Dans le cadre des Conseils de Quartiers récemment mis en place et s'agissant du quartier GAMBETTA au sein duquel s'inscrit le projet d'opération HERMITAGE, le Maire a fait présenter hier lundi 9 mars, par ses services et un consultant extérieur, des esquisses du nouveau projet de Norman FOSTER qui prend la suite de Jacques FERRIER.
Les éléments communiqués sous couvert de la mise en place du PLU font apparaître les points principaux suivants :
- Maintien du délogement des locataires de Logis Transport aux Damiers ;
- Elargissement considérable du périmètre d'intervention - au moins un hectare - avec l’éviction de l'Ecole des Cadres, d'entreprises et de commerçants ;
- Construction de deux tours de plus de 300 m de hauteur ;
- Construction d'un immeuble de bureaux ;
- Construction de deux immeubles à destination commerciale ;
- Réalisation de la couverture de la RD 7 en front de Seine pour mise en place d'une promenade piétonne. D
D'ores et déjà, le groupe Une Autre Ambition pour Courbevoie (PS Verts PCF) s'interroge sur la méthode qui consiste à révéler lors d'un Conseil de Quartier certes élargi à certaines associations, mais interdit au public, un tel projet. L'importance du projet, l’élargissement du périmètre, le renforcement des évictions qui concerneront non seulement les locataires des Damiers, mais également l’école des cadres, des entreprises et des commerces, ne peut avoir eu lieu qu'après une concertation préalable entre l'opérateur, l'EPAD, L'EPGD et les services de la Ville. Dans le même esprit, la couverture annoncée en totalité au droit du périmètre de la RD7 ne peut être conduite qu'avec les accords des administrations préfectorales et départementales concernées. Est-ce à dire que le premier projet de Jacques FERRIER était un leurre pour mieux préparer cette seconde opération ? Tout indique que cette dernière a fait l'objet sur une longue durée, d’études et d'analyses approfondies totalement opaques aux principaux intéressés : les habitants de La Défense 1, ainsi qu'au Conseil Municipal de Courbevoie.
Au surplus, le projet reste totalement flou sur bien des aspects :
Le calendrier de réalisation :
Combien de mois, d'années faudra-t-il pour mener à bien un tel projet visant la couverture en totalité d'une portion de la RD 7 alors que 200 familles sont toujours menacées et que le relogement est dans une impasse ?
Comment peut-on accepter de maintenir dans le désarroi et l'incertitude ces familles sur une aussi longue durée ?
La typologie des deux tours : Elles sont toujours revendiquées comme "mixtes" avec hôtel, habitations et encore peut être du bureau. Pourtant, le projet présenté hier reste extrêmement flou sur la destination finale de ces deux tours et les études de faisabilité architecturales propres aux tours semblent loin d’être achevées aux dires mêmes du consultant interrogé qui évoque la possibilité d’équipements sans les définir réellement. Aucun mot sur la réalité quantitative et la typologie des mètres carrés à construire, seule la volumétrie est abordée...
L'impact écologique : Pas un mot sur la prise en compte écologique des conséquences internes (certifications) et externes (RD7) du projet. Comment sera géré sur une telle durée un chantier aussi pharaonique et les impacts induits tant au niveau de la circulation routière que dans les dessertes de transport en commun déjà engorgées ? Le Maire évoque même une participation de l'opérateur au renforcement des transports en commun !
La faisabilité financière : Comment peut-on croire que la création d'espace public, la couverture de la RD 7, les évictions à conduire à leurs termes, une "participation" au renforcement des transports en commun, dont le Maire assure qu'elles doivent être toutes aux frais exclusifs du seul opérateur (!) trouveront une bonne fin rapide; alors que quasiment tous les autres projets du plan de renouvellement sont actuellement gelés, confrontés à l'effet de ciseaux de la crise immobilière et du financement. Aucune information financière validée sur les capacités de l'opérateur actuel ou futur n'ont été évoquées.
Le groupe Une Autre Ambition pour Courbevoie s’élève contre cette fuite en avant sans fin renouvellée à chaque MIPIM. La contre partie de création relative d'espace public et même la couverture de la RD7 ne suffisent pas à légitimer une opération essentiellement orientée vers du logement et de l'hôtellerie de grand luxe dont la crise actuelle fait apparaître toutes les limites. A quel prix, dans tous les sens du terme, ces appartements de grand luxe seront-ils vendus ?
Si l'on veut permettre un renouvellement urbain équitable sur La Défense 1, celui-ci doit être conduit en concertation avec les résidents et les Courbevoisiens et pas seulement avec les administrations concernées.
Si l'on veut conduire la mixité à son terme, il faut également prévoir un relogement sur place, tout indique que les surfaces créées le permettraient !
Si l'on veut confier un hectare de sa ville à un opérateur privé, il faut au moins s'entourer des nécessaires validations financières sur la pertinence de cet opérateur à conduire à son terme une telle opération. Veux-t-on ici prendre le risque, une fois les évictions menées à terme et à défaut de financement complémentaire d'une colossale friche en déshérence ?
Enfin, comment ne pas évoquer les menaces qui pèseront à moyen terme sur les autres immeubles à la périphérie du périmètre ? Quid de l'avenir du HLM de la Résidence de l'Ancre ? Quid de la pérennité des Damiers en copropriété et des valorisations des appartements dont une grande partie des vues sera occultée par deux tours de plus de 300 m de haut ? Quid de la pérennité de la Tour Neptune à 3O m de la première tour ? Ce sont toutes les questions qui seront évoquées lors des prochaines réunions de la Commission de Suivi et d’évaluation qui a été créée à notre initiative. Cette Commission garde plus que jamais toute sa pertinence.
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