Conseil municipal du 8 mars 2010.
Le débat d'orientation budgétaire, sans vote, permet à chaque groupe de s'exprimer sur les orientations budgétaires proposées par l'équipe municipale.
Stéphane Lenoel était le porte-parole du groupe www.uneautreambitionpourcourbevoie.fr lors du Conseil municipal.
Vous trouverez ci-dessous son intervention :
"Ce DOB (débat d’orientation budgétaire) 2010 n’est pas un bon cru.
Tout d’abord, nous pouvons légitimement nous demander si le document qui nous est soumis ce soir constitue bien le DOB. En effet, l’interview du maire, dans le Courbevoie Magazine de février 2010, était nommée « mes projets pour 2010 ». Tout un étalage de propositions qui pour certaines sont en contradiction avec le dossier qui nous est soumis ce soir. De plus, la manière est condamnable. Au mépris de l’enceinte municipale, on joue dans l’effet d’annonce sans contradiction. Mais peut être est ce là la seule orientation politique : communiquer pour exister, sans que l’action ne soit nécessaire. Les 100 000 € de contrat avec la société Global Conseil (voir article ici du 9 mars) semblent faire partie de cette stratégie.
Mais restons sur le document de ce soir. Et là ce qui frappe, ce n’est pas tant ce qui y apparaît que ce qui en est absent, comme nous allons le voir.
Permettez nous de préciser que la structuration du document en 3 parties n’est pas le problème. Nous remercions les services municipaux pour la clarté de l’explication sur la réforme de la TP en général et pour Courbevoie en particulier. Nous avons d’ailleurs bien compris que la Commune fait partie de celles pour lesquelles la réforme est positive, avec une levée des incertitudes sur la dynamique des recettes. L’argument sur le brouillard de la réforme est donc tombé et ne pourra plus servir pour masquer l’inaction.
Globalement, on voit que la Commune de Courbevoie connaît des dynamiques de recettes à faire pâlir l’immense majorité des exécutifs locaux. Nous nous réjouissons de cette dynamique mais soulignons que la solidarité est la contrepartie nécessaire à la cohésion des territoires, tant en Ile de France, que sur le reste du territoire national. Si les règles qui président au calcul de cette solidarité sont obscures, et mériteraient d’être dépoussiérées, il n’en reste pas moins que la péréquation est d’une actualité et d’une modernité sans pareille.
Revenons sur les thèmes qui manquent : la solidarité, lorsque nous sommes dans le dur de la crise ; la santé, qui est une préoccupation de nos concitoyens ; mais il manque tout autant la prise en compte du rapport de la CRC, en particulier sur le schéma directeur informatique, un aménagement urbain qui se limite à rappeler des projets en cours...)
Cet inventaire très rapide parle de lui-même : des orientations budgétaires sans ces rubriques montrent une ambition des plus limitées pour ne pas dire inexistante. La publicité des débats du conseil n’étant pas une orientation forte de la politique de communication de l’exécutif, on se dit qu’il suffit de balancer quelques points, sans grande cohérence, sans hiérarchie aucune, personne ne sera là pour vérifier. Au mépris de la population.
La seule orientation un peu claire, avec des positions assumées, se situe dans le champ culturel. Du moins pour la résidence d’artiste au pavillon des Indes, et dans une moindre mesure pour le festival littéraire. Pour le reste, la programmation de Carpeaux fait le plein parce que les spectacles sont finalement rares pour une commune de 85 000 habitants, avec une programmation de grosses productions assurance d’un succès, peu incitatif pour une tarification permettant un accès démocratisé. On reparle de la cité des loisirs également. Gageons qu’un panneau apparaitra bientôt, comme en 2007-2008 : « Bientôt ici votre cité des loisirs ». Communication, quand tu nous tiens.
Sur le sport, en dépit d’un en tête alléchant, « une vitalité sportive qui n’est plus à démontrer », on cherche cette vitalité dès lors qu’elle s’écarte de la pratique sportive d’élite. Oui Courbevoie connaît le sport de haut niveau, mais a du mal à proposer des activités de proximité. Ce focus sur le sport se termine d’ailleurs par l’aveu que le sport à Courbevoie, c’est le prestige d’accueillir la sélection italienne pour qu’elle s’entraine avant le tournoi des 6 nations. Pourquoi pas. Mais les 51 autres semaines de l’année, devant le déficit de structures sportives de proximité, la vitalité sportive disparaît quelque peu. De nouveau, de la poudre aux yeux.
Autre rubrique, bien vieillir à Courbevoie : Concrètement, rien. La mesure phare que constituait l’établissement de santé pour personne atteinte d’Alzheimer a disparu, l’emploi des séniors n’est pas à l’honneur, reste des réunions d’information, dont on se doute qu’elles auront un écho photographique et journalistique dans le Courbevoie Magazine, à défaut d’efficacité réelle.
On peut encore citer l’enseignement comme méthode de saupoudrage de propositions : un plan lecture, dont nous n’avons toujours pas le diagnostic initial, ce qui ne permettra pas de connaître les évolutions positives ou négatives au vu du résultat, mais la communication n’a pas besoin de cela, il est vrai. On établit le forfait communal pour les écoles privées. On se demande d’ailleurs ce que cet axe fait dans un débat d’orientation budgétaire.
Si l’on résume, pour l’enseignement, le plus, c’est la restauration scolaire. Et là nous disons bravo, comme quoi la vraie concertation fait avancer les choses.
Et le VAL. Pour ce dernier, si l’on comprend bien, c’est l’organisation et les structures qui amèneront un plus. Ce dont nous ne doutons pas. Là, il faudra juger au concret…dossier à suivre.
La politique éducative a des orientations pour le moins évasive, avec des axes dans lesquels on peut mettre…ce que les gens veulent bien entendre. Pratique…vraiment…Global Conseil est vraiment une super boite de comm’. On commencerait presque à comprendre la somme astronomique de ce contrat.
Pour les Crèches, nous sommes heureux d’apprendre que le Relais Assistance Maternelle sera pérennisée, mais il avait semblé à la population que cela était l’objectif initial. Vive le réchauffé. En revanche, on reste sur notre faim pour des annonces sur des structures nouvelles, à part le Relais Assistance Parentale.
Mais à Courbevoie, les orientations budgétaires, ce serait plutôt la mise en conformité et le respect tardif des obligations réglementaires.
Un PLH pour construire la ville de demain. Y en aurait il si ce n’était pas une obligation avec la loi de mars 2009 ?
L’intercommunalité : l’achèvement de la carte intercommunale pour 2014 est une amicale pression à entamer les discussions avec les villes alentours.
Un diagnostic énergétique et carbone : des obligations avec un soupçon de greenwashing (verdissement pour les non anglicistes).
Pour le reste, des annonces, encore des annonces. Sur l’agenda 21, alors que le Maire en février annonce un plan d’action…on découvre qu’il s’agit d’un plan d’action communicationnel…Ce sera 2011 apparemment pour les actions…Pourquoi attendre, y aurait il des échéances en 2011 qui mériteraient que l’on se réserve de bonnes surprises. On ne peut pas le croire un instant. Comme si Global Conseil aurait pu dire, attention cantonales en 2011, communication molle en 2010, vous mettrez le paquet l’année prochaine.
Bref, on concerte, on rencontre, on observe, on étudie, on se pose des questions, c’est en substance le programme…sauf sauf…pour la vidéosurveillance. Là, on plante, on relie, on met sous écran, sans étudier, sans vérifier la pertinence…Toujours pas d’indicateur, qui au demeurant serait difficile à mettre en perspective sans constat initial.
Il est un dernier domaine, qui n’apparaissait pas dans l’interview de février, et qui va emporter des conséquences importantes pour la ville, dont ce texte évoque l’orientation du bout des lèvres : l’intercommunalité. Pour en dire le plus grand bien en matière de tourisme sur la défense. La ville semble se réapproprier cette partie importante de son territoire, comme quoi la pédagogie de la répétition fait ses preuves. Axe majeur, on ne sent pourtant pas de lignes claires se dessiner.
On passe sur la technique de camouflage de stratégie fiscale de la ville. La ville fera appel à une fiscalité modérée. Appelons un chat un chat, les impôts seront augmentés. Ce n’est pas un problème dès lors que les orientations sont claires (ce qu’elles ne sont pas).
Si l’on devait résumer ce débat d’orientation budgétaire, à la lumière de ce texte, de l’ordre du jour de ce conseil municipal et de l’interview du maire, nous y verrions 6 thèmes : La communication, les clôtures, la communication, les cameras, la communication et pour finir la communication. Une vieille recette qui rappelle les agissements d’un ancien président de l’EPAD…"
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