Jacques Kossowski et Joëlle Ceccaldi-Raynaud en 1ère ligne.
Au rapport public annuel 2013 sur l'EPADESA, communiqué courant février, qui portait déjà de sévères critiques sur la gestion du quartier d'affaires de la défense, succède un référé rendu public le 13 mars dernier.
Ce second document confirme les graves dysfonctionnements constatés sur le quinquennat passé (2007-2012), et qui font désormais peser de fortes menaces sur l'avenir de la Défense, tant sur ses finances que sur sa gouvernance.
Au point de départ, Philippe Seguin, Président de la Cour des comptes, estimait déjà à en 2007 n'être « pas en mesure d'émettre un avis sur la régularité, la sincérité et l'image fidèle du patrimoine, de la situation et des résultats de l'EPAD en raison de la permanence de nombreuses et graves anomalies comptables."
5 ans plus tard, Nicolas Sarkozy et les députés UMP ont créé 2 établissements : l'EPADESA pour l'aménagement et DEFACTO pour la gestion. Mais cette loi votée hâtivement est aujourd'hui vertement critiquée par la Cour des Comptes.
Elle pointe notamment « une incertitude juridique préjudiciable aux deux établissements et au quartier d'affaires ».
Avec en prime un lot de "décisions hâtives pour des arbitrages essentiels" :
À titre d'exemple est citée la validation du transfert entre EPADESA et DEFACTO, qui s'établit lors d'un conseil d'administration,18 articles et 10 annexes volumineuses, remis sur table le jour même aux administrateurs...
La Cour conclut sans appel :
« En définitive, le dispositif (loi de 2007) retenu par les pouvoirs public [...] fait peser [...] sur l'avenir du quartier d'affaires de la Défense, des contraintes excessives. La remise en état des biens engendre des coûts considérables et son financement est incertain. Enfin, la délimitation des compétences respectives des deux établissements est mal établie, ce qui ralentit et peut même paralyser l'avancement de certains projets. »
Trois ministère sont sollicité et leurs réponses ne laissent que peu de doute sur les suites données au référé : un nouvelle loi sera proposée pour corriger les dérives de gestion de la Défense, peut-être même dès cette année.
2007 – 2012 quels étaient les responsables du quartier d'affaires la Défense ?
En 2007, Nicolas Sarkozy, devenu Président de la République, met en exécution son plan de renouveau de la Défense.
Les acteurs politiques locaux Joëlle Ceccaldi-Raynaud et Jacques Kossowki se répartissent les postes de décisions :
- l'une est maire de Puteaux (depuis 2004), l'autre Maire de Courbevoie (depuis 1995), deux des villes en charge de la Défense. - L'une tient le sud du quartier d'affaires de la Défense en Députée de la 6ème circonscription des Hauts de Seine (2002-2012) ; l'autre se charge du nord, en Député de la 3eme circonscription du 92 depuis 1997. - En 2009 Joëlle Ceccaldi Raynaud succède à Patrick Devedjian à la place de Présidente de l'EPADESA, place qu'elle ravit au fils du Président, Jean Sarkozy, qui s'est désisté face au tollé général qu'a provoqué sa candidature.
- La Vice-Présidence est confiée à son homologue Jacques Kossowski (lot de consolation pour celui qui n'a pas pu briguer le poste de la Présidence atteint par la limite d'âge de 65 ans).
- En échange Jacques Kossowski devient Président de l'intercommunalité Seine-Défense (depuis 2010) cédant par galanterie la place de vice Présidente à ? ... Joëlle Ceccaldi Raynaud (dans des conditions de représentativité locale très contestables)
- Puis, comme si le cumul de fonctions n'était pas déjà assez prononcé, tous deux deviennent administrateurs à DEFACTO, histoire de ne perdre aucune miette de ce qui se décide dans chacun des deux établissements publics gestionnaires de la Défense...
- Enfin, le SICUDEF (chauffage urbain de La Défense) est présidé par Jacques Kossowski et vice-présidé par Vincent Franchi, ...le fils de Joëlle Ceccaldi-Raynaud.
Il n'y a pas de doute à avoir sur les responsabilités des personnes politiques en charge de la Défense.
Pourtant, les deux protagonistes se sont toujours empressés de voiler leur action en déployant une stratégie résumée ainsi : Fermons les yeux, pas vus pas pris.
Cette maxime pourrait être illustrée par la déclaration que Jacques Kossowski, à la tête de toutes les instances de la Défense, vient faire au Figaro en 2012 « Je me pose des questions sur la capacité de l'Epadesa à financer tout cela »... !
En tout état de cause, on attend toujours la réaction des deux principaux responsables à la sortie de ces documents de la cour des comptes extrêmement critiques sur la gestion de La Défense sous leurs mandatures.
Le mutisme avec lequel l'UMP locale a accompagné la sortie du rapport de la cour des comptes en début d'année se transformera-t-il en chape de plombavec ce dernier référé ?
Il nous a semblé important pour notre part de rompre le silence afin de vous informer et aussi pour commencer à rendre à César ce qui est à César!
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