A l'occasion du conseil municipal du 22
février 2013
Chaque
année, les villes doivent organiser un Débat d'Orientation Budgétaire (DOB)
portant sur les projets et la situation financière de la ville à court et moyen
terme.
Comme
les années précédentes, celui de la ville de Courbevoie est tronqué. Il ne
reprend que les projets déjà lancés et ne trace aucune perspective.
Des
points évoqués par ailleurs lors du même conseil municipal (Refonte des rythmes
scolaires, taxe sur la publicité, ...) ne sont même pas mentionnés.
C'est
donc un débat très pauvre à cause de la volonté de la majorité UMP de la
Courbevoie et de son maire Jacques Kossowski de ne pas être explicite et
transparent vis-à-vis des Courbevoisiens.
Vous
retrouverez le texte de la majorité UMP et les perles dans l'article ici
Voici
l'intervention de Ingrid Fasshauer
"Avant de commencer ce débat, il
convient de rappeler les objectifs d’un débat d’orientation budgétaire qui
figurent d’ailleurs sur le document que vous nous avez transmis :
« il vise à permettre d’instaurer une discussion au sein de l’assemblée
communale sur les priorités et évolutions de la situation financière de notre
collectivité tout en permettant d’aborder et de rappeler nos projets sur le
court et le moyen terme ». Cela signifie que le document dont nous
débattons devrait donner les éléments de réflexion, tracer les grandes lignes
de la politique municipale en tenant compte des contraintes financières pour
2013, 2014 et au-delà.
Or l’essentiel du document est consacré aux
projets qui s’achèvent en 2013 ou début 2014. On peut d’ailleurs apprécier le
sens du timing dont vous faites preuve. Tout arrive à échéance pour les
prochaines élections :
-
Le centre des Bartavelles
-
La réhabilitation de l’école Allié
-
Le regroupement des écoles maternelles Florian et Victor
Hugo
-
Le gymnase Colombes
-
La Cité des Loisirs
-
Le Carré Saint-Lô
-
Le square Château du Loir
-
La réunion des squares Brunette et Kruger
-
Le pavillon des Indes
-
La crèche familiale
-
La maison du VAL Caron
J’en oublie peut-être. Mais gérer une ville
ne se limite pas à gérer les échéances électorales. Il s’agit avant tout
d’anticiper les évolutions et les besoins des habitants.
Alors, quelles sont les perspectives ?
Le document donne certains éléments : contexte économique atone, gel puis
baisse probable des dotations de l’état. Le seul enseignement que semble tirer
la ville de ce contexte difficile est qu’il faut développer la Défense.
Développer, cela veut dire, pour cette municipalité, construire plus de tours,
offrir toujours plus de surfaces de bureaux. Mais jusqu’à quand ce modèle
est-il tenable ? On ne peut entasser des tours sans limite. Les habitants
subissent des nuisances insupportables, comme pour les récents projets Phare,
Hermitage et Alto ; les infrastructures ne suivent pas. Dans le meilleur
des cas les projets du Grand Paris aboutiront en 2025 et Eole en 2020. Comment
gérer le flux de nouveaux salariés (20 à 30 000 selon vos prévisions)
entre 2015 et 2025 ? Le
récent rapport de la cour des comptes confirment ce que l’on savait déjà :
la gestion de l’EPAD (puis de l’EPADESA) s’est effectuée au détriment de la
maintenance des installations existantes.
Allié à une méconnaissance flagrante du patrimoine, cela laisse planer
de très forts doutes sur les coûts de mise à niveau qui échoiront à De Facto,
donc à hauteur de 25% à la ville de Courbevoie. De tout cela, pas un mot dans
le document. On se contente de rappeler le modèle qui a si bien réussi par le
passé, on profite des recettes du quartier d’affaires sans se soucier des
dépenses. Mais ce modèle n’est plus tenable, chacun le sait mais vous refusez
de dire la vérité aux habitants.
Les habitants justement devraient être au
cœur du projet municipal. Je ne reviendrai pas sur les habitants de la Défense
qui font partie des sacrifices consentis, ou plus exactement que vous consentez
au nom du développement du quartier d’affaires. Mais les autres ?
La première priorité affichée concerne la
réussite scolaire. Nous sommes d’accord. La ville poursuit les efforts
commencés les années précédentes, soit. Mais il y a aujourd’hui un projet phare
concernant la réussite scolaire des enfants dans lequel les communes sont
impliquées, le passage à la semaine de 4 jours et demi. On a voté en début de conseil le report
à la rentrée 2014. Mais tout doit se préparer en 2013. Quelles sont les pistes
envisagées par la mairie ? Quel effort budgétaire êtes-vous prêts à
consentir ? Vous avez-vous-mêmes justifier le report pour des raisons budgétaires.
Ce sont des éléments qui auraient certainement eu toute leur place dans le
débat, bien davantage que l’achat d’un véhicule frigorifique ou que l’opération
fromages de nos régions qui eux figurent en bonne place.
Quant aux travaux, deux écoles seront livrées
en 2013 mais que se passera-t-il après ? A l’école Malraux, les parents
s’étonnent que le projet de rénovation annoncé initialement pour 2012 soit
décalé de 6 mois à chaque conseil d’école. Les dernières prévisions annoncent
le début des travaux pour 2016… Ni les parents ni les enseignants n’y croient
plus. Tout cela sans qu’aucune explication ne soit donnée ni même le périmètre
du projet défini. Cette remarque vaut pour deux autres projets d’envergure, la
mise en accessibilité PMR des bâtiments communaux et Cœur de Ville. Des actions
sont entamées, intéressantes mais largement insuffisantes au regard de
l’ampleur des projets. On pourrait ajouter la nécessaire rénovation de certains
gymnases, les lieux de pratiques culturelles aux capacités insuffisantes.
Ces projets d’investissements ou de
rénovation sont nécessaires mais représentent aussi un coût important pour la
ville qu’il convient d’anticiper. Il existe un outil pour cela, le plan
pluriannuel d’investissements. Mais malgré nos demandes vous ne souhaitez pas
le mettre en place. Vous nous rétorquez même qu’il existe déjà mais en nous
renvoyant à un simple étalement des dépenses des projets déjà autorisés. C’est
insuffisant. Un tel outil serait de nature à éviter ces problèmes de planifications
récurrents dont les principales victimes sont les habitants de cette ville.
Revenons aux priorités affichées. Après
l’école, la petite enfance. On construit quelques places de crèches mais on ne
parle pas de leur mode de gestion. Or les exemples récents sur lesquels nous
aurons l’occasion de revenir à la fin du Conseil montrent que le modèle de la
délégation de service public atteint ses limites. En ce qui concerne les
assistantes maternelles, la nouvelle crèche familiale va permettre de libérer des
locaux qui seront utilisés par le RAM et le RAP. C’est une excellente idée. Le
RAM du Faubourg de l’Arche est victime de son succès. Le nombre de créneaux est
insuffisant pour faire face à la demande. Mais à quoi servent de nouveaux
locaux si on ne prévoit pas plus de personnel ? Les créneaux seront
simplement répartis sur deux sites mais le nombre d’enfants accueilli
globalement restera le même.
Pour le sport et la culture, les dispositifs
actuels sont reconduits mais là encore, on ne dit pas un mot sur le manque de
créneaux dont se plaignent les clubs sportifs. On aimerait par ailleurs avoir
une évaluation de dispositifs tels que la carte culture jeune. Combien
d’enfants en profitent réellement ?
Les autres points, Cité des loisirs, commerce
de proximité, espaces verts, solidarité, se contentent de lister des projets
largement entamés. Où est le développement économique tant vanté ? Il n’y a rien sur la politique de
soutien au commerce local. Certaines villes voisines le font, pas Courbevoie.
Rien non plus sur le soutien aux TPE ou aux PME. Pourtant, plus que les
multinationales de La Défense, ce sont ces entreprises qui font vivre un tissu
économique local. Pour être justes, nous constatons une seule avancé, le
contrat de performance énergétique qui entre maintenant en phase de
réalisation.
Nous avons donc un débat une nouvelle fois
tronqué, sans vision de l’avenir. Rien ne nous permet de prendre la mesure des
défis qui attendent notre ville. Le monde ne s’arrête pas en 2014 et c’est dès
maintenant que doivent se prendre les décisions qui impacteront notre ville
dans les années à venir. C’est ce que les habitants sont en droit d’attendre de
leurs élus mais ils devront encore attendre."
Franck
Parmentier (CAP 21) a également regretté qu'il n'y ait aucun Plan Pluriannuel
d'Investissement présenté, ni même des évolutions des budgets sur les années
passées.(voir article ici)
M. Gimonet
(adjoint aux finances) s'est également exprimé (à noter que le maire UMP
Jacques Kossowski est, comme chaque année, resté silencieux sur les
orientations stratégiques de Courbevoie).
Il a
à nouveau vanté la place internationale de La Défense et le quartier
d'affaires. Toujours ancré dans la vision ancienne d'un quartier florissant
rapportant de l'argent à Courbevoie sans que la ville n'entretienne le
territoire aménagé. (voir articles ici dans le document distribué par nos soins aux habitants de Courbevoie)
Tout attaché au concept de
"ville-monde", il refuse de voir la crise des bureaux à La Défense,
encore illustrée ces derniers jours par la tour Eqho qui peine à trouver des locataires
(article du moniteur ici)
Et La
Défense est le seul point de développement économique que cite M. Gimonet. Les
PME dans la ville ? Le commerce ? Les travailleurs indépendants, nombreux ?
Ils
sont tout simplement oubliés par l'équipe UMP toute concentrée sur La Défense
et sur la "ville-monde" censée les sauver ..... (voir article ici)
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municipal
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