A l'occasion du Conseil Municipal du 13 décembre 2010
Débat en Conseil Municipal sur le projet de métro automatique Grand 8 (dans le projet Grand Paris)
En préambule, nous regrettons que le Conseil Municipal ait lieu le même soir que le débat public à la Défense sur le projet Arc Express.
Voici l'intervention de Jean-André Lasserre :
" Le texte proposé combine plusieurs dossiers de nature différente qu’il faut bien distinguer pour ensuite les intégrer dans un projet global régional d’aménagement du territoire et dans une perspective locale à la fois municipale et intercommunale du point de vue de l’aménagement urbain cette fois-ci, de l’impact sur les mobilités de proximité, le stationnement et l’accès aux gares ou encore sur le logement et le foncier puisque toute nouvelle infrastructure crée mécaniquement une pression foncière et mobilière.
Il y a ainsi des problématiques qui nous concernent plus directement et qui sont liées aux projets de gare : la gare de Bécon, une gare Eole à la Défense ou à Gambetta... dès lors qu’on intervient à l’échelon régional cette fois-ci les questions vont porter sur le système de transport que nous voulons mettre en place, avec la clé la question des financements et par voie de conséquence des priorités du point de vue des types de déplacement, de la géographie de l’offre et du calendrier de la mise en œuvre.
Dans cette contribution au débat, vous nous proposez pour l’essentiel la vision du Grand Paris en ne mettant pas suffisamment en avant celle de l’Arc Express ou encore en passant sous silence le rôle du conseil régional qui pourtant d’un point de vue des compétences est l’acteur principale en la matière. Cette approche quelque peu partisane est regrettable car il faut travailler sur les complémentarités pour tout simplement apporter des réponses concrètes aux franciliens (et c’est d’ailleurs ce qui a été fait depuis).
Arc Express se situe dans l'agglomération, en zone dense, des gares déparées de 1,5 km, plus proche d'un métro, et qui offre des solutions aux problèmes d'aujourd'hui. Il est plus précis sur les zones denses. Et surtout, il est une petite partie d'un tout qui comprend également des projets des transports en bus et de circulations douces.
Bref il s’agit de privilégier la circulation domicile/travail et de banlieue à banlieue qui aujourd’hui pêche considérément, quantitativement et qualitativement en raison d’un désengagement de l’état des entreprises publiques pendant toutes les années où il a été en charge du développement des transports en Ile de France, une compétence qui a été récemment transférée au conseil régional. Le grand 8 est une stratégie d'aménagement de certains territoires et de mise en relation de pôles d’activité économique et des aéroports. Autrement dit il privilégie largement les déplacements travail/travail et par voie de conséquence des dessertes plus espacées avec le pari que nous arriverons par ce biais là à structurer le développement selon une approche polycentrique encore faut il s’entendre sur les centres.
La seule réponse possible pour répondre aux attentes exprimées par les franciliens lors du débat public est de rechercher les complémentarités et de s’entendre sur les priorités.
L'Arc Express dans les zones denses, car c'est une réponse pertinente.
La liaison entre les aéroports car elles sont sous développées…
Mais compte tenu des enveloppes prévues, la question du financement est au cœur du débat avec un effort substantiel de la part du conseil régional et beaucoup moins certain de la part de l’Etat comme l’avait souligné le rapport Carrez avec de surcroit une mise à contribution de tous les franciliens quelque soit les bénéfices que procurent le nouveau système de transport ce qui plaide largement en faveur d’une amélioration substantielle des déplacements quotidiens domicile/travail et de l’accessibilité des gares qui tendent à être de plus en plus saturées comme le montre le flux de voyageurs sur les quais à la gare de St Lazare ou à la Défense.
Vous posez des principes :
- le système de transports métropolitains, soit !. Mais quelle instance pour les prendre en charge ? Le STIF existe aujourd'hui. Pourquoi en créer une autre concurrente alors que partout ailleurs en Europe on met en place des agences de la mobilité à l’échelle métropolitaine pour gérer la totalité des flux de marchandises et de voyageurs ? Est-ce le fait que ce soit le conseil régional qui constitue le principal acteur mais c’est pourtant de sa compétence, il faut la reconnaître. Vous n'émettez pas de voeu sur ce point.
- vous faites une proposition intéressante sur le rôle de Paris Métropole, qui serait en charge d'un suivi global. Je préciserais que Paris Métropole serait le lieu de coopération entre les collectivités territoriales et l’interface avec les actions du STIF et les nouveaux projets qui se mettraient en œuvre dans le territoire francilien.
En revanche, pour des raisons politiques et partisanes puisqu’il faut s’aligner sur les consignes de l’Elysée et de l’UMP nous contournons quelque peu le débat sur les complémentarités en mettant pas suffisamment en avant Arc Express, nous occultons le rôle central du conseil régional mais il est vrai qu’il n’appartient pas à votre majorité et nous ne prenons pas position de façon suffisamment claire sur la cohérence de la gouvernance et enfin en mélangeant les enjeux locaux et globaux nous prenons le risque d’occulter la question des retombées urbaines positives ou négatives en fonction des politiques d’accompagnement qui seront mises en place. "
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