /mois en moyenne en IDF) sans parler du minimum vieillesse.
Or notre ville ne semble pas avoir pris en compte ces données. Preuve en est, les 6 EHPAD de Courbevoie sont tous privés, dont 4 à but lucratif aux tarifs oscillant entre 100 et 140€/jour -soit un coût d’environ 40% supérieur à celui du public- autant dire un luxe que beaucoup de nos aînés ne peuvent s’offrir !
Ensuite, les délais d’attente pour obtenir une place en résidence peuvent être longs, notamment en cas de nécessité d’aide sociale. Hélas à Courbevoie, seuls 3 des 6 EHPAD sont habilités à accueillir un nombre restreint de bénéficiaires de l’aide sociale. Certes, il existe une unité de soins longue durée au Centre Hospitalier intercommunal à Puteaux, mais celle-ci concerne tous les seniors du département.
Au moment où ils sont le plus fragile, les seniors aux revenus modestes - ou moyens - sont donc contraints de quitter une ville où ils ont leurs attaches pour trouver des structures abordables. Il est fort regrettable que l’unique maison de retraite publique de Courbevoie, la résidence Blanchet Georges, ait été sacrifiée et transformée en immeuble d’habitation en 2016. Privant ainsi notre ville d’une structure de proximité, alors que les communes avoisinantes ont toutes au moins un EHPAD public (Asnières, Levallois, Nanterre, Neuilly…).
La nécessité d’avoir des structures publiques d’hébergement médicalisé, qui s’articulent autour des parcours de vie des personnes âgées s’impose à notre ville, il serait temps d’y répondre.
Alban THOMAS, Président du groupe
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