CONTRIBUTION DU GROUPE UNE AUTRE AMBITION POUR COURBEVOIE AU DOSSIER D’ENQUETE PUBLIQUE DU PERMIS DE CONSTRUIRE DE L’ARENA 92
Samedi 9 juillet 2011
A l’attention de M. Roger Lehmann, Commissaire enquêteur
1- L’impact sur Courbevoie minimisé, voire ignoré dans l’enquête publique
Le complexe Arena va impacter non seulement Nanterre, son territoire d’accueil, mais les territoires limitrophes et notamment Courbevoie via le quartier du Faubourg de l’Arche, situé au nord des voies ferrées. Or l’étude d'impact apparaît dans les faits restreinte au seul territoire administratif de l'équipement, même s’il faut saluer un effort inhabituel et bienvenu de publicité locale. Le dossier d’EP est superficiel et incomplet quant à l'influence de l'équipement sur la ville de Courbevoie (dont le Faubourg de l'Arche) tant en période de construction que d'usage.
Un exemple parmi d’autres : la carte tronquée visible dans le document CPAU Ilot Stade rubrique 1 projet d’aménagement point 4 accessibilité présente des circulations de desserte vers le Faubourg de l'arche et les Groues qui s’arrêtent pudiquement aux voies ferrées... C’est pourtant bien la suite qui intéresse les Courbevoisiens …
Le projet Arena 92 présente plus d'inconvénients que d'avantages pour les Courbevoisiens :
- Augmentation de la circulation motorisée dans un quartier qui n’a pas été conçu pour cela, raccordement des passages routiers au quartier Faubourg de l'arche
- Augmentation de la circulation piétonne traversière. En fonction des types de spectacles ou événements, cette circulation piétonne des spectateurs entre le stade et les parkings ou stations de TC est susceptible de générer bruits, déchets, voire débordements, dans un quartier avant tout résidentiel et très familial. Le parking Coupole Régnault est pressenti pour accueillir entre 2000 et 2300 voitures les soirs de spectacles. Les spectateurs devront ensuite emprunter l’avenue de la Division Leclerc, Mission Marchand puis traverser les voies du T2 et parcourir l’avenue Léonard de Vinci pour rejoindre le stade, mais ceci n’est pas précisé dans le dossier d’EP qui reste muet sur tout le trafic piéton et routier sur Courbevoie.
Et qu’importe si les aleas du calendrier font que ce parking ne soit plus accessible du fait du chantier du projet Trinity… (voir point 2)
- Les bruits, poussières et émanations de la phase chantier (durée estimée 32 mois soit un peu moins de 3 ans), le bruit lors des événements culturels ou sportifs, le bruit du surcroît de circulation motorisée.
Il faut noter que le chapitre consacré à ce chantier d’envergure, relativement complexe du fait de l’enjambement du tunnel vers l’A14, du parking souterrain etc, tient en quelques lignes succinctes dans le dossier d’étude d’impact. Comme ailleurs dans l’EP, quelques formules creuses et qui n’engagent à pas grand chose se veulent rassurantes. Par exemple il est proposé en guise d’accompagnement chantier d’arroser les poussières si cela est vraiment nécessaire …
En ce qui concerne le bruit lors du fonctionnement du stade, pendant les matches et les spectacles, on se contente de nous assurer que l’équipement ne sera pas hors la loi. C’est la bonne nouvelle ! Page 152 : « l’impact sonore important engendré sur le voisinage » ne sera pas un problème puisque « l’isolation acoustique sera suffisante pour respecter la reglementation en vigueur ».
- L’engorgement et les risques quant à la sécurité routière inhérents au surcroît de fréquentation automobile, VL, PL et autocars.
- La saturation des transports en commun au détriment des usagers quotidiens. Les arrivées piétonnes de spectateurs venus par le T2 et utilisant les stations au niveau du Faubourg sont totalement méconnues dans le dossier.
2- Une étude d’impact artificiellement isolée dans le temps et l’espace
Le dossier d’EP brille par l’absence de toute prise en compte des autres projets d’envergure envisagés par l’EPADESA et voisins d’Arena 92, tels que la Tour Phare, la Tour AVA, le complexe Trinity. Arena 92 est présenté comme un projet urbain surgit au milieu d’une ile déserte, ce qui n’est évidemment pas le cas et d’autant moins que le territoire Défensien se trouve plongé en plein « renouveau ». Les 3 projets cités plus haut impacteront au quotidien et en profondeur le quartier Faubourg de l’Arche et viendront aggraver les nuisances subies du fait de Arena. Les Courbevoisiens se trouveront pris en otages et cela pendant plusieurs années d’un véritable maelström de chantiers, au gré d’un calendrier hasardeux. Cette absence de prise en compte des autres projets voisins dans le temps et l’espace nous apparaît irresponsable.
Le dossier d’impact ne mentionne aucune plateforme logistique commune ni a fortiori son impact en matière de nuisances pour les riverains, alors que sauf à décaler considérablement les projets les uns des autres dans le temps, nous savons qu’il faudra en passer par une plateforme commune.
3- Un espace publicitaire géant déployé au pied de la grande arche
Le dossier d’EP nous apprend quand même une chose, quoiqu’il reste très vague sur les composantes et modalités précises de cet outil : la totalité des façades du stade sera transformable en méga support publicitaire, en « complément » de 2 écrans géants de 50m2 et de 2 enseignes géantes (l’une d’entrée parvis, l’autre d’angle d’après un plan).
Ce dispositif, sans doute aussi attractif que lucratif pour les investisseurs nous choque par son énormité. Il s’agira avant tout d’une énorme pollution publicitaire, visible nuit et jour, lumineuse, voire animée.
Ce dispositif nous paraît en décalage total avec les préconisations réglementaires du plan de publicité des villes et du département.
Cf p 123 du dossier d’étude d’impact :
« … permet de faire apparaître tout sigle, texte, image pixellisée visible aussi bien de jour que de nuit pour annoncer sur les faces du stade sponsors, partenaires publicitaires, événements etc… Ce système vient confirmer l’autre dispositif d’annonce située sur le vaste écran de l’auvent rétractable qui éclaire l’entrée principale»
Conclusion
Il est étonnant que la mairie de Courbevoie via une contribution rédigée par l’Atelier de Paysage Urbain se soit prononcée « très favorable » à l’Arena 92 lors de la précédente EP Arena portant sur la révision du PLU de Nanterre.
Après consultation d’un dossier d’enquête publique trop vague, imprécis et trop souvent adepte de remplissage via des formules vides de consistance, en tout cas documentées à l’économie, « Une autre ambition pour Courbevoie » se demande ce qui a prévalu au choix de cet emplacement pour cet équipement. La Ville de Nanterre souhaite cet équipement, mais il aurait été plus pertinent de le décaler vers les friches portuaires ou industrielles pour créer un évènement urbain ex nihilo, plutôt que de l’insérer de force entre des territoires déjà très densifiés.
Nous désapprouvons le principe même de rentabilisation d'un stade par des opérations de promotions et de surdensification en bureaux dans un territoire qui en compte bien plus que la moyenne des autres territoires de la Région. La stratégie nous paraît obsolète et sans intérêt pour le renforcement de l'activité économique du territoire de Seine à Seine qui a bien plus besoin de logements ou de locaux d'activités (PME - Artisanat) que d’activités tertiaires.
Compte tenu des grandes lacunes et imprécisions relevées ci dessus, notre groupe de 8 élus municipaux et de citoyens émet un avis défavorable à l’implantation d’un tel dispositif quelques dizaines de mètre du quartier le plus peuplé de Courbevoie.
Jean-André Lasserre
Conseiller général des Hauts-de-Seine
Conseiller municipal de Courbevoie
Président du groupe Une autre ambition pour Courbevoie
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