La chute du promoteur russe Mirax annoncée le 5 mars à Moscou a des conséquences jusqu’à la Défense, sur la faisabilité des tours Hermitage. Pendant ce temps là, des familles sont chassées de leurs logements. Les élus de gauche de Courbevoie demandent un moratoire immédiat.
Depuis le 5 mars dernier un certain nombre d’articles russes font état de la quasi-faillite du promoteur russe MIRAX.
MIRAX n’a pas su trouver de compromis avec une partie de ses créanciers pour restructurer une dette de 593 Millions de Dollars. Ces derniers ont engagé des poursuites pour le faire déclarer en faillite.
Concernant les différents projets de Mirax, l'avenir est sombre.
En Suisse. Le 28 février dernier la Tribune de Genève révélait que deux associations suisses (le WWF et la Fondation Suisse pour l’environnement) déposaient chacune un recours contre l’autre projet pharaonique d’AMINOMA dans le Valais. Là encore les inquiétudes étaient les mêmes qu’à La Défense et visaient les financements et les garanties de gestion hôtelières
A Moscou. Le 7 mars, la banque semi étatique russe Sberbank a annoncé la mise en place d’un crédit de 370 millions d’Euros pour désengager une partie des créanciers. Ces fonds, qui ne seront pas alloués à l'opération de La Défense, vont notamment servir à éviter une friche urbaine en plein cœur de Moscou et permettre la livraison de la Tour de la Fédération à Moscou que Mirax ne peut plus prendre en charge.
A Courbevoie - la Défense 1. Les liens capitalistiques avec la Société Hermitage - société qui a pour projet les tours jumelles de la Défense - de M. Iskenderov n’ont jamais été démentis. La filiale française attend toujours les 700 millions d’Euros annoncés, somme que les banques seront de moins en moins enclines à prêter dans une telle situation.
Comment en effet, un groupe en quasi faillite peut-il encore laisser croire qu’il pourrait obtenir un financement pour cette opération dont les éléments commerciaux étaient eux-mêmes sujets à caution ?
Depuis le début de cette opération il y a 3 ans, nous dénonçons :
- l’immoralité d’un tel projet qui détruit du logement accessible pour le remplacer par du logement de luxe
- la poursuite de l’expulsion de 250 familles des Damiers alors que le projet Hermitage ne paraissait déjà plus viable depuis plusieurs mois
- les doutes qui entourent la faisabilité financière de ce projet, doutes qui se confirment aujourd’hui
- le soutien inconditionnel à ce projet par le Président de la République, par l’Epad, par le maire UMP de Courbevoie, par la candidate UMP aux élections cantonales.
Nous réitérons notre demande de moratoire sur toutes les actions et décisions dépendant du projet de tours Hermitage. En particulier :
- stopper immédiatement les départs des habitants
- surseoir aux démolitions
Mais aussi :
- L'Epadesa doit acter l’insolvabilité de son co-contractant et mettre un terme au protocole intentionnel
- Le Conseil général, par les voix de ses deux administrateurs à l'Epadesa (Patrick Devedjian et Jean Sarkozy) doit exiger du Directeur Général de l'Epadesa le refus de céder les futurs droits à construire à un opérateur en quasi faillite.
- Logis Transport doit rompre sa promesse de vente avec Hermitage dont les conditions suspensives de financement sont improbables. Poursuivre dans cette voie serait une faute lourde de gestion pour cette filiale de la RATP.
- Enfin, le Maire UMP de Courbevoie doit exiger un sursis pour l’instruction des permis de construire qui ont été déposés en sa mairie.
Nous demandons enfin une enquête administrative indépendante permettant de valider une fois pour toutes les capacités financières d’Hermitage.
Jean-André Lasserre, Président du groupe « une autre ambition pour Courbevoie » (PS – EELV – PCF), rappelle : « Nous avons déposé un recours pour excès de pouvoir de l’Epad dans ce dossier. Mais il y a urgence. Nous réitérons notre demande de moratoire immédiat sur toutes actions dépendantes du projet Hermitage. Il est scandaleux que des habitants soient encore cette semaine chassés de leur domicile alors que le projet qui justifiait ces expulsions s’effondre. Le maire de Courbevoie Jacques Kossowski et son équipe, les responsables de l’Epad Jean Sarkozy, Patrick Devedjian et Joëlle Ceccaldi-Raynaud, et même le chef de l’Etat qui a parrainé cette signature sont les responsables de ce scandale. »
Les commentaires récents