Madame, Mademoiselle, Monsieur,
La majorité municipale et le Maire ont organisé le 22 septembre dernier une présentation du projet de réhabilitation du centre commercial Charras aux élus de la ville. Nous vous invitons à participer à la constitution d’un contre-projet.
Voici pourquoi :
Depuis au moins 6 ans, le groupe CORIO et la ville travaillent sur ce projet structurant du centre de notre cité. Le Plan Local d’Urbanisme de la ville tient compte des demandes du promoteur. Nous pouvions nous attendre à un projet abouti, issu d’une analyse approfondie. Force est de constater que le projet reste des plus flous et que les conséquences sur les habitants, le tissu commercial et la vie du centre de Courbevoie ne sont pas prises en compte.
Du flou sur le calendrier
Alors que ce promoteur communique à certains un échéancier de réalisation convenable de l’ordre de 6 à 7 ans (2016 ou 2017) le calendrier semble s’être subitement emballé avec des délais raccourcis à 2014 ! Ces délais ne nous paraissent pas réalistes.
Une concertation au point mort
Le projet proposé veut doubler la surface commerciale ainsi que l’espace du CARREFOUR MARKET. Or, les négociations longues et difficiles, tenant compte des copropriétaires résidents, de la station service et des espaces publics propriété de la ville, n’ont pas abouti. La partie financière n’a jamais été évoquée dans les
négociations qui sont aujourd’hui au point mort.
Un difficile accès aux équipements de loisirs et au centre
Le projet prévoit l’accès à la piscine, à la patinoire et au bowling via le centre commercial et la rue Beau. Ces accès discrets, voire cachés, inaccessibles aux cars, notamment pour les scolaires et compétitions, ne sont pas dignes d’équipements publics structurant fortement l’offre de loisirs sportifs dans notre ville. Par ailleurs, le doublement de la surface de vente ne doit pas se traduire par la persistance du «tout voiture» là où il faut développer une desserte multimodale. Il est nécessaire d’améliorer l’offre de transports collectifs (bus, curviabus et cars), de créer des espaces dédiés aux circulations douces: vélos, 2 roues électriques etc. et de renforcer les cheminements piétons accessibles à tous (handicapés, poussettes, etc)..
Et le marché ?
Le marché couvert doit être fermé. Les solutions de remplacement sont vagues : marché couvert, marché à l’air libre, vers la rue de Bezons, à la place de la Maison des Associations, marché permanent? Rien de tout cela n’est défini.
Et la végétation ?
Des arbres adultes, de pleine terre, seront abattus pour élargir le bâtiment au détriment de l’espace public actuel. On nous promet leur remplacement mais par quoi et à quel endroit ? Arbustes et fleurs en jardinières? Pourtant, les essences nobles comme le platane sont plus efficaces pour capturer le CO2, amortir les nuisances sonores et servir de refuge pour la biodiversité. Quant aux lieux végétalisés… Pas de réponse.
Et les immeubles d’habitation ?
À titre d’exemple, l’immeuble Les Gémeaux verrait sa configuration profondément modifiée. L’entrée principale se ferait au niveau de la rue (actuel M3) et serait traversée par un couloir du centre commercial. L’accès pompiers se ferait un niveau plus bas, nécessitant des travaux sur les ascenseurs qui devraient eux aussi descendre un niveau de plus. Toutes ces questions restent en suspens. Cela est d’autant plus inquiétant que le promoteur semble geler depuis cette année sa politique d’acquisition des murs et n’est même pas encore propriétaire majoritaire dans le centre !
Le rôle d’aménageur de la mairie
Ce projet démontre l’impasse d’un projet laissé à la seule initiative d’un opérateur privé. Ce n’est pas la seule réhabilitation du centre commercial qui doit être analysée mais plutôt un plus vaste projet de revitalisation du centre ville. À cet égard, le choix d’un opérateur privé n’est pas pertinent. Il faudrait tout au contraire s’atteler à réfléchir sur le positionnement de Charras au cœur du tissu commerçant d’une grande partie de la ville. Le groupe Une autre ambition pour Courbevoie avait d’ailleurs fait des propositions en ce sens dès
la campagne municipale de 2008.
Pendant les travaux ?
Pire, les présupposés de l’acquisition au jour le jour des commerces entraîneront un lent pourrissement de l’offre commerciale actuelle. La complexité et la longueur des négociations pourraient conduire à une quasi fermeture pour une durée non définie du tissu de commerce de proximité qui fait tout l’intérêt d’un centre commercial à taille
humaine. Déjà ce type de commerces va disparaître sans être renouvelé avant la fin de l’opération. Charras risque de ressembler à une friche durant de longues années si rien n’est prévu pour entretenir un tissu commercial de qualité durant toute cette période.
Les erreurs de la mairie
La fuite en avant de l’opérateur privé qui ne semble décidément pas par quel bout proposer un projet efficace représente un risque grave pour notre centre ville. Ce n’est pas par un habillage de végétalisation que l’on masquera un renforcement du caractère de forteresse infranchissable de l’ilot actuel en rognant sur les espaces verts existants ! Le Maire et la majorité muncipale ne veulent pas trancher en matière d’offre commerciale et de réflexion urbaine. Ils attendent toujours un projet ficelé par le seul CORIO. Nous estimons que nous pourrions attendre longtemps, trop longtemps.
Nos propositions
Notre groupe est décidé à initier une vaste concertation avec les résidents, les commerçants et les habitants sur la destination finale de l’offre commerciale future, tenant compte de l’animation commerciale de tout le centre ville. Nous souhaitons construire avec vous un contre-projet, réaliste et à la vraie taille des besoins de la ville.
Jean André Lasserre, Président du groupe «Une autre ambition pour Courbevoie »
et Anthony Klein, conseiller municipal en charge de l’Urbanisme
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