Jacques Kossowski a signé un nouvel arrêté de fermeture du centre commercial de « la Coupole » pour le 24 décembre 2010.
6 mois après le premier arrêté, et après moult rebondissements, le dossier a pourtant peu évolué. La décision de justice du 13 octobre était pourtant claire sur les responsabilités et les actions à entreprendre (voir encadré). Et en cadeau, Jacques Kossowski informe certains commerçants qu'ils peuvent déménager vers un centre commercial (Charras) ... dont la fermeture est envisagée prochainement pour travaux. Kafkaien.
Avec cet arrêté de fermeture signé le 9 novembre et qui ferme le centre le 24 décembre, le maire de Courbevoie et vice-Président de l’Epadesa revient à la situation ubuesque du printemps.
Rien n’est réglé sur les indemnisations :
Pélican continue de négocier avec certains commerçants, alors que c’est à l’Epadesa (ex. Epad) de régler directement les indemnisations
Certains commerçants n’ont aucun contact ni proposition de l’Epadesa, à un mois seulement de la fermeture.
Alors que l’Epadesa a provisionné au moins 19 millions pour indemniser les commerçants, la méthode utilisée est toujours trouble. L’arrêté de fermeture du Maire est une épée de Damoclès au dessus de leurs boutiques qui ne leur permet pas de négocier de façon juste.
Rien n’est réglé sur la sécurité :
L’Epadesa refuse de financer le rapport d’expertise qui permettrait de savoir quels travaux sont réellement possibles et si le centre peut ouvrir pendant les travaux.
L’Epadesa s’abrite derrière l’absence de ce rapport pour ne pas effectuer les travaux exigés par la justice. Juste un moyen de gagner du temps et de rendre la fermeture inéluctable.
Rien n’est réglé sur l’ouverture du centre :
La justice demande la réouverture de la Coupole sous peine d’astreinte mais Jacques Kossowski, quelques jours plus tard, signe un nouvel arrêté de fermeture.
La conséquence directe pour tous les habitants du quartier reste la fermeture d’un passage entre le quartier Regnault / Gambetta et la dalle de la Défense, une galerie de commerces conviviale rassemblant des commerces, les habitants du quartier et les salariés des tours.
Rien n’est réglé sur le futur centre
A quoi ressemblera le futur centre ? En quoi sera-t-il un lien essentiel entre la ville basse de Courbevoie et la dalle haute de la Défense ? A quels types de publics s’adressera-t-il ? L’Epadesa n’apporte aucune réponse à ces questions.
Le déplacement des commerçants vers Charras
Certains commerçants de la Coupole ont reçu du maire une proposition de déménager à Charras, dans le centre ville de Courbevoie. Or ce centre est actuellement au coeur d'un projet qui devait débuter en 2011 et qui a provoqué le départ des commerçants du centre Charras. Baux non renouvelés, vente de fonds de commerces, … de nombreux commerçants du centre Charras ont du cesser leur activité. En fait, le projet n'est pas abouti. Mais c'est tout de même dans ce futur incertain que le maire souhaite plonger les commerçants de la Coupole.
Jean-André Lasserre : « L’Epadesa continue sa politique de faux-fuyants sur ce dossier. D’un côté, il provisionne 19 millions d’Euros et semble rentrer dans le rang d’une procédure normale (négociation, indemnisation, fermeture puis éventuels travaux) après s’être fait punir par la justice. De l’autre, le Maire de Courbevoie, également vice-Président de l’Epadesa, ré-enclenche une procédure qui fragilise les commerçants et, par ailleurs, leur fait des propositions inacceptables."
Rappel des faits :
2007 : l’Epad souhaite changer le centre commercial de la Coupole pour en faire un lieu dédié aux loisirs haut-de-gamme. Plutôt que d’envisager sereinement la transformation, l’Epad décide de ne plus faire l’entretien et de laisser « pourrir » le dossier … et le centre.
Mars 2010 : la commission de sécurité constate que le non-entretien du centre provoque des problèmes de sécurité et ordonne la fermeture.
Mai 2010 : La société Pelican est désignée pour réformer le centre en remplacement du précédent prestataire
30 juin 2010 : Arrêté de fermeture du maire de Courbevoie (et vice Président de l’Epad) Jacques Kossowski.
Eté 2010 : Protestation des commerçants (manifestation, grêve de la faim, ...), soutenus par les habitants et l’opposition, qui réclament une juste indemnisation.
En aout 2010 : le Préfet suspend l’arrêté municipal.
13 octobre 2010 : la cour d’Appel constate que :
- l’Epad n’a pas rempli sa mission d’entretien du centre commercial ces dernières années
- l’Epad est responsable de l’indemnisation des commerçants
- une fermeture aussi longue n’était pas obligatoire pour les travaux demandés par la commission de sécurité
Et condamne l’Epad à effectuer les travaux d’entretien et à rouvrir le centre d’ici 6 mois sous peine de lourde astreinte (50 000 Euros / jour).
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