Leurs rêves de grandeur ne se brisent pas sur la décision d'un jury. L'établissement public d'aménagement de la Défense (Epad) a beau avoir désigné mardi dernier Jean Nouvel comme lauréat de la tour Signal, symbole du renouveau du quartier d'affaires, les prétendants n'ont pas dit leur dernier mot. Chaque candidat étant libre de choisir son terrain, les finalistes qui ne sont pas sur le site de la tour Nouvel ont la possibilité de construire. Trois des cinq finalistes, Jacques Ferrier, Jean-Michel Wilmotte et Norman Foster, comptent maintenir leurs projets. « Dans la mesure où le site est libre, où mon projet plaît à mes financiers, je ne vois pas pourquoi il ne se ferait pas », lance Jean-Michel Wilmotte, associé à Bouygues.
Seulement, plusieurs nuages pointent déjà à l'horizon. D'abord, sur le lauréat. La tour Nouvel a été la cible de la députée-maire de Puteaux, Joëlle Ceccaldi-Reynaud (UMP). Cette dernière, l'un des deux membres du jury (sur onze) à n'avoir pas voté pour le gagnant, a comparé sa silhouette à « un donjon », dont elle craint qu'il ne signe « un retour au Moyen Age ». Jean Nouvel s'est déjà dit prêt à revoir sa copie. Mais en cas de refus de l'élue à autoriser la construction, le préfet pourrait passer outre et l'imposer en décrétant un périmètre d'intérêt général.
Quant aux trois challengers, rien n'est fait. D'abord pour la tour Hermitage de Jacques Ferrier, qui crée la polémique parce qu'elle nécessite le déplacement des actuels habitants (lire ci dessous). Ensuite, la tour Signal devait prévoir une mixité bureaux/logements/activité. Or la Défense n'a pour l'heure plus de quota de nouveaux mètres carrés de bureaux à proposer. A moins que l'Etat n'en décide autrement. Le dossier sera tranché directement à l'Elysée.
Sophie Caillat - ©2008 20 minutes
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