Juin 2018
Dans une précédente tribune, notre groupe municipal signalait que les nombreux travaux communaux programmés sur Charras (suppression de la station-service BP, construction de la halle de marché, enquête publique sur le déboisement du parc Charras) avaient pour seul objectif d’étendre la superficie du centre commercial, une solution prônée par son désormais principal propriétaire, le groupe privé Desjouis.
Nous alertions alors sur le risque qu’il y avait à doubler la taille d’un centre commercial déjà en difficulté ainsi que sur la pertinence de faire de telles opérations très coûteuses pour la ville et contestées par les habitants, en l’absence de surcroît d’engagement du promoteur privé.
Las ! Le 26 mars, ce dernier a reconnu un impayé de charges de plus de 360 000 € (porté début mai à 510 000 €) qui pénalise les copropriétaires du Zodiaque et qui interroge sur le sérieux de la démarche d’un groupe qui annonçait dans les colonnes ouvertes du Courbevoie Mag de février 2017 investir 150 millions d’euros dans le centre…
Mais ce n’est pas tout : le Maire a confirmé le 9 avril que la société Desjouis n’avait même pas bouclé le financement de la rénovation du centre actuel, pourtant promise depuis des lustres. Quant à l’extension du centre vers le parc Charras, elle serait renvoyée à une 2e phase et même à une 3e phase pour ce qui concerne les surfaces libérées par le déménagement du marché dans la halle. Autant dire avec un financement et des délais encore plus hypothétiques !
Nous nous interrogeons donc sur la légitimité de la nouvelle halle de marché à plus de 20 millions d’euros : fallait-il bouleverser la vie des riverains, détruire la maison des associations et abattre des dizaines d’arbres pour, au final, laisser à l’abandon l’emprise de l’actuel marché ? Cet espace doit être impérativement restructuré et valorisé, tant il serait inacceptable et incompréhensible de sacrifier des espaces verts supplémentaires (parc Charras et ex-station BP) afin d’étendre le centre sans que l'on ait valorisé la place laissée libre par le déplacement du marché.
Les développements actuels montrent bien que la rénovation du centre Charras – au point mort pendant deux décennies – est désormais menacée par les déboires financiers de son promoteur et par l’incapacité maintes fois démontrée du maire à prendre les rênes d’un projet pourtant vital pour le renouveau du centre-ville de Courbevoie. Il est urgent de réagir.
Alban THOMAS, Président du groupe "Tous pour Courbevoie"
Commentaires